Mojacar

Rédigé le 04/07/2024
Frederic André

 

Sur les terres les plus Ă  l’est de l’Andalousie et en bordure de mer, se loge la perle blanche de Mojácar. MĂŞme si la province de Almeria attire les foules pour son splendide dĂ©sert de Tabernas, son littoral est d’une grande beautĂ© et mĂ©rite qu’on s’y attarde. 

Culminant sur son promontoire, Mojácar offre un double visage. Il s’agit avant tout d’un des plus beaux villages d’Espagne, le Mojácar Pueblo mais aussi, une station balnĂ©aire aux splendides plages, le Mojácar Playa. Cette destination sĂ©duit et sa population de 8.000 habitants est multipliĂ©e par dix pendant la saison estivale. 

De plus, tout comme Ronda la romantique ou Grenade la fascinante, Mojácar a toujours attirĂ© les artistes. 

Bien entendu, sĂ©journer dans cette jolie citĂ© blanche permet la dĂ©couverte de nombreux sites situĂ©s dans la mĂŞme rĂ©gion, notamment le splendide parc naturel de Cabo de Gata, les Grottes de Sorbas ou encore l’impressionnante GĂ©ode de Pulpi. 

TournĂ©e vers la mer et perchĂ©e sur les sommets du relief de la Sierra Cabrera, la ville de Mojácar peut se vanter de disposer de près de 17 kilomètres de superbes plages. Sur la partie balnĂ©aire de la ville, de nombreux bars et restaurants proposent leurs installations et deviennent des endroits idĂ©aux le soir pour faire la fĂŞte. 

La partie ancienne du village est situĂ©e Ă  flanc de montagne et offre aux visiteurs le charme authentique de ces petits villages du sud. Il n’est pas Ă©tonnant qu’à la fin des annĂ©es soixante, Mojácar se voit remettre le prix d’embellissement et d’amĂ©lioration des villages d’Espagne. Lorsque l’on se promène dans les petites ruelles escarpĂ©es et que l’on s’attarde sur les petites plages du village, on est plongĂ© dans cette ambiance maure qui nous ramène aux origines des lieux. La blancheur immaculĂ©e des façades de maison contraste avec les couleurs vives des bougainvilliers et des autres fleurs. 



 

Il était une fois…

Mojácar vient du nom « Monxacar Â» qui signifie en ancien arabe, Mont SacrĂ©. Ce village jouit d’un très riche passĂ©. Celtes, phĂ©niciens, carthaginois, romains, wisigoths se sont succĂ©dĂ©s sur ses terres. Ce sont les musulmans qui seront Ă  la base de cette architecture si caractĂ©ristique des villages blancs. En se plongeant dans le passĂ© de la citĂ©, on dĂ©couvre des mines d’argent dĂ©couvertes au XIXème siècle autour de la ville ce qui permit Ă  Mojácar de connaĂ®tre une pĂ©riode de grande prospĂ©ritĂ©. Le dĂ©but du XXème siècle marque la fin de cette ère de richesses suite aux Ă©pidĂ©mies, aux pĂ©riodes de fortes sĂ©cheresse et Ă  la guerre. La situation de la ville ne s’amĂ©liore pas lors de la guerre civile espagnole, bien au contraire. Ceci conduit Ă  une baisse drastique du nombre d’habitants et il faudra attendre la fin des annĂ©es 60 pour qu’enfin, on s’intĂ©resse de nouveau Ă  cette ville remarquable. Quant aux annĂ©es 80, elles ont vu se dĂ©velopper les impressionnantes infrastructure cĂ´tĂ© plage pour offrir aux touristes toutes les commoditĂ©s afin de passer d’excellents moments Ă  Mojácar. Aujourd’hui, les voyageurs aiment jouir de ce mixte intĂ©ressant entre le cĂ´tĂ© authentique du village aux allures berbères et la modernitĂ© de ses nouvelles constructions, ce qui confère ce caractère si prĂ©cieux et unique Ă  cette superbe ville blanche.



