Ronda

Rédigé le 26/09/2023
Frederic André

Blottie dans les reliefs montagneux du sud de la péninsule ibérique et émergeant d’un environnement naturel de toute beauté, Ronda, la ville blanche, donne le tournis et impressionne ceux qui partent à sa découverte. Les qualificatifs pleuvent lorsqu’il s’agit de décrire celle qui marque de manière indélébile ses visiteurs. Authentique, bouleversante, sensationnelle, spectaculaire, unique, la ville immaculée laisse sans voix.



Contribuant à l’enchantement, un riche patrimoine culturel et une histoire fascinante font de ce fief, perché sur les gorges profondes de El Tajo, une incontournable étape de votre découverte de l’Andalousie. Des paysages époustouflants qui s’étalent sans fin et une riche et savoureuse gastronomie complètent l’émerveillement. Étendue de part et d’autre d’un gouffre vertigineux, Ronda séduit le voyageur. Ernest Hemingway, James Joyce ou Orson Welles ne s’y sont pas trompés, Ronda invite au romantisme, subjugue ceux qui arpentent ses rues et inspire les rêveurs qui tiennent la plume. 



Préparez-vous, chers lecteurs, à vivre une expérience inédite entre découvertes insolites, rencontres surprenantes et visites de sites emblématiques. Ronda est la destination de choix pour les voyageurs en quête de dépaysement et d’authenticité. Alors, embarquez avec votre guide Esprit Sud Magazine pour un voyage merveilleux dans l’arrièrepays de la province de Malaga ! 


Ronda, fief de la tauromachie moderne



Débutons la visite de la ville blanche par ses célèbres arènes. Plongeons-nous tout d’abord au XVIIIème siècle. Ronda vit une période d’effervescence et sa population s’accroit considérablement. La construction du Puente Nuevo (le Pont Neuf) permet de faciliter la circulation entre l’ancienne ville et la nouvelle cité où les constructions poussent comme des champignons. Dès 1769, les premières pierres des arènes sont posées alors qu’un premier projet d’une infrastructure démontable en bois avait initialement été choisi. L’impressionnante place circulaire de 66 mètres de diamètre devient le point de liaison entre le passé et l’avenir. Ce sont aussi les plus anciennes arènes contemporaines du pays. Elles dépendent de la Real Maestranza dont les origines remontent au règne de Philippe II et de la Confrérie des Nobles Frères de Sancti Spiritus dont la fonction principale était de former d’habiles chevaliers au combat. Longeant l’impressionnante place, une grande avenue portant le nom de Avenida de San Carlos est construite. Elle sera rebaptisée plus tard Avenida Virgen de la Paz (Vierge de la Paix). Trouvant son inspiration dans les antiques amphithéâtres romains et le style néoclassique, Martin de Aldehuela, son architecte, opte pour une double arcade aux arcs surbaissés et aux colonnes toscanes. Ouvert sur la belle avenue, un superbe portail baroque donne accès aux espaces dédiés aux chevaux. 



Le lieu qui accueille aujourd’hui un musée taurin, à la riche collection, a été déclaré Bien d’Intérêt Culturel en 1985. Ces arènes ont assisté aux origines et à l’évolution de la tauromachie dans la culture universelle moderne. Passant d’une tradition populaire à un spectacle réglementé et professionnel, des corridas prestigieuses voire mythiques, se sont succédées dans cet écrin consacré aux taureaux et aux chevaux. Les dynasties de toreros telles que celles des Romero et des Ordóñez ont écrit leurs lettres de noblesse à ce temple de la tauromachie. D’ailleurs, en 1954, en hommage au premier centenaire de la mort du grand peintre Goya, Antonio Ordóñez introduit pour la première fois les « Corridas Goyescas » sur la célèbre place de Ronda. Répondant aux mêmes règles et rituels que les combats classiques, elles se différencient par leurs apparences car seuls les costumes, inspirés de l’époque du grand peintre, changent. Accompagné d’une musique trouvant ses origines un siècle plus tôt, chaque acteur de ces Corridas Goyesques revête des habits sans paillettes avec peu de broderies et la « montera traditionnelle » est remplacée par une bicorne. Poussez les portes de ces impressionnantes arènes et partez pour une fascinante visite de ce berceau de la tauromachie moderne.


