Mijas Pueblo

Rédigé le 04/04/2023
Frederic André

Le village blanc le plus arty d’Andalousie


Riche de ses maisons blanchies à la chaux, précieuse de par ses ruelles escarpées dissimulant de nombreux trésors, cette perle immaculée, perchée sur la Costa del Sol, a tous les arguments pour convaincre. Ce village certifié « Ensemble Historique-Artistique » depuis 1969 est devenu les dernières décennies l’une des destinations touristiques les plus en vogue. Avec ses églises et chapelles, ses patios typiques, ses vues panoramiques sur la mer et les montagnes et ses nombreux sites historiques, Mijas Pueblo prend des allures d’immuables tableaux aux allures de mirage et aux couleurs éclatantes.

Esprit Sud Magazine consacre son carnet de voyage à ce splendide village et vous offre une multitude d’informations pour profiter de manière optimale de tous ses atouts. Nous y avons rencontré Josele González, son maire qui ne tarit pas d’éloges sur le village qu’il dirige depuis 2019. Au détour des petites ruelles, nous avons croisé le sympathique curé de la paroisse, Francisco qui nous a ouvert en exclusivité, les portes de l’ancienne tour du château, devenue le clocher de l’Eglise de l’Immaculée Conception. Nous avons découvert la passion qui animait Joaquin, responsable de l’une des quatre confréries de Mijas Pueblo, préparant activement la prochaine Semana Santa et nous avons aussi suivi un groupe talentueux de danseurs Flamenco au cœur du village. D’autres rencontres riches en surprises vous attendent dans ce carnet consacré au village blanc probablement le plus primé d’Andalousie.



Un jardin japonais avec des vues spectaculaires

Notre première étape est le Mirador del Compás. Il s’agit de l’un des lieux les plus emblématiques du village blanc. On y découvre un petit jardin japonais aménagé sur une petite place ombragée donnant accès à des vues extraordinaires sur la Mer Méditerranée et sur la ville de Fuengirola. Depuis 2013, plantes exotiques et fontaines créent l’écrin parfait à ce belvédère menant au petit Ermitage de la Vierge de la Peña. Celui-ci a été creusé dans la roche au début du XVIIème siècle par un moine carmélite. Le délicieux parfum du lys et de la rose embaume ce lieu de culte si particulier où l’on ne retrouve que 6 petits bancs dorés au charme désuet et un petit autel où trône la Sainte Patronne du village, la Vierge de la Peña. Elle est célébrée le 8 septembre lors des fêtes du village, les ferias. La dévotion à la Vierge du Rocher a pénétré profondément les âmes des villageois et leurs offrandes et témoignages d’admiration se retrouvent en nombre à l’entrée de la chapelle « troglodyte».



La roulotte de Max, un écrin renfermant de minuscules trésors

Quittons le superbe point de vue et arpentons maintenant la rue qui grimpe vers le cœur névralgique du village blanc. On découvre tout d’abord un ancien moulin à farine mais aussi une roulotte jaune qui contraste avec la blancheur des maisons du village, peintes à la chaux.

Ce lieu étrange abrite un curieux musée qui vaut véritablement le détour. Une originale collection de miniatures est enfermée dans cet endroit hors du commun. Le Carromato de Max vient de fêter son demi-siècle. Franchissons la porte de ce petit musée qui séduit les petits comme les grands. Le responsable des lieux nous dévoile les secrets de cet endroit hors du commun et nous donne accès aux archives privées du musée. Nous nous plongeons dans le passé et découvrons de nombreuses anecdotes.

Le musée est l’un des plus curieux au monde. Il regroupe la collection du professeur Max. De son vrai nom Juan Elegido Millán, ce médecin, hypnotiseur, explorateur, prestidigitateur, journaliste (pour l’ancien quotidien “El Debate”), magicien (j’en passe et des meilleurs), a parcouru le monde entier. Il quitte son village de naissance de Brihuega (Guadalajara) pour parcourir le monde. Il a l’ingénieuse idée d’accumuler une collection invraisemblable d’objets provenant de plus de 50 pays qu’il transporte dans une seule et grande valise.