 

A la découverte de la vieille ville

Lors de votre balade dans la vieille ville, passez sous les arches mudéjares pour rejoindre par exemple l’ultra-protégée Église Santa Maria, ancienne forteresse qui s’est muée en maison de Dieu. Datant du XVIème siècle, elle fut construite sur les ruines d’une mosquée. Elle s’apparente plus à une architecture de remparts et de fortifications qu’à un bâtiment religieux classique. Lors du Moyen Âge, cette bâtisse servait de refuge aux habitants lors d’attaques du village, une double fonction donc pour cet imposant bâtiment, tant lieu de culte que lieu de défense et d’abri. Ses grandes pierres de taille abritent un intérieur délicat aux inspirations mudéjares. C’est aussi au sein de ce lieu sacré que sont abritées les figures holistiques de la Vierge del Rosario, Sainte Patronne de la ville et celle de Saint Augustin.

Face à l’église, "La Mojaquera" semble errer. La statue de marbre, puissant symbole de la femme de Mojácar, représente cette habitante de la ville, vêtue du costume régional, et impressionne par sa beauté.

Passez Ă©galement la « Porte de la ville Â», datant du XVIème siècle. Y figure l’aigle bicĂ©phale, un des emblèmes cher Ă  Charles Quint, que l’on retrouve dans plusieurs lieux de la ville.

Passez par la cĂ©lèbre fontaine maure du village, elle porte le nom de la « Fuente Mora Â». La lĂ©gende veut que c’est en face de celle-ci que le dernier dirigeant de la ville sous la domination musulmane remis les clĂ©s de la ville aux Rois Catholiques sans combattre. Une plaque symbolise cet instant, trĂ´nant au-dessus des douze jets d’eau. Effectuez un dĂ©tour par le MusĂ©e d’Art Contemporain de la ville, vous ne le regretterez pas. Depuis 2010, il propose au public la dĂ©couverte d’œuvres de nombreux artistes dans un bâtiment moderne, immaculĂ© et baignĂ© de lumière qui s’articule sur deux niveaux.  http://marquit.es/portfolio/museo-de-arte-contemporaneo-de-mojacar/

De superbes vues sur les plages et la mer vous attendent Ă©galement, au dĂ©part du belvĂ©dère de la Plaza Nueva et du mirador. Autour de la ville, observez Ă©galement les originales formations volcaniques qui semblent avoir Ă©tĂ© dispersĂ©es ici et lĂ  dans les plaines. Les montagnes d’Almagrera, de BĂ©dar et de Cabrera semblent Ă  une jetĂ©e de pierres. Photographiez l’Ermitage de Nuestra Señora de los Dolores (Notre Dame des Douleurs), un autre temple de Dieu construit sur une maison de Allah. MĂŞme s’il a actuellement plus des fonctions commerciales que religieuses, le charme opère. Vous y trouverez maintenant des petites boutiques de souvenirs.

On tombe Ă©perdument amoureux du quartier  de l’Arrabal datant du XVIIème siècle. Construit Ă  l’extĂ©rieur des murailles de la ville, cet ancien quartier juif est un labyrinthe de ruelles Ă©troites, c’est l’essence-mĂŞme de l’âme blanche de Mojácar.

Enfin, pousser les portes de la Maison Canana c’est dĂ©couvrir les traditions du village. Ce sont plus de 200 mètres carrĂ©s qui vous y attendent avec des costumes traditionnels, de l’artisanat local et des objets en lien avec d’anciens mĂ©tiers.  



 

A table !

Mojácar est aussi une destination Ă  la riche gastronomie. Les bonnes adresses sont nombreuses tant cĂ´tĂ© village que cĂ´tĂ© plage. Voici une petite sĂ©lection :

Calima (Plaza Arbollòn)

On s’y rend tant pour le dĂ©paysement que procure les lieux que pour le voyage gustatif qu’ils proposent. De dĂ©licieuses salades, des tajines exquises et des couscous aux parfums envoĂ»tants. On est fan ! la carte dispose aussi de quelques plats espagnols pour ceux qui ne raffolent pas des mets en direct du Maghreb (fromages, patatas bravas, Gambas al Pil-Pil,…)

La Candela (Local 24 Plaza Nueva, C. Aire, 1)

Coup de cœur. Splendide décoration raffinée et chic, plats élaborés et à la présentation soignée. Dégustez leur thon en direct de Barbate et leurs succulents hamburgers de poisson. Les desserts sont également délicieux.

Arlequino (Plaza de las Flores)

Voici un endroit Ă  la terrasse panoramique magique. Les plats sont aussi beaux que bons et le rapport qualitĂ©-prix est imbattable. Le poulpe est dĂ©licieux et en dessert, succombez Ă  la « tarta de queso Â». Belle dĂ©coration et excellent service. Un sans-faute !