Un écrin qui renferme une collection unique Affiches, costumes, documents historiques, objets, peintures, pièces d’art contemporain et sculptures, l’impressionnante collection vous plonge dans un monde fascinant. Dans les différentes salles, l’histoire de cet art défile dans une muséographie contemporaine. Les arènes sont situées Calle Virgen de la Paz, n°15. Elles sont ouvertes tous les jours d’avril à septembre de 10h00 à 20h00 et le reste de l’année de 10h00 à 18h00. Le prix de l’entrée est fixé à 9 euros (et à 10,50 euros avec audioguide). Pour plus d’informations : www.rmcr.org



La photo à ne pas manquer !

Il vous est possible de prendre le cliché le plus impressionnant de ces célèbres arènes et de leur environnement magique. Direction l’Hôtel Catalonia situé face à celles-ci (Calle Virgen de la Paz, 16) ! Prenez l’ascenseur et direction le rooftop et son bar panoramique. Une vue exceptionnelle des arènes et des beaux sommets de la Sierra de Grazalema vous y attendent ! 


Et au milieu de l’impressionnant ravin coule une rivière 



Situés non loin des célèbres arènes, le Mirador de la Sevillana et son joli kiosque semblent nous attirer vers eux. Pour les rejoindre, nous empruntons un petit sentier ombragé et bordé d’arbustes tropicaux, le Paseo de Blas Infante. Cette allée rend hommage à deux figures importantes pour la ville de Ronda, Ernest Hemingway et Orson Welles.

L’écrivain américain voue une passion pour l’Espagne qu’il visite pour la première fois en 1920. C’est la ville de Ronda qui le fascine le plus, avec ses taureaux et toreros… Fervent admirateur des Corridas Goyescas, il lie une profonde amitié avec Antonio Ordóñez. L’auteur de « Pour qui sonne le glas » et « Le Vieil Homme et la Mer » considère la tauromachie comme un art et admire ces hommes qui font face à leurs peurs face à l’animal. Il est captivé par la ville au décor romantique dont il dit : « c’est à Ronda qu’il faut aller, si vous allez un jour en Espagne, pour une lune de miel ou avec votre petite amie ».

L’acteur Orson Welles est aussi un féru de la ville blanche. Grand admirateur de la culture andalouse et de ses traditions, il passe de nombreuses années à Ronda. Ses cendres ont d’ailleurs été dispersées sur les terres de la Finca de son ami, le matador Antonio Ordóñez. Le balcon offre des vues à couper le souffle sur la Sierra de Grazalema et sur les plaines de la Vallée Guadario en contrebas. Le kiosque est souvent le théâtre d’envolées musicales d’artistes qui s’installent face à ce paysage magnifique. Les accords d’harpe ou de violon vous emporteront à coup sûr…

Suivez le Mirador vers le Tajo («L’Entaille»), une gorge d’une centaine de mètres de profondeur creusée par l’érosion de la rivière Guadalevin. Passez la terrasse du célèbre hôtel Mirador et succombez à la beauté du Puente Nuevo reliant les deux versants de cette faille.

L’icône par excellence de la ville, c’est bien lui. Le Pont Neuf est un véritable chef d’œuvre de l’ingénierie. Cette structure de 98 mètres de haut, construite en pierre de taille extraite du fond de la gorge de la rivière Tage, est source de fascination à Ronda. Il est l’acteur principal de l’expansion urbanistique de la ville de par les échanges permis entre la vieille ville et la nouvelle cité. Le premier pont est construit en 1735 mais 6 années plus tard, il s’effondre, coûtant la vie à une cinquantaine de personnes. Il faudra attendre une décennie pour qu’un nouveau projet voit le jour, confié à l’architecte José Martin de Aldehuela (également ingénieur à la base de La Place des Taureaux de Ronda). Le majestueux monument n’est pas une jolie coquille vide puisqu’il abrite un Centre d’Interprétation qui consacre cette grande œuvre du XVIIIème siècle et l’environnement qui l’entoure (faune, f lore, géologie, histoire, …). De part et d’autre du pont, on succombe au charme des maisons suspendues au bord du précipice. 


