Séville

Rédigé le 08/07/2024
Frederic André


Partons à la découverte de la vibrante andalouse, imprégnée des parfums d’encens et de fleur d’oranger. Que ce soit en bateau, en calèche ou à pied, visiter Séville est un enchantement. Berceau du flamenco, haut lieu de la gastronomie, siège de tant de traditions, les étiquettes que l’on peut coller à la capitale andalouse sont innombrables. Peu importe la saison, c’est la joie que l’on respire ici. Héritage musulman, épopée vers les Amériques, patrimoine inestimable, prospérité et gloire, Séville est tout cela. Nous vous proposons de découvrir le meilleur de cette ville fantastique. 


Alors suivez le guide !

Séville et son centre historique

Séville captive, Séville inspire… Différentes civilisations s’y sont succédées, laissant derrière elles des monuments incontournables que l’on peut découvrir dans son centre historique. Le quartier Santa Cruz regorge de trésors. Il s’agit de l’ancien quartier juif de la ville, devant son nom à la Sainte Croix située au centre de la Place de l’Alcazar. Ce lieu magique est un véritable dédale. On y découvre une succession de ruelles à pavés, de places colorées, de patios où le parfum de la fleur d’oranger envoûte le voyageur. C’est un réel bonheur de se perdre dans ce labyrinthe.  



Les mille et une nuits vous attendent dans l’Alcazar. Cet impressionnant palais fortifié est une prouesse architecturale est né musulman. Les premières pierres furent posées par la dynastie des Abbadides au XIème siècle. L’Alcazar devient ensuite gothique quand le calife almohade perd sa place au profit des chrétiens, menés par le Roi Ferdinand III. Celui-ci cède à son tour, son trône à Alphonse X dit le Sage. Au XIVème siècle, le palais se complète de nouvelles extensions à l’architecture mudéjare sous l’influence des rois Alphonse XI et Pierre Ier dit le Cruel, inspirés par la beauté de la Alhambra de Grenade. Cette association de traditions chrétiennes et musulmanes sera complétée par les Rois Catholiques, Isabelle Ière de Castille et Ferdinand II d’Aragon, une fois installés au pouvoir. Ils y ajouteront une touche de Renaissance. L’Alcazar est alors le lieu qu’ils occupent, place stratégique essentielle au cœur de leur empire qui s’étend même au-delà des océans. Alphonse XII complètera le tableau par un trait de romantisme au XIXème siècle. A travers les siècles, signe d’autorité du pouvoir royal, cet édifice a abrité les activités de la cour et a vu les plus belles pages de l’histoire s’écrire…

N'hésitez pas à découvrir les jardins de l’Alcazar lorsque tombe la nuit ! Certaines périodes de l’année, des installations lumineuses et sonores subliment les lieux et rendent cet événement durable et à l’empreinte carbone réduite, unique ! Voir notre article Les jardins de l’Alcazar de Séville s’illuminent comme par magie !  



La Cathédrale Notre Dame du Siège est le temple sévillan indissociable de l’évolution historique de l’une des plus importantes villes du Moyen Âge. Celle-ci impressionne par ses dimensions colossales et son architecte. D’ailleurs, Alfonso Martinez, dira de celle-ci au départ du projet « construisons un édifice si grand que ceux qui le verront nous prendront pour des fous ». Le ton est donné. La victoire chrétienne sur l’Islam devait se célébrer dans la démesure. Seules la Cathédrale de Cologne et celle d’Amiens ont des dimensions supérieures à la Magna Hispalensis, « la grande de Séville ». Elle abrite le plus grand retable du monde avec d’innombrables figurines ciselées dans du bois de cèdre et dorées à la main avec plus de 1200 kilos d’or. Ces sculptures donnent vie à 45 scènes de l’existence du Christ et de la Vierge avec un jeu bluffant de perspectives. Une sacristie unique renferme des trésors inestimables dont des œuvres de Zurbaran et de Goya. 



Son clocher, la Giralda, frôle les 100 mètres. Il se dresse fièrement à la place de l’ancien minaret. Ses délicates arabesques et aérations contrastent avec la robustesse de sa large section carrée. Cette  ancienne tour d’appel à la prière de la mosquée almohade combinait  élégance et légèreté. Elle s’est muée en puissant symbole de la domination catholique en se coiffant d’un clocher de style Renaissance. C’est à présent la maison de Dieu, aucun doute n’est permis. La Giralda vient de « giraldilla », cet objet pouvant être associé à une girouette placée au-dessus de la tour et représentant le triomphe de la foi, virevoltant au gré du vent. Les Sévillans ne disent pas « valeta » quand ils veulent désigner une girouette mais ils emploient le mot «giralda», dérivé de la « giraldilla ». C’est dire leur attachement à ce clocher, un des symboles les plus puissants de la ville. 