Des cure-dents sculptés, un grain de riz sur lequel est reproduit “La Dernière Cène” de Leonardo Da Vinci, une aiguille dont la tête est couverte du portrait d’Abraham Lincoln, c’est une collection riche de 360 pièces ô combien originales qui vous y attend. En réalité, ce sont plus de 30.000 pièces qu’il a amassées mais une sélection fut réalisée pour rendre le voyage au sein de la roulotte le plus magique et facile possible. On peut dire que le charme opère et on s’extasie devant ce petit cabinet de curiosités qui figure au Guiness Book des Records. Sachez également qu’une partie des recettes est versée à l’Association Afesol, venant en aide aux familles de personnes souffrant de maladies mentales (schizophrénie, bipolarité,...). Alors, n’hésitez pas lors de votre prochaine visite au village blanc de pousser les portes de ce musée si original.

Retrouvez plus de détails sur l’histoire de cet étonnant musée et sur le parcours de ce personnage farfelu qu’était Max sur notre application. D’un point de vue pratique, le musée est ouvert tous les jours de 10h00 à 20h00. Le prix général d’entrée est fixé à 3€ et à 1,50€ pour les groupes, enfants ou retraités.

http://www.carromatodemijas.org


Guidés par la muraille…

Quittons l’univers original de Max et prenons la direction de la Place de La Constitution. Nous découvrons face à la roulotte, l’arrêt des « Tuk Tuk Taxis ». Cette manière alternative et écofriendly de découvrir le village en véhicule électrique existe depuis 2015. Une route de 8 kilomètres (soit un tour de 35 minutes) vous est proposée.

Nous accédons à la jolie place qui est située dans la partie basse de « La Muralla ». On remarque immédiatement la fontaine qui trône en son centre. Au-delà de sa beauté, elle évoque surtout un épisode tragique du village. Le 2 novembre 1884, des trompes d’eau tombèrent sur la montagne, conduisant à un torrent qui coûta la vie à de nombreux habitants (et animaux). Le courant déchaîné détruisit la quasi-totalité des habitations du village. La fontaine en marbre blanc fut taillée dans les roches traînées par cette crue et invite au souvenir.

Au fond de la place fleurie, deux alternatives s’offrent à vous.

A droite tout d’abord, on découvre l’une des plus emblématiques rues de Mijas Pueblo, la Calle Muros. C’est le « spot » selfie le plus emblématique de la ville. Sur la droite de celle-ci, l’arche de « La Puente » apparaît dans la Calle Fuente del Agarrobo. Historiquement, il s’agit de l’une des premières portes d’entrée au village. On retrouve les premières traces de ce passage dans des écrits datant de 1780.

Un passage fleuri qui sent bon le Nutella !

Vous l’ignorez peut-être mais la célèbre pâte à tartiner a sélectionné ce lieu ravissant pour le faire figurer sur ses pots. Des bocaux à l’effigie de la Calle Muros inondent les supermarchés depuis près d’un an. Il s’agit d’une initiative de la marque visant à promouvoir des lieux touristiques de la péninsule ibérique.