Rincon de Zahori (C. Tico Medina, 9)

Sa terrasse est un petit paradis et on aime y dĂ©guster un tartare de thon rouge et d’avocat ou une salade de chèvre exquise. Excellentes pizzas Ă©galement!

La Muralla (Calle Arcos de Luciana)

VoilĂ  un restaurant duquel on se ressort pas déçu. Belle vue et bons plats. Moins de charme et cuisine moins Ă©laborĂ©e que les quatre autres mais ce restaurant reste une bonne adresse.



 

De larges étendues de sable blanc…

Au pied du village blanc, ce sont de splendides plages de sable fin qui attendent les voyageurs qui désirent déposer leurs valises à Mojácar. Ce sont plus de dix-sept kilomètres de plages paradisiaques qui vous séduiront à coup sûr.

L’une des plus populaires et des plus grandes est celle de Venta del Bancal. Une autre superbe et immense plage, (elle s’étire sur près de 2 kilomètres) est celle de Marina Torre. Vous la trouverez dès votre sortie du village. On apprécie beaucoup les installations de ces plages pour les enfants. Elles disposent en effet de zones sécurisées ce qui rassurent. On aime beaucoup les plages étroites situées face à l’hôtel Parador.

Partez aussi à la conquête de la Torre del Pirulico. Elle est située sur l’une des falaises bordant les plages sauvages de Mojácar. Sur le site, la vue est exceptionnelle et vos photographies seront sublimes. On y accède en quittant Mojácar en prenant la direction de Carboneras. Au pied de celle-ci, au niveau des plages, la Torre de Macenas en impose. Cette tour fortifiée, bordée de plages sauvages, est d’une grande beauté.



 

Un petit creux côté plage

Voici notre sélection de bars et restaurants sur le littoral de Mojácar :

El Sitio (P.Âş del Mediterráneo, 137)

Cet élégant restaurant en bordure de plage dispose d’une belle terrasse avec une belle vue sur la mer. L’ambiance y est décontractée et la cuisine de qualité. Nous vous conseillons de réserver votre table.

Lua (P.Âş del Mediterráneo, 30)

On apprécie tant sa décoration que sa cuisine. Les plats sont bien présentés et sont délicieux. De plus, la vue sur la mer est imprenable. Excellent service.

Pirata Ocean Beach Club (P.Âş del Mediterráneo, 52)

Les pieds dans le sable, face Ă  une eau turquoise et cristalline, dĂ©gustez des grillades de poissons excellentes et de succulentes paellas/ fideuas. Excellent rapport qualitĂ©-prix. On valide !

Ankara Beach Terrace (Nuevo Paseo Maritimo, P.Âş del Mediterráneo, 18)

On y vient tant le jour que le soir. Petits plats délicieux lors de votre journée plage et quand se couche le soleil, le bar à cocktails offre des soirées inoubliables.

Pachamama Rock  (P.Âş del Mediterráneo, 287)

On ne s’y rend pas pour y déguster des mets de haute gastronomie mais la carte est variée et les hamburgers, sandwiches et autres plats sont bons. Par contre, le soir l’ambiance est au rendez-vous avec des concerts, de la musique en direct et de délicieux cocktails.

Des lecteurs nous ont Ă©galement conseillĂ© ce petit restaurant Ă  Mojacar Playa, tenu par un Français, « La Bohemia Â». Paseo del Mediterráneo numero 8. Ce restaurateur revisite Ă  sa manière les tapas espagnoles.


 

Une anecdote pour terminer ce carnet de voyage, il était une fois un petit garçon qui se prénommait Walt

Voici une histoire originale en lien avec ce village blanc de Mojácar. Selon les habitants, le village serait le vĂ©ritable village de naissance du cĂ©lèbre papa de Bambi, Mickey et compagnie… En effet, la lĂ©gende voudrait que le village serait le vĂ©ritable lieu de naissance de Walt Disney. Remontons au dĂ©but du XXème siècle, en 1901 pour ĂŞtre plus prĂ©cis. JosĂ© Guirado Zamora naĂ®t d’un adultère entre une habitante du village, blanchisseuse et un des aristocrates de la rĂ©gion, Gines Carrillo. Celle-ci fuira l’Europe Ă  cette Ă©poque des intenses migrations pour rejoindre l’AmĂ©rique. Elle posera ses valises Ă  Chicago et acceptera qu’Elis Disney et son Ă©pouse adopte son fils… Les habitants y croient dur comme fer !