 

Notre cher Christophe Colomb, dont l’impressionnant mausolée est un élément incontournable de la fantastique cathédrale, a voyagé autant de son vivant qu’après sa mort. Décédé en 1506 à Valladolid, il y est tout d’abord enterré. Sous le règne de Charles Quint, sa dépouille est transférée au Monastère de La Cartuja à Séville. En 1537, les restes du navigateur prennent la direction des Amériques, pour y être inhumé, comme en rêvait le grand explorateur, dans la Cathédrale de Saint-Domingue. A la fin du XVIIIème siècle, les Français s’emparent de l’île et sa dépouille arrive dans une caisse de plomb à La Havane. Quand l’heure de l’indépendance sonne pour Cuba, le coffre revient finalement à Séville pour être accueilli dans un tombeau monumental (ne manquez pas l’article Colomb, un tour du monde même après la mort). Ce sarcophage de toute beauté trône dans la cathédrale. Il est porté par quatre chevaliers d’albâtre, représentant les 4 grands royaumes d’Espagne (Léon, Castille, Aragon et Navarre). 

Ne faites pas l’impasse sur cette visite incontournable. Elle a battu tous les records d’affluence en 2023 et une fois ses portes franchies, vous comprendrez pourquoi elle a tant de succès… Retrouvez l’article La Cathédrale de Séville bat un record.

En plein cœur du centre historique, Séville dispose de trois monuments inscrits au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO depuis 1987. La Cathédrale et la Giralda et l’Alcazar Royal et ses jardins sont également rejoints sur cette prestigieuse liste par les Archives des Indes. Cet édifice est le témoin de ce glorieux passé où Séville, après 1492, devint le seul port de commerce avec l’Amérique conquise par les Espagnols. A cette époque, est rapidement devenu un zone d’entrepôt et d’échange et devant cette situation le clergé en appela au Roi Felipe II de construire d’urgence un bâtiment pour les commerçants. C’est dans un style Renaissance que fut donc érigé ce très beau monument inauguré en 1598. Cette Chambre de Commerce ne sera en activité que pendant un peu plus d’un demi-siècle car Cadiz gagnera en puissance et elle y sera transférée. L’édifice devient en 1660 une Académie des Beaux-Arts. Aujourd’hui, de nombreuses expositions sont organisées dans ce bel édifice. (voir articles suivants : Des taureaux aux Archives des Indes de Séville et Le tour du monde, il y a 500 ans, exactement).



Le passé romain impérial de la cité

A 9 kilomètres au nord-ouest du centre, le site conservé « Italica » vous fait remonter aux racines romaines de la ville. Fondée en l’an 206 avant J.C. par Publius Cornelius Scipion dit l’Africain, c’est sous l’Empereur Auguste qu’elle devient une cité prospère, frappant sa propre monnaie. Dans ce berceau impérial, naîtront les empereurs Trajan et Hadrien.


Aujourd’hui, ce site archéologique magnifique fait partie de la petite ville de Santiponce. Lors de votre visite, vous êtes subjugués par l’état de conservation de l’amphithéâtre, la beauté du temple de Trajan ou encore les couleurs flamboyantes des immenses mosaïques au sol. On devine encore les rues et les alignements des maisons de l’ancienne cité et on peut aisément imaginer comment tout ce petit monde s’agitait autour des thermes. Une visite complète de Séville ne peut faire l’impasse sur ce site d’exception. Retrouvez notre article sur ce site exceptionnel, Séville et la cité romaine d’Italica.

Il est situé dans le très bel édifice de style néo-Renaissance construit à l’occasion de l’exposition ibéro-américaine de 1929, en plein cœur du parc Maria Luisa. Les amateurs d’histoire et d’archéologie seront comblés avec ce plongeon dans le passé romain de Séville. Même si la collection couvre la période allant de la préhistoire (paléolithique inférieur) au Moyen Âge, elle fait surtout la part belle à l’empire romain. En lien direct avec l’ancienne ville romaine d’Italica, on y retrouve ses nombreux vestiges: mosaïques, bustes, statues, objets divers, un véritable trésor… L’une des plus belles collections archéologiques d’Espagne que nous espérons pouvoir redécouvrir prochainement sachant que depuis janvier 2020, il a fermé ses portes pour un réaménagement complet.