A gauche enfin, nous rejoignons deux lieux symboliques du village, la place des taureaux et l’Église de l’Immaculée Conception. Les Arènes de Mijas, construites en 1900, n’ont pas amené avec leur construction la tauromachie dans le village. Des activités avec les taureaux avaient déjà lieu dans les rues et ruelles du village dès le XVIIIème siècle. Enclavée dans la roche et encerclée en partie par la muraille, cette enceinte surprend par sa petite taille mais aussi par sa forme ovale, ce qui la rend originale et unique. Miguel Camarita, Palomo Linares, El Niño de la Capea ou Paquirri, les plus grands toréadors ont foulé son sable fin. L’année 2019 a vu les dernières corridas du village s’y dérouler (s’y tenaient uniquement celles de « novillos », des taureaux âgés de deux à trois ans). C’était une place difficile de par sa petite taille, les toreros devaient redoubler de vigilance. Annexée aux Arènes, une petite maison « mijeña » abrite un intéressant musée taurin où l’on retrouve des costumes de lumières (« trajes de luz », que l’on devrait plutôt traduire par costumes à paillettes ), des affiches, des photographies et d’autres objets en lien avec la tauromachie. Ce musée qui est ouvert tous les jours de 10h30 à 18h30 vaut le détour. Il vous coûtera 3 euros pour y entrer.

A la sortie des arènes, nous apercevons le clocher fortifié de l’Église de l’Immaculée Conception. Francisco, le curé nous fait le plaisir de nous servir de guide au sein de sa paroisse appartenant au diocèse de Malaga où il officie depuis plus de 26 ans. 

Il nous révèle que les premières pierres de cette église furent posées bien après la chasse des musulmans et de la prise de possession du territoire par les catholiques. Le village est resté à l’abandon pendant quelques décennies. A la moitié du XVIème siècle, l’évêque Bernando Manrique fut à l’initiative de la construction de ce temple religieux au départ des ruines de l’ancienne mosquée et d’un ancien château fortifié. L’église fut finalement consacrée le 1er septembre 1631. Son massif clocher quadrangulaire impressionne. Il servait à l’époque de tour de guet et offrait refuge aux habitants du village lors des attaques de barbares et autres Ottomans. D’éminents chercheurs comme Carlos Gozálbes Cravioto réfutent qu’elle fut construite sur les ruines d’un ancien lieu sacré musulman mais plutôt qu’il s’agit d’une construction totalement nouvelle adossée à la tour de l’ancien alcazar. Début des années 2010, d’impressionnantes fouilles et recherches ont été effectuées dans les sous-sols du temple renfermant trois cryptes afin de confirmer cette thèse. A l’intérieur de l’église, composée de trois nefs, on apprécie les huit fresques de personnages sacrés datant de la période baroque du XVIIème siècle (notamment Saint-André, Saint-Pierre ou Saint-Jean). On y découvre aussi différentes chapelles dont une flamboyante vouée à la Vierge du Rosaire (« Virgen del Rosario »). Notre regard est aussi attiré par le très beau «Santisimo Cristo Resucitado» (Saint Christ Ressuscité), une figure qui sort du temple, lors d'une procession le dimanche de la Résurrection. Le curé Francisco nous rappelle la légende de la Vierge de la Tour et nous lui demandons d’accéder au beffroi fortifié, interdit au public. Il nous signale que cela fait très longtemps que personne n’y est monté mais il sort de sa poche la précieuse clé donnant accès à l’imposante et mystérieuse tour. Nous y grimpons et empruntons les étroits escaliers en colimaçon. Un premier niveau suivi d’un second nous offrent des vues imprenables sur les arènes et sur le village. Nous n’y croisons ni la Vierge, ni l’Enfant Jésus mais la lumière qui inonde l’intérieur du clocher a un éclat divin. Nous redescendons prudemment et remercions Francisco pour ses explications et pour nous avoir donné accès à ce lieu si symbolique du village.


Avant de quitter la partie supérieure de la Muraille, nous nous promenons dans le petit parc aménagé sur un impressionnant mirador. Nous suivons cette petite « route botanique » qui longe la muraille de protection du village, tentons de reconnaître les plantes que nous croisons et profitons de la fraîcheur du lieu ombragé. Il est temps maintenant d’explorer les trésors que renferme le cœur de Mijas Pueblo, d’ailleurs Alejandro Jaime Núñez, un enfant du village nous attend. Il va partager avec nous sa passion pour la photographie…



Nous entrons dans la charmante rue de los Caños où de nombreux artisans ont élu domicile. Les céramiques et le cuir ont la cote à Mijas Pueblo. Nous entendons un vendeur discutant en français avec une dame, nous nous approchons et nous nous mêlons à leur conversation. Nous faisons la connaissance de Gerda, elle vit dans le quartier Oscunillas de Mijas Pueblo depuis 4 années. Cette pétillante retraitée, originaire de Belgique, accepte de se prêter à notre jeu de questions-réponses !