La Casa Don Bosco et ses trésors 



Au détour de la très jolie rue Tenorio aux maisons blanchies à la chaux, nous poussons les portes de la Casa Don Bosco. Cet ancien palais en plein cœur du centre historique de la ville a jadis appartenu à l’ingénieur Don Francisco Granadino Pérez qui n’eut aucune descendance. Cet impressionnant édifice passa en donation à la paroisse locale et servit jusqu’en 2008 de sanatorium pour les membres âgés ou les personnes malades de l’ordre religieux. On tombe véritablement sous le charme de la cour et des jardins où les carrelages colorés en céramique d’inspiration arabe colorent les extérieurs du palais comme le font les jolies fleurs qu’ils côtoient. Les vues sur le ravin et les montagnes y sont également imprenables. Le balcon avec son belvédère orienté vers le nouveau pont vous garantit une série de photographies exceptionnelles. Cet ancien hôtel particulier renferme de nombreux trésors allant de splendides tapisseries datant du XIXe siècle à un mobilier de style castillan sculpté à la main dans du bois de noyer (datant du XVIIIème siècle principalement) en passant par une impressionnante cheminée. Ce très beau bâtiment, de par les réalisations artisanales qu’il renferme, est un parfait exemple de la synthèse des riches patrimoines historique et artistique de la ville. On pourrait s’attarder sur les terrasses de cet ancien palais aux vues spectaculaires mais un autre palais nous attend… 


A quelques enjambées de ce palais au charme fou, on distingue un sentier qui démarre de la très jolie place de Maria Auxiliadora, tournée vers l’immensité du décor qui s’offre à nous. Curieux, nous l’empruntons et il nous conduit à un chemin de randonnée menant aux Miradors del Puente Nuevo, del Viento ou de la Hoya del Tajo. Des clichés magnifiques peuvent être pris de cette plaine en contrebas de la ville perchée sur son rocher. L’heure de la détente a sonné après cette jolie promenade bucolique et nous rejoignons le magnifique Palais de Mondragon pour le découvrir. 


Le Palais de Mondragon, véritable temple des styles Renaissance et mudéjar



Attirés par sa monumentale façade flanquée de deux tours carrées majestueuses, nous décidons de franchir le portail de style baroque tardif du Palais de Mondragon.

L’impressionnante porte traversée, nous pénétrons dans un univers où règne une harmonieuse beauté. Ce palais qui, jadis a appartenu au marquis de Villasierra, a vu de nombreuses pages de l’histoire s'écrire. Il fut occupé par plusieurs familles musulmanes nasrides avant la reconquête catholique en 1485. Les plus importantes rénovations de cet édifice seront réalisées à l’initiative du marquis Melchor de Mandragon dont le blason orne la façade.

Ses inspirations islamiques ne font aucun doute avec une cour centrale par laquelle il nous est possible de pénétrer dans chacune des pièces de la demeure (même si les multiples décorations trahissent rapidement cette volonté de recréer un univers oriental sur les terres de Dieu). Colonnes et chapiteaux en marbre, corniches d’un bleu intense, les détails architecturaux font presqu’oublier la riche collection du Musée Municipal qu’il abrite, des pièces provenant principalement des ruines de l’ancienne cité d’Acinipo. Ce musée archéologique mérite donc le détour tant pour la collection qui est exposée que pour l’édifice qui la renferme. 


Hier, maison de Allah, aujourd’hui maison de Dieu 



La présence des Maures a laissé de nombreuses traces dans la ville de Ronda. Nous quittons le palais qui fut occupé par des familles nasrides, passons par la charmante rue Manuel Montero et empruntons celle de Sœur Angela de la Cruz. L’ancienne grande mosquée de la Médina se dresse face à nous. Cette église collégiale dédiée à l'Incarnation, comme le sont tant de temples catholiques en Andalousie, renferme encore les traces du règne des musulmans. La partie de l’arc du mihrab du bâtiment primitif a été conservée et envoûte avec ses arabesques de feuillage et ses calligraphies. L’édifice religieux semble hésiter entre un style Renaissance (le superbe chœur) et un décorum gothique (colonnes, ogives des arcs), un mélange qui fonctionne et qui confère à l’ensemble une belle harmonie. L’église terminée à la fin du XVIIème siècle comporte également quelques éléments baroques comme par exemple le retable de la Vierge de Grande Douleur (Virgen del Mayor Dolor) aux décorations foisonnantes. 