Revivez également cette époque glorieuse de la Bétique en croisant une centaine de Romains dans les rues de la capitale andalouse lors des journées de recréation historique. Un camp militaire romain est installé au Prado de San Sebastian et les gladiateurs vous plongent à l’époque de la Rome Antique (Quand Séville redevient Italica et Hispalis).



Sur les rives du fleuve légendaire…

Ce fleuve a marqué l’histoire de l’Espagne et du monde. Le Guadalquivir est bien plus qu’un cours d’eau, il est indissociable de la vie et du passé de Séville, comme une partie intégrante de la ville. Il est le cours d’eau espagnol qui dépasse tous les autres en termes d’importance de trafic fluvial. Omniprésent dans toutes les manifestations artistiques, on peut aussi y faire du kayak ou simplement se balader le long des rives. Michel Carré disait « Ah qu’il est doux de ne rien faire, quand tout s’agite autour de nous ! ». S’il existe un endroit où cette phrase prend tout son sens, c’est bien sur les berges du Guadalquivir. On y croise des musiciens s’abandonnant à leur passion ou ceux qui profitent des derniers rayons de soleil autour d’un verre entre amis. Mais quand vient la nuit, la grande rivière s’assoupit et les deux rives sont en fête. Les sonorités du flamenco résonnent et l’«alegría» se répand tout autour des berges en jouant avec les remous… 



Le Guadalquivir est le lieu idéal pour contempler les monuments les plus célèbres de Séville, naviguer tranquillement et avoir une autre vue des édifices qui ont fait l’histoire de la ville. Un beau programme est proposé par les croisières en bateau-mouche. Le départ se fait à la Tour de l’Or, bâtiment emblématique qui surplombe le célèbre fleuve. Cette tour a joué un rôle déterminant dans l’histoire glorieuse de la conquête des Amériques car on dit que l’or arrivé en galions, y était stocké en sécurité. Son nom découle avant tout des petits carrelages dorés qui coiffait son sommet et qui au soleil brillaient comme de l’or. Aujourd’hui, elle abrite une exposition consacrée en grande partie à Christophe Colomb. Les photographes amateurs ou confirmés vous diront que la très belle terrasse qui la surplombe offre un panorama incroyable sur le quartier de Triana, la Cathédrale, le fleuve et les ponts qui l’enjambent. Pour réserver votre croisière : www.crucerosensevilla.com. Acheter votre billet pour l’aventure vous coûtera 20 euros sur place alors qu’en le réservant en ligne, vous ne paierez que 17 euros. Voici une autre option pour les plus sportifs. Si l’envie vous prend de vous offrir un parcours rafraîchissant le long du Guadalquivir en conjuguant celui-ci à une activité physique originale ? Montez en kayak simple ou double pour une balade inoubliable au contact de ce fleuve, témoin de la vie sévillane. Pour plus d’infos : www.KayakSevilla.com      (téléphone 0034/ 643 44 31 34).  



L’Exposition Ibéro-Américaine de 1929

​Afin de rendre hommage à la mémoire de l’Empire hispanique disparu mais aussi de favoriser les échanges commerciaux avec les pays latino-américains, Séville et Barcelone organisent en 1929, un événement de taille. Sa mise en place va façonner une partie de la séduisante cité sévillane. Places prestigieuses, jardins luxuriants et bâtiments superbes accueillant les pays invités, sont construits pendant les 15 années de préparation. Le résultat final est exceptionnel. Anibal Gonzales, architecte sévillan, se charge du projet et s’inspire du riche passé de la ville pour mêler les styles néo-mudéjar, néo-gothique et néo-Renaissance. A la tête des joyaux créés, on retrouve la Place d’Espagne, considérée comme la plus belle place du monde. Les chiffres en lien avec la célèbre place donnent le tournis. Ce sont 200 mètres de diamètre, une superficie totale de 50 000 mètres carrés, 515 mètres de canaux, 2 tours de 80 mètres de hauteur (répliques de la Giralda), 4 ponts représentant les 4 royaumes d’Espagne (Navarre, Léon, Castille et Aragon), 48 bancs recouverts de mosaïques, d’« azulejos » (petits carreaux décorés), représentant 48 des 50 provinces espagnoles (seules manquent les villes autonomes de Ceuta et de Melilla situées sur le continent africain) et 48 médaillons contenant les bustes d’illustres espagnols.