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de vous installer ici à Mijas?

J'ai avant tout choisi le village pour sa situation stratégique entre Malaga et Marbella et sa localisation à moins de 20 km de l'aéroport. La beauté de ce village authentique, son marché couvert, la profusion de bars et de restaurants, son beau jardin botanique et les nombreuses fêtes qui s’y déroulent sont d’autres raisons. Le coût de la vie et aussi la taxation sont largement inférieurs à la Belgique donc mon choix fut vite fait.

Comment a évolué le village les deux dernières années?

La pandémie fut une épreuve difficile pour le village et ses commerçants. Je pense que la reprise touristique a sonné et que le village évolue dans le bon sens. Il attire de nouveau de nombreux touristes, on voit les Japonais revenir ce qui est bon signe. La Place de la Constitution a été entièrement rénovée et les rues fleuries sont bien entretenues. Quant aux voitures, elles ne sont pas les bienvenues dans le centre et un immense parking au prix démocratique de 1 euro rend les promenades très agréables. Je me sens vraiment en sécurité dans mon village.

« Mijas cosmopolite », est-ce aussi un argument qui vous a conduit à vous y installer?

C’est vrai, j’y ai rencontré des gens du monde entier et la population du village est un mélange d’Anglais, d’Espagnols, de Français et de Scandinaves. Prenons l’exemple de ma classe d’espagnol, on y retrouve des Belges, des Iraniennes et des Marocaines.

Quels sont les endroits que vous préférez au sein de votre village d’adoption?

Mes endroits préférés sont les bars Pampa Tablas y Tapas et Coffee-Art. J’aime aussi les bons petits plats de Koko Bistro, de CoNFusióN by EP et de La Terraza de Chema. Bientôt une amie belge, Danielle, ouvre son bistrot face à la Mairie où seront servis les petits déjeuners. J’ai hâte de le découvrir.

Quelles sont les fêtes qui y sont célébrées qu’il ne faut certainement pas manquer?

Tous les mercredis, ne manquez pas à midi le spectacle de Flamenco qui se déroule sur la Place Virgen de la Peña. Un petit marché artisanal se tient également à proximité. Passez-y tout à l’heure, vous verrez c’est une belle performance. En été, la commune propose aussi deux grands spectacles en plein air avec par exemple un concert de blues ou une performance de danseurs celtiques. J’aime aussi la grande fête « vins et fromages » du village.

Un dernier mot pour convaincre ceux qui avaient encore des doutes sur les multiples charmes du village?

J'adore faire de la randonnée et Mijas Pueblo est situé dans un écrin de verdure. Il est un endroit idéal pour débuter de nombreuses belles promenades. Ce village est magique avec ses musées, ses restaurants, ses chapelles et églises. Tous ces palmiers, ces bougainvilliers et ces fleurs… Oh oui, Mijas séduit. Le soleil est présent toute l'année et ses habitants ont toujours le sourire sur les lèvres.

Mijas vous a conquis Gerda ! Belle journée à vous.

Merci à vous. Voilà Alejandro, en plus de la galerie, il tient le Coffee-Art, que je vous citais tout à l’heure parmi mes lieux préférés…

Oui il nous attend. Merci d’avoir partagé avec nous votre amour pour le village, Gerda et à bientôt peut-être.



Du Flamenco, olé!

