Voici le projet un peu fou qui anime les Espagnols et la presse internationale depuis quelques semaine. Il s’agit de construire un taureau de 300 mètres de haut, visible à des dizaines de kilomètres à la ronde et ce, dans une ville espagnole. C’est le projet loufoque ou celui d’un visionnaire, c’est selon, avec une proposition de la Academia Española de Tauromaquia. L’idée est de faire de cette sculpture monumentale en forme de taureau de Lidia, un nouvel emblème du pays, un symbole fort à la hauteur de son héritage culturel…
Financé uniquement par des fonds privés, le projet entend allier culture et tourisme de manière spectaculaire. Les promoteurs envisagent un espace ouvert au public aménagé à l’intérieur même de la structure avec des miradors pour des vues panoramiques, un centre d’interprétation sur la tauromachie, des restaurants, des boutiques… Cela aura de quoi séduire tant les curieux que les passionnés.
Reste à savoir où installer ce géant de fer. Plusieurs villes ont déjà manifesté leur intérêt, notamment El Molar, au nord de Madrid, qui espère faire de ce taureau une locomotive touristique capable de générer des millions d’euros de revenus. Guadalajara aussi s’interroge. À Burgos, la proposition divise car certains élus défendent le projet audacieux, alors que d’autres y voient une provocation inutile.
Ce toro XXL ne laisse donc personne indifférent. Derrière l’ambition touristique, c’est aussi un pan entier de l’identité espagnole qui refait surface. La tauromachie, souvent débattue, fait ici l’objet d’une relecture contemporaine, transformée en expérience immersive, esthétique et économique.
Entre passion, traditions et débats d’époque, l’Espagne cherche peut-être ici à redessiner sa carte postale. Et si demain, au détour d’une route andalouse ou castillane, se dressait ce géant aux cornes d’acier… Seriez-vous prêt, cher lecteur, à aller le voir de plus près ?