La Place de l’Amérique fait la part belle à trois bâtiments imposants, dont l’identité stylistique est propre. Le Parc Maria Luisa, poumon de la ville, est aussi réaménagé. L’Avenida de la Palmera devient le centre névralgique des festivités avec les pavillons colorés du Brésil, de la Colombie, du Guatemala, du Mexique ou encore de l’Argentine. Un hôtel prestigieux (hôtel Alphonse XIII) et un stade (qui deviendra celui du club de football Real Betis Balompié) complètent cette restructuration massive de la ville. En cette époque post-impériale, c’est l’occasion de recomposer symboliquement la domination hispanique sur le monde. Malheureusement, cette exposition n’aura pas le succès escompté. En effet, l’heure de la crise mondiale économique a sonné, nous sommes en 1929…

Le jardin privé qui s’étend à l’arrière du Palais de San Telmo est offert à la ville par l’infante Maria Luisa, la duchesse de Montpensier, en 1893. Ce poumon vert de plus de 30 hectares est une attraction en soi avec de très beaux jardins parsemés d’allées ombragées et d’innombrables sculptures romantiques habilement distillées ici et là. Il a été largement repensé pour l’Exposition du début du siècle dernier. Lors des chaudes journées estivales, ce véritable éden offre de magnifiques promenades et des zones de fraîcheur. Il est également possible de le traverser en calèche. Partez découvrir les nombreuses plantes exotiques qu’il contient, loin du tumulte du centre historique de la ville.




La Place d’Espagne en quelques chiffres

  • 200 mètres de diamètre
  • 50 000 mètres carrés de superficie
  • 515 mètres de canaux
  • 2 tours de 80 mètres de hauteur *
  • 4 ponts représentant les 4 royaumes d’Espagne
  • 48 bancs recouverts de mosaïques, d’« azulejos » (petits carreaux décorés), représentant 48 des 50 provinces espagnoles (seules manquent les villes autonomes de Ceuta et de Melilla situées sur le continent africain)
  • 48 médaillons contenant les bustes d’illustres espagnols


Triana, l’un des berceaux du flamenco

Une émotion à l’état pur. Un art bouleversant et singulier inscrit au «Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité». S’y cachent souffrance, bonheur, mort, vie, joie, tristesse et mille et une autres choses. Une puissance qui jaillit du fond de l’être avec cette énergie si particulière qui passe de l’artiste au public dans une communion pleine d’extase. Que vous soyez amateur ou pas, cet art ne laisse pas indifférent. Au départ, le flamenco est un simple « cante gitano » (un chant gitan) à capella venu du triangle formé par Triana (Séville), Jerez et Cadiz. Ce cri du cœur créé par le peuple andalou a ensuite évolué en un genre musical, une danse, une manière de vivre ou d’être, pour devenir un folklore populaire au croisement de différentes cultures. 

Aux coins des rues, sur le parvis de la Cathédrale, sur la Place d’Espagne ou le long des berges du Guadalquivir, les expériences flamencos se multiplient lors d’un séjour à Séville, tant cet art y est omniprésent. Depuis le XVIème siècle, poètes, musiciens de rue et troubadours animent les nuits de la belle cité sévillane. De nombreux bars, tant dans le centre historique que dans le quartier de Triana, font vivre des moments uniques ponctués par le flamenco. Voici notre sélection des cinq meilleurs bars de flamenco authentique: la Casa La Anselma, La Flamenqueria, la Sala Madruga, la Baraka et enfin El Orillas de Triana. Cinq lieux réputés avec des spectacles et performances à la hauteur des espérances. Les salles de spectacles sont également nombreuses dans la ville, notamment El Patio Sevillano, au pied des arènes de Séville, la Casa de la Memoria ou encore le Musée Del Baile Flamenco (situé dans le quartier Santa Cruz). Enfin, petit coup de cœur pour La Carboneria où la jeunesse andalouse se retrouve, danse et chante lors des concerts qui y sont donnés chaque soir. Alors, vivez la passion « muy caliente » d’une performance de flamenco dans la ville qui l’a vu naître !