Tous les mercredis et les samedis, vivez une expérience «Flamenco » gratuite à Mijas. Nous y avons découvert l’impressionnante performance haute en couleur de José Lucena et de sa troupe composée de Lucia, Raquel et Nicolas. En osmose avec un public conquis, les artistes partagent avec les spectateurs leur passion pour cet art et les invitent à les rejoindre sur scène pour des danses endiablées. 



En plein cœur du village, à quelques mètres du charmant Ermitage de Saint Sébastien, nous rencontrons Alejandro. Il nous accueille dans sa très belle galerie « FOTO ART ». Nous sommes immédiatement subjugués par les multiples clichés qui inondent l’intérieur de son atelier-boutique. Ses clichés photographiques côtoient ceux d’un autre artiste, son père Jésus Jaime Mota. Ce dernier nous a quitté en 2011 après une très riche carrière photographique. Il a parcouru les quatre coins de la planète avec son appareil photo et a rapporté des clichés magnifiques. Ses photos ont illustré les prestigieux magazines (Sunday Times Magazine ou National Geographic). Il a aussi participé activement à de nombreux projets humanitaires. Dans la galerie, Alejandro nous invite au voyage et nous emmène en Tanzanie, en Birmanie ou en Inde. Un régal pour les yeux, nous sommes emportés par les sublimes clichés. Dans les traces de son père, le jeune photographe a trouvé sa voie. Il prend le temps de répondre avec passion à nos questions.

Votre galerie Alejandro est un vrai passeport pour le voyage. votre père vous a transmis ses passions pour la photographie et le voyage...

C’est vrai, j’ai eu la chance de pouvoir l’accompagner très jeune au cours de certains de ses voyages. Je me rappelle avoir pris à l’âge de 12 ans mes premières photographies en Gambie. J’ai d’ailleurs gagné des concours internationaux avec les photos prises lors de cette première grande aventure. C’est vrai que la photographie est une passion qu’il m’a transmis. Il faut dire aussi qu’il est compliqué de ne pas être captivé par une si belle passion.

Vous avez parcouru le monde, quel est votre meilleur souvenir ?

Chaque voyage et chaque lieu créent des souvenirs uniques, de instants magiques mais aussi des situations difficiles et douloureuses que l’on ne peut oublier. C’est compliqué pour moi de ne vous en citer qu’un seul. Voir le soleil se lever dans les dunes du désert du Namibie, entendre les sons la nuit en dormant dans un hamac émanant des profondeurs de la jungle colombienne, être captivé par les odeurs et les bruits d’un marché en Éthiopie, ce sont tant de moments si particuliers. Il s’agit de choses simples mais elles vous laissent des souvenirs impérissables. Ces petits détails sont figés dans ma mémoire. Il me suffit de fermer les yeux pour revivre ces instants.

Si vous deviez choisir une photo prise par votre père, quelle serait-elle et pourquoi ?

C’est une question très difficile! Je me suis toujours considéré comme son premier fan. J’admire énormément son travail. Si je devais choisir une photo, il s’agirait de celle intitulée "Omorate"1. En tant que photographe, je crois en cet adage, « qui peut le plus, peut le moins ». En d’autres mots, cette photo si simple transmet un message puissant de paix et d’apaisement. Il peut être très compliqué de parvenir à transmettre tant de choses avec une composition si simple. Avec celle-ci, il y est parvenu, c’est incontestable.

Parlez-nous de votre village, Mijas Pueblo. Vous avez réalisé des clichés magnifiques de celui-ci et vous les vendez comme des petits pains. Vous avez tant voyagé, vous auriez pu vous installer ailleurs. Mais vous avez décidé de rester ici, à Mijas Pueblo…

Pour moi, ce village est l’endroit idéal. Il a le charme incontestable des villages blancs andalous et il y règne une véritable tranquillité. Son emplacement est aussi idéal, à moins d’une demi-heure de l’aéroport ou de la ville de Malaga ou de Marbella. La plage et la montagne sont à portée de main. Mijas est une village multiculturel aussi. Tous ces arguments contribuent au fait que des gens viennent de partout dans le monde pour y vivre. J’estime être privilégié d’être né ici et de vivre dans un si bel endroit.

Quels sont vos projets photographiques ? Faites-nous rêver !

Je travaille sur un projet intéressant l’enfance et les jeux depuis de nombreuses années, depuis le premier voyage que j’ai fait d’ailleurs. J’ai pris des photos d’enfants jouant dans différentes cultures et à différentes époques. Certains jeux ont été perdus avec l’apparition de la technologie et d’autres semblent intemporels, traversant les époques. J’ai déjà accumulé beaucoup de clichés mais mon projet n’est pas terminé. J’envisage mon travail comme un processus vivant, se développant au cours de chacun de mes voyages. Bien entendu, l’objectif est de matérialiser cela en réalisant un ouvrage, cela est à l’étude. Un autre projet qui me porte à cœur est celui intéressant les écoles. Il est aussi né lors de mon premier voyage en Gambie. Comme vous pouvez l’imaginer, le contraste était flagrant avec ma situation en Europe.

Quel est votre endroit préféré en Andalousie, le plus "photogénique"?

L’Andalousie possèdent de nombreux endroits qui méritent d’être explorés. Mon coup de cœur numéro un reste Mijas Pueblo pour sa spécificité et sa beauté éclatante. Pour les lecteurs d’Esprit Sud Magazine qui aiment la photographie, je les invite à venir parcourir mon village. Je recommande aussi de visiter des endroits comme la Sierra de Cazorla, Cabo de Gata, Tarifa ou Montefrío dans la province de Huelva.

Merci Alejandro d’avoir partagé avec nous ta passion. C’était un réel plaisir. Belle découverte du village à vous!

Foto Art, Calle Los Caños 3, Mijas | 952 485 192 | www.alexjaime.com



Nous quittons la galerie d’Alejandro pour rejoindre Francisco Javier Fructuoso, le responsable du musée C.A.C. (Contempory Art Museum). Ce lieu culturel renferme en ses murs un véritable trésor, géré par la Fondation Remedios Medina. Il dispose d’une réserve de plus de 700 œuvres d’artistes renommés parmi lesquels deux des grands maîtres de la péninsule ibérique, à savoir l’enfant de Malaga, Pablo Ruiz Picasso et le roi du surréalisme, Salvador Dali. Nous entrons tout d’abord dans la salle située au rez-de-chaussée entièrement consacrée à Picasso. Cette exposition permanente regroupe une cinquantaine d’œuvres du génie. On y retrouve des céramiques (il s’agit de la seconde collection la plus importante de l’artiste au monde par le nombre de pièces et leur grande qualité nous rappelle Francisco Javier), des dessins, des peintures et d’autres magnifiques réalisations.

Nous passons ensuite au premier étage et découvrons la grande salle dédiée aux œuvres de plusieurs artistes. Cette exposition est temporaire et sert d’écrin aux travaux de nouveaux peintres et sculpteurs émergents qui côtoient les Braque et autres Miró.

Enfin, une troisième et dernière salle est consacrée au monstre du surréalisme, Salvador Dali*. On y retrouve dessins, peintures et sculptures signés par l’artiste aux impressionnantes moustaches.

Voici donc un endroit culturel incontournable dans le village blanc dont la collection d’œuvres vous laissera sans voix.

Le C.A.C. de Mijas vous attend donc tous les jours de 10h30 à 14h00 sauf le dimanche.

Le prix de l’entrée est fixé à 3€ et pour les personnes à mobilité réduite, l’accès au premier étage est rendu possible grâce à un ascenseur. N’hésitez pas à vous arrêter au petit magasin situé à l’entrée du musée. On y découvre de jolies créations d’artistes locaux et de beaux objets en rapport avec l’art. 

C.A.C. Museum, Calle Málaga, n°28 à Mijas. Téléphone: 0034 952 59 04 42 www. cacmijas.info