Sous un ciel étoilée, Zaz a fait vibrer Marbella!

Rédigé le 01/08/2025
Frederic André


Les gradins du Starlite Festival ont été pris d’une énergie contagieuse. Quinze ans après la chanson qui a permis au public français de la connaître, « Je veux », la chanteuse née à Chambray-lès-Tours, revient sur la scène andalouse plus sincère et lumineuse que jamais, dévoilant des morceaux inédits de son sixième album, « Sains et saufs », qui paraîtra en septembre prochain. 

En interview, Zaz confie que ce nouvel album raconte un chemin très personnel, « Mon enfance a été compliquée, mon adolescence chaotique. Je me mettais constamment en danger. Un jour, j’ai décidé de me protéger, de prendre soin de moi et d’opter pour le bonheur. Aujourd’hui, je me sens enfin « sana y salva » (dans la langue de Cervantes por favor)» Cet esprit de renaissance habite chaque moment qu’elle a partagé sur la scène du célèbre festival andalous. Zaz a rayonné, guidée par une philosophie simple. Elle se confie. « Je ne vis pas dans le monde enchanté de licornes, c’est vrai, mais j’ai décidé de cultiver ma joie. Nous avons tous une part intacte en nous, et c’est là qu’on peut se reconstruire avec paix et amour. »



Le public marbellí a été transporté par son univers musical métissé. Le mélange de jazz, de swing, de blues et même de salsa a séduit les Espagnols présents. Elle s’est même à plusieurs reprises exprimée en espagnol et a échangé avec le public présent. Cette langue, elle la chérit profondément. « Quand j’étais enfant, je passais souvent mes vacances en Espagne. Même sans parler la langue, je me sentais comprise. Chanter en espagnol, c’est chanter avec le cœur» dit-elle avec un sourire communicatif. Ce lien privilégié s’est ressenti lorsque l’auditorium entier s’est levé pour danser sur « Qué vendrá » ou chanter avec elle sur « Mon amour », rebaptisé « Cerca de ti » pour cette version ibérique exclusive. 

Entre deux tournées, Zaz nourrit son art en voyageant. Récemment, elle est partie à Bali pour un séjour introspectif, et retrouve régulièrement l’île Maurice, terre de ses découvertes musicales autour du « séga ». Toutes ces influences transparaissent dans ses nouvelles chansons respirant l’ouverture et le partage. Même lorsqu’on évoque avec elle une certaine naïveté qu’elle peut laisser paraître, l’artiste revendique son émerveillement et son optimisme. Toujours avec le sourire qu’on lui connaît elle s’exprime sereinement. « Oui, je garde une âme d’enfant. Mais je ne suis pas inconsciente. Je vois ce qui ne va pas. Simplement, je choisis de nourrir ce qui m’élève. La joie est une responsabilité personnelle. »

Avec son projet Zazimut, elle mène depuis près de dix ans une démarche éducative et écologique, reliant associations, institutions et jeunes talents à travers le monde. Un engagement que Starlite a encore renforcé : « Ce festival m’a montré qu’on peut faire de la politique autrement, en créant par exemple des ponts, en unissant des gens qui ne se parlaient pas. C’est ça qui m’anime. »

En clôture du concert, Zaz a surpris le public avec une version espagnole de « Esta tarde vi llover » et un hommage vibrant à Edith Piaf avec « La Vie en rose ». Puis, dans une explosion d’applaudissements, « Je veux » a résonné, aussi frais qu’au premier jour. À Marbella, Zaz n’a pas seulement chanté. Elle a livré une leçon de vie, celle d’une femme qui a traversé les tempêtes, choisi l’amour et la joie, et partage aujourd’hui cette lumière avec un public conquis. Esprit Sud a été séduit par cette belle personnalité si touchante et accessible.