Les bonnes adresses du côté des restaurants !

Séville, ville de la Semaine Sainte, mérite que l’on considère la multitude de tapas qui y sont servies comme des apôtres du bon goût, simples ou élaborées, bon marché ou délicates. La clé pour bien y manger est de suivre l’avis des locaux. C’est souvent lors de rencontres avec des Sévillans que l’on découvre où sont les meilleures tables de la cité. Influencée tant par la culture berbère qu’espagnole, elle possède une incroyable diversité qui se reflète également dans sa gastronomie. Si Séville est la reine des tapas, les cuisines du monde s’y retrouvent et d’excellents restaurants aux recettes créatives vous raviront les papilles. Un petit creux ? Suivez le guide !

  • Casaplata (Calle Amor de Dios, 7) L’univers qui vous est offert est fait de béton, avec la sensation d’être dans un musée d’art contemporain. Mais ne vous y trompez pas, c’est une cuisine andalouse délicieuse qui vous y est servie !
  • Con Tenedor (Calle San Luis, 50) On y concilie le 100% bio avec la pure tradition andalouse. Goûtez le tartare de saumon à la mangue et à l’avocat, une expérience mystique ! On valide ! 
  • Perro Viejo (Calle Arguijo, 3) Probablement l’une des meilleures adresses de Séville. Le mariage réussi de la cuisine andalouse et des saveurs du monde avec ce qui n’est pas négligeable, une addition raisonnable en fin de repas.
  • Meson del Serranito (Calle Alfonso XII, 9) On se rend dans ce lieu pour y rencontrer l’âme de Séville. Il ne faut pas être pressé, certes, mais on prend alors le temps d’observer les Sévillans, en famille au restaurant. C’est une ambiance unique qui vous attend. Service impeccable et souriant, cuisine traditionnelle riche et délicieuse. Goûtez-y la cuisse d’agneau au four, un pur bonheur ! 
  • El Postiguillo (Calle Dos de Mayo, 2) Installé dans les ateliers d’un ancien chantier naval, voici notre coup de cœur ! L’accueil aux petits oignons, la décoration chaleureuse et la large carte de tapas créatives, c’est un 10 sur 10. Tataki de thon, roulades de courgettes aux langoustines, délicieuse «carrillada» (joue de porc) ou foie gras poêlé sur confiture de poivrons rôtis… Tout y est délicieux.
  • Ovejas Negras Tapas (Calle Hernando Colon, 8) Autre excellente adresse dans le cœur historique. Menu sympa, goûts originaux, très joli cadre, service rapide et personnel sympathique. Ce restaurant a trouvé la clé pour combiner de bons produits et d’excellentes préparations, le tout dans un cadre « branché ». Magnifico !
  • Freiduria Puerta de la Carne (Calle Puerta de la Carne, 2) Un lieu typique de Séville à faire absolument, une institution ! Vous êtes amateurs de poissons ou de crustacés frits, alors vous êtes au bon endroit. On y dévore leurs préparations sur le pouce, un vrai délice aux bouts des doigts. A déguster sur place ou dans des cornets à emporter! Merluza, bacalao, gambon, chipirones, chocos, vous allez vous régaler !


Séville mystique et sa Semana Santa

Les rues de Séville changent de visage dès le dimanche qui précède le dimanche de Pâques, appelé Dimanche des Rameaux et qui marque l’entrée dans la Semaine Sainte. Le Sévillan vit les traditions de cette fête catholique avec passion et la célèbre en grande pompe. Déclarée comme « intérêt touristique national », elle rassemble pourtant croyants et non-croyants qui se pressent dans tous les quartiers de la ville. On assiste aux processions des différentes confréries qui s’y déroulent. Séville est fière de ses 60 congrégations. Cette tradition est tellement marquée que l’on file chez l’«Hermano Mayor» (le frère majeur) pour inscrire le futur « costalero » (le porteur) ou la future pénitente avant même d’enregistrer la naissance de l’enfant au service population de la ville. La « Madruga » est probablement la procession la plus prenante dans la capitale sévillane. Elle se déroule durant la nuit du Jeudi au Vendredi Saint. Tous les fidèles attendent avec dévotion les sorties de la Vierge de l’Espérance Macarena et celle de l’Espérance de Triana. La procession du « Grand Pouvoir » est un autre moment fort de cette semaine holistique. Les regards et prières des habitants sont recueillis lors de son passage. Retrouvez nos articles sur Les processions les plus spectaculaires de la Semaine Sainte en Espagne selon le National Geographic ou sur La Semana Santa en Andalousie, entre secrets et curiosités.

