Le XIXᵉ siècle a été en effet l’époque de la grande splendeur industrielle de la ville, mais aussi de toute la province de Malaga. Il faut prendre la direction de l’Angleterre pour y trouver les prémices de ce succès industriel. Les Anglais investissent d’abord à Barcelone et se tournent ensuite vers la ville ensoleillée de la future Costa del Sol. Grâce à cette nouvelle voie de commercialisation, la cité voit de nombreuses usines et industries s’installer sur ses terres. De nombreuses ressources situées dans la région et la présence du port ont convaincu les investisseurs. Le port permettait une rapidité dans l’acquisition de matières premières et facilitait les exportations par la suite. La population a bien entendu bénéficié de cette explosion industrielle et des milliers de travailleurs y ont trouvé un gagne-pain idéal. Aujourd’hui, il ne reste que 13 cheminées, gardiennes de ce prestigieux