Bastion militaire et ingénieux système hydraulique, la Casa del Rey Moro


Rejoignons la Cuesta de Santo Domingo pour y découvrir la Casa del Rey Moro (Maison du Roi Maure). Dans la partie orientale de la ville (ancienne partie nord de la ville musulmane) et bordant le Tajo, nous découvrons un lieu emblématique et unique de par son intérêt historique. Cet ensemble monumental figure d’élément clé dans l’histoire de la Reconquête et dans la défense de Ronda et ce, dès le XIVème siècle. On y visite aujourd’hui la mine d’eau et le superbe jardin méditerranéen déclaré « Bien d’Intérêt Culturel » (première œuvre de Jean Nicolas Forestier en Espagne datant de 1912). La maison annexée, dans son style néo-mudéjar, est actuellement en restauration. Ce système ingénieux de captation d’eau est composé de galeries creusées dans la roche menant à la rivière et de bassins intérieurs permettant le stockage du précieux élément dans la mine. Ne manquez pas ce complexe de génie hydraulique militaire construit sur une fissure naturelle et agrémenté d’un magnifique jardin avec des vues imprenables sur le Parc Naturel de la Sierra de las Nieves. 


Bains froids, tièdes et chauds



Prenons maintenant la direction du Pont Arabe dans le quartier de San Miguel, ancienne médina sous la domination musulmane mais aussi jadis, quartier juif de la ville. Là, un véritable trésor construit au XIIIème siècle nous attend. Il s’agit d’un site archéologique occupé par l’un des hammams les mieux conservés de la péninsule ibérique. Les bains de Ronda remontent à la période de règne de la dynastie Nasride. Ingénieusement construits à proximité du ruisseau de las Culebras qui l’alimente, les thermes arabes se structurent en trois zones fondamentales, découlant d’un héritage romain, avec des bains froids, tièdes et chauds. L’édifice est stratégiquement positionné à cette ancienne entrée de la ville, à la porte du pont. Avant d’accéder à la Médina, la purification du corps aide à la propreté de l’âme et de l'enveloppe corporelle et l’arrêt aux bains est un passage obligatoire.

On y découvre de magnifiques salles, des arcs en fer à cheval, des colonnes en brique et en pierre, de jolies voûtes et surtout des petits dômes percés de petites étoiles. Un aqueduc conduisait l’eau à l’édifice et une grande roue parfaitement conservée semble encore remplir aujourd’hui son rôle d’alimentation en eau. Après la Reconquête, les lieux abandonnés ont été occupés par un tanneur. Nous sommes subjugués par la beauté des lieux, par leur état de conservation et par l’environnement dans lequel ces bains s’intègrent. Une visite à ne manquer sous aucun prétexte.


Ronda la Vieille (Ronda la Vieja), cité déchue et son théâtre romain



Situées sur un plateau calcaire à près de 1000 mètres d’altitude, les ruines de l’ancienne cité de la Bétique, Acinipo, sont les témoins du puissant héritage romain de la zone. La ville romaine était l’un des plus importants territoires du sud de l’Espagne dans un environnement naturel magnifique où convergent de nombreuses sources créant de hauts bassins en amont des fleuves Guadalhorce et Guadalete et où l’on retrouve de nombreuses mines de cuivre, de fer et de plomb. Au Néolithique, plus précisément à l’Âge du Cuivre, près de 3000 ans avant Jésus-Christ, les Murailles étaient occupées par l’homme comme l’attestent les résultats des fouilles archéologiques de la zone. Mais la Grotte de la Pileta présente des traces d’art rupestre datant du Paléolithique, amenant la preuve d’une occupation préalable de la zone.

Au VIIème siècle avant Jésus-Christ, les Phéniciens établis principalement sur la côte de Malaga, s’installeront également près de Ronda mais abandonneront rapidement la région. Il faut ensuite attendre un peu plus de quatre siècles pour voir les Romains s’intéresser aux riches terres de ce plateau. Au départ des nombreuses ressources présentes (argile, marbre, minerais, pierre de taille…) de monumentaux bâtiments sont édifiés, Acinipo frappe sa propre monnaie, un théâtre est érigé (l’un des plus singuliers avec sa capacité de 2000 spectateurs et ses 60 mètres de circonférence, dont les premières pierres sont posées un demi-siècle avant Jésus-Christ). La cité romaine est en plein essor et elle est occupée par plus de 5000 habitants. Non loin de l’ancien forum et des thermes, une grande maison seigneuriale (un domus) est construite. En son sein, un grand espace encadré de colonnes sert pour la pratique de sport, héritage des coutumes grecques chez les Romains. Le déclin débute au troisième siècle après Jésus-Christ et le site est progressivement abandonné au profit d’Arunda, qui occupe pratiquement l’emplacement actuel de la ville blanche. Après l’Al Andalus, Ronda devient un royaume indépendant après la dislocation du Califat de Cordoue. Les bains, le Minaret de Saint-Sébastien, les Murailles de la Cijara ou de l’Albacara, la Porte d’Almocobar sont les témoins du riche passé musulman avec en apogée le royaume nasride de Grenade. Avec la conquête de la ville par les Rois Catholiques en 1485, se produisent de profondes transformations architecturales (création de larges places, de grandes avenues), culturelles et économiques dans la ville, lui conférant l’identité qu’on lui connaît aujourd’hui… 


Mais Ronda c’est aussi …


La légende des Bandoleros

Durant la guerre contre les Carlistes, des malfrats, pour la plupart des soldats déserteurs, vivaient sans foi ni loi et rendaient les déplacements en diligence entre Ronda et Malaga très dangereux. Ces histoires autour de ces bandits trouvent leurs origines à Ronda et ses environs et naissent en pleine Guerre d’Indépendance Espagnole. Ces guérilleros sont devenus célèbres et ont inspiré mille et une légendes populaires à de nombreux écrivains romantiques. Parmi ces brigands, citons Diego Corriente dit le Bandit Généreux (ce « Robin des Bois » andalou volait les riches pour aider les plus nécessiteux) ou Jose Ulloa Navarro dit «El Tragabuches» (cet ancien torero rejoint l’équipe des « 7 Niños de Écija », l’une des bandes les plus actives du XIXème siècle, après avoir tué sa belle et son amant). Un musée consacrant ces bandits et leurs histoires passionnantes vous attend à Ronda. Le Musée Lara vous invite à un voyage passionnant avec armes, costumes, documents, images originales et objets d’époque. Alors êtes-vous prêts à dégainer, chers lecteurs? 



La Semaine Sainte à Ronda

Cette semaine débutant le Dimanche des Rameaux et se clôturant le Dimanche de la Résurrection est une fête déclarée d’Intérêt Touristique Andalou qui prend une dimension particulière dans la célèbre ville blanche. Pas moins de quinze processions attendent les fidèles dans les rues de la ville. On compte quatorze confréries à Ronda et pendant cette Semana Santa, la gamme des émotions et des sentiments ressentis est large et infinie.  



La Feria de Ronda en hommage au torero Pedro Romero 

Voici l’une des fêtes les plus importantes de la province de Malaga qui trouve ses origines il y a près de 150 ans dans le quartier de San Francisco. Les rues de Ronda sont décorées pour l’occasion et le Recinto Ferial situé en périphérie de la ville est l’épicentre des festivités avec ses « casetas » et ses manèges. La célèbre Plaza de Toro accueille pour deux journées exceptionnelles des corridas (avec cette année la Corrida de Pedro Romero le vendredi 1er septembre et la Corrida Goyesca le samedi 2 septembre).  


La Romería de la Vierge de la Cabeza

Cette traditionnelle fête chargée d’émotion et de joie se déroule le premier week-end de mai. Cette Romería voit la « Virgen de La Cabeza » transportée par les fidèles vers son petit ermitage situé en périphérie de la ville. La Vierge est connue à Ronda comme étant la reine de la « Serrania » et les pèlerins emmènent l’image sainte de l’Eglise de Santa Maria de la Encarnación pour un voyage vers la campagne où un petit sanctuaire l’attend. L’ermitage est un ensemble architectural rupestre mozarabe datant du IXème siècle et appelé également la Grotte de San Antón (« Cuevas de San Antón », entièrement creusée dans la roche). Sous l’Al Andalus, de nombreuses communautés hispaniques qui avaient capitulé avec les conquérants maures ont cohabité avec ceux-ci. Ils ont donc vécu sur les terres de leurs ancêtres et ont conservé leurs croyances et coutumes dans une relative harmonie. On les appelait les "mozarabes"


Vous l ’avez compris, chers lecteurs, la perle blanche de la province de Malaga est l’endroit parfait pour vivre de manière intense les plus belles traditions andalouses.