Vous n’avez pas la possibilité de vivre cette semaine palpitante ? Plongez en immersion dans ce que cette fête a de plus inspirant en visitant la Basilique de la Macarena et le musée qui lui est attaché. Ce trésor est un lieu unique où l’on célèbre cette confrérie. On y découvre une tradition de quatre siècles et ce si précieux concept de fraternité, battant la chamade, dans le cœur des Sévillans. Sans surprise, ce musée est le deuxième plus visité de la ville. Sur trois étages, cette annexe à la Basilique permet aux visiteurs de s’imprégner et de succomber à la ferveur des processions sévillanes.  



En sortant de ce lieu mystique, jetez un œil aux vestiges des remparts almohades datant du XIIème siècle. A cette époque, toute la ville était entourée par ces massives protections percées de portes d’accès. Aujourd’hui, la porte de la Macarena est la seule à être restée en place et ses murailles sont très bien conservées.



Culture du taureau de combat 

La corrida moderne trouve ses racines dans les jeux taurins organisés au Moyen Âge afin de divertir la noblesse espagnole. La Plaza de Toros de la Maestranza est probablement l’amphithéâtre des corridas les plus passionnées d’Espagne. Construites au XVIIIème siècle, ces impressionnantes arènes enflamment le quartier de l’Arenal, le long du Guadalquivir. Les dimensions hors normes de cet édifice en font le plus grand espace de corridas espagnoles avec une capacité de 13.000 spectateurs. Ici, les plus grands ont toréé depuis sa construction. Les « muletas » (capes rouges) ont virevolté des milliers de fois et la musique des plus beaux pasodobles raisonnent depuis des siècles dans les arcades des arènes sévillanes. Ce somptueux bâtiment immaculé, ocre et rouge sang accueille également le Musée de la Corrida. On y retrouve de sublimes peintures, des gravures et une multitude d’objets. Une cape rose peinte par Picasso et un superbe dessin de Cocteau figurent parmi les trésors de cet espace consacré à la tauromachie. On peut avoir des positions très tranchées sur le sujet. Certains y voient un rite ultra barbare, d’autres un art sublime. Partie intégrante du folklore et de la tradition andalouse, la tauromachie fascine, crée l’engouement ou provoque un rejet violent. Le Sévillan aime s’y rendre le dimanche et d’ailleurs s’il y a bien une chose qui débute à l’heure ici dans le sud, c’est bien la corrida, à 21h00 précises.

En Espagne, la tauromachie est une institution qui existe depuis des siècles. Vivement critiquée, elle paraissait inébranlable avant que les communautés autonomes des Baléares et de Catalogne en interdisaient la pratique. Aujourd’hui, sa popularité est en baisse. L’absence de corridas suite à la crise sanitaire conjuguée au vote de l’Union Européenne pour la fin des aides aux élevages de taureaux de combat, pourraient entraîner la « mise à mort » de cette pratique tant contestée. Les « broncas » (cris et sifflets du public lors des corridas) laisseront-elles la place au silence ? Le Sévillan, «aficionado» (passionné de corrida), la mort dans l’âme, se résignera-t-il à laisser ses arènes se taire à tout jamais ? L’avenir nous le dira…

Une expérience unique et originale est d’aller à la rencontre des passionnés de ces bêtes au pelage luisant. Fabrice Torrito, permet de pénétrer dans cet univers fascinant en visitant la ferme et l’élevage des taureaux de la famille du marquis d’Albaserrada. Les animaux de la Maison Mirandilla sont sélectionnés pour leur bravoure. On y découvre un domaine magnifique où les animaux vivent dans leur environnement naturel. Notre hôte, pédagogue, transmet volontiers son savoir et éclaire, sans vouloir nous endoctriner sur sa passion. Une rencontre coup de cœur ! Contact 0034 626 449 046 Gerena, Carretera A-477, km 10, 41, Séville 



 

