A quelques mètres du charmant Ermitage de Saint Sébastien du village de Mijas Pueblo (poussez-les portes de celui-ci pour y découvrir les trésors qu’il renferme), nous rencontrons Alejandro Jaime Núñez, un enfant du village. Il nous accueille dans sa très belle galerie « FOTO ART ». (Calle de los Caños). On tombe instantanément sous le charme des multiples clichés qui inondent l’intérieur de son atelier-boutique. Dans la galerie, le photographe nous invite à découvrir le monde et nous embarque en Afrique et en Asie. Suivant les traces de son père, le jeune photographe propose ses clichés magnifiques réalisés aux quatre coins du monde. Ses photographies côtoient celles d’un autre artiste, son père Jésus Jaime Mota. Ce dernier nous a quitté en 2011 après une très riche carrière photographique. Il a parcouru les quatre coins de la planète avec son appareil photo et a rapporté des clichés magnifiques. Ses photos ont illustré les prestigieux magazines (Sunday Times Magazine ou National Geographic). Il a aussi participé activement à de nombreux projets humanitaires. Nous avons rencontré Alejandro qui a entre deux voyages, a pris le temps de répondre avec passion à nos questions.
Votre galerie Alejandro est un vrai passeport pour le voyage. votre père vous a transmis ses passions pour la photographie et le voyage...
C’est vrai, j’ai eu la chance de pouvoir l’accompagner très jeune au cours de certains de ses voyages. Je me rappelle avoir pris à l’âge de 12 ans mes premières photographies en Gambie. J’ai d’ailleurs gagné des concours internationaux avec les photos prises lors de cette première grande aventure. C’est vrai que la photographie est une passion qu’il m’a transmis. Il faut dire aussi qu’il est compliqué de ne pas être captivé par une si belle passion.
Vous avez parcouru le monde, quel est votre meilleur souvenir ?
Chaque voyage et chaque lieu créent des souvenirs uniques, de instants magiques mais aussi des situations difficiles et douloureuses que l’on ne peut oublier. C’est compliqué pour moi de ne vous en citer qu’un seul. Voir le soleil se lever dans les dunes du désert du Namibie, entendre les sons la nuit en dormant dans un hamac émanant des profondeurs de la jungle colombienne, être captivé par les odeurs et les bruits d’un marché en Éthiopie, ce sont tant de moments si particuliers. Il s’agit de choses simples mais elles vous laissent des souvenirs impérissables. Ces petits détails sont figés dans ma mémoire. Il me suffit de fermer les yeux pour revivre ces instants.
Si vous deviez choisir une photo prise par votre père, quelle serait-elle et pourquoi ?
C’est une question très difficile! Je me suis toujours considéré comme son premier fan. J’admire énormément son travail. Si je devais choisir une photo, il s’agirait de celle intitulée "Omorate". En tant que photographe, je crois en cet adage, « qui peut le plus, peut le moins ». En d’autres mots, cette photo si simple transmet un message puissant de paix et d’apaisement. Il peut être très compliqué de parvenir à transmettre tant de choses avec une composition si simple. Avec celle-ci, il y est parvenu, c’est incontestable.
Parlez-nous de votre village, Mijas Pueblo. Vous avez réalisé des clichés magnifiques de celui-ci et vous les vendez comme des petits pains. Vous avez tant voyagé, vous auriez pu vous installer ailleurs. Mais vous avez décidé de rester ici, à Mijas Pueblo…
Pour moi, ce village est l’endroit idéal. Il a le charme incontestable des villages blancs andalous et il y règne une véritable tranquillité. Son emplacement est aussi idéal, à moins d’une demi-heure de l’aéroport ou de la ville de Malaga ou de Marbella. La plage et la montagne sont à portée de main. Mijas est une village multiculturel aussi. Tous ces arguments contribuent au fait que des gens viennent de partout dans le monde pour y vivre. J’estime être privilégié d’être né ici et de vivre dans un si bel endroit.
Quels sont vos projets photographiques ? Faites-nous rêver !
Je travaille sur un projet intéressant l’enfance et les jeux depuis de nombreuses années, depuis le premier voyage que j’ai fait d’ailleurs. J’ai pris des photos d’enfants jouant dans différentes cultures et à différentes époques. Certains jeux ont été perdus avec l’apparition de la technologie et d’autres semblent intemporels, traversant les époques. J’ai déjà accumulé beaucoup de clichés mais mon projet n’est pas terminé. J’envisage mon travail comme un processus vivant, se développant au cours de chacun de mes voyages. Bien entendu, l’objectif est de matérialiser cela en réalisant un ouvrage, cela est à l’étude. Un autre projet qui me porte à cœur est celui intéressant les écoles. Il est aussi né lors de mon premier voyage en Gambie. Comme vous pouvez l’imaginer, le contraste était flagrant avec ma situation en Europe.
Quel est votre endroit préféré en Andalousie, le plus "photogénique"?
L’Andalousie possèdent de nombreux endroits qui méritent d’être explorés. Mon coup de cœur numéro un reste Mijas Pueblo pour sa spécificité et sa beauté éclatante. Pour les lecteurs d’Esprit Sud Magazine qui aiment la photographie, je les invite à venir parcourir mon village. Je recommande aussi de visiter des endroits comme la Sierra de Cazorla, Cabo de Gata, Tarifa ou Montefrío dans la province de Huelva.
Merci Alejandro d’avoir partagé avec nous ta passion. C’était un réel plaisir. Belle découverte du village à vous!
Foto Art, Calle Los Caños 3, Mijas | 952 485 192 | www.alexjaime.com