Une ville tournée vers l’avenir  

Le futur, c’est l’expansion de l’aéroport, le développement du port, des pôles industriels et des centres de nouvelles technologies qui poussent comme des champignons. Séville s’est positionnée comme ville tournée vers la modernité. S’appuyant sur un excellent réseau de communication, elle continue sa progression, initiée par l’impulsion de l’Exposition Universelle de 1992. Même si le secteur des services (dont le tourisme bien sûr) est prédominant, Séville n’en délaisse pas pour autant le secteur de l’industrie. Deux technopoles avec près de 50.000 travailleurs lui permettent de bien se positionner aussi sur les marchés de l’aéronautique. Un dynamisme économique qui explique pourquoi la ville réussit à attirer de nombreuses entreprises nationales et internationales. Séville s’est aussi dotée d’édifices avant-gardistes : le pont de l’Alamillo et le monument de Las Setas ou le Metropol Parasol en sont deux très beaux exemples. 

En 1992, l’Exposition Universelle se déroule à Séville et l’a encore une fois transformée. Pour l’occasion, plusieurs autoroutes d’accès à la ville sont construites. Six nouveaux ponts traversent aussi la rivière et l’aéroport est agrandi. Durant 6 mois, jour et nuit, la capitale andalouse est en effervescence et les douze coups de minuit résonnent tous les soirs, en apothéose avec un feu d’artifice qui embrase la surface du célèbre fleuve. Cette exposition qui commémore le cinquième centenaire de la découverte de l’Amérique conduit à la construction sur les rives du Guadalquivir d’un immense site composé de bâtiments ou de constructions originales, toujours présents pour la plupart. Comme le pavillon de la navigation, le centre andalou contemporain, le pavillon du futur avec une réplique de la fusée Ariane 4 et le parc d’attraction Isla Magica qui ravit toujours les petits et les grands, sont toujours présents (surtout pendant la fête de Halloween, Des aventures effrayantes au parc de Isla Magica à Séville. Certains pavillons sont devenus le siège d’entreprises, d’autres ont été laissés à l’abandon.



 

Quant au pont de l’Alamillo, il s’agit d’un immense pont routier enjambant la darse du Guadalquivir est de toute beauté. Créé par le célèbre architecte et ingénieur Santiago Calatrava, il est inauguré quelques semaines avant l’Exposition Universelle de 1992. Il est constitué d’un seul pilier servant de contrepoids aux 200 mètres de pont. Avec cette allure de cheval de Troie, il est surnommé « œil de la tête de cheval » ou connu aussi comme le pont en forme d’harpe. Devenu l’un des ouvrages les plus emblématiques de la Séville moderne, le pont de l’Alamillo séduit le public international dès sa conception, par sa forme et l’énergie dans les mouvements qu’il suggère. 

Le Metropol Parasol est un bâtiment complètement fou. Cette structure étonnante sort de l’imagination de l’architecte berlinois Jurgen Mayer et a divisé (et divise toujours) les Sévillans lors de sa construction. Il est vrai que cet immense champignon (setas en espagnol), fait de bois d’épicéa, soutenu par 6 immenses piliers, ne laisse personne indifférent. Certains l’adorent et d’autres le détestent y voyant la dénaturation du côté authentique de la ville. Selon son créateur, il est un hommage aux voûtes de la Cathédrale de Notre Dame du Siège mais également un clin d’œil aux ficus millénaires de la Plaza del Cristo de Burgos. A plus de 28 mètres de hauteur, un chemin de promenade magique vous offre des vues superbes sur la ville. Recouvrant la Plaza de la Encarnacion, ce projet qui a pris 6 longues années pour aboutir, n’a pas été un long fleuve tranquille. Entre arrêts du chantier liés à des découvertes de vestiges archéologiques, problèmes de stabilité et difficultés techniques, le « végétal » a malgré tout poussé dans la démesure et s’étend sur une surface de plus de 11.000 mètres carrés. Il est devenu l’emblème de la modernité de Séville. Retrouvez également notre article sur « Aurora », le spectacle de lumière qui habille « Las Setas » à Séville.



 

L’art de la fête !

Quand arrive le mois d’avril, Séville reprend vie et transmet à ceux qui la visite le meilleur de ses traditions, de sa gastronomie, toute sa joie de vivre, des chants et des danses. La Feria de Séville est un événement incontournable. Retrouvez toute la magie de cette fête unique dans nos articles suivants : La Feria de la Primavera bat son plein ce samedi 1er et dimanche 2 juin, L’une des plus incroyables ferias est de retour !, Feria de Séville : les indispensables pour une fête réussie !, L’origine des ferias en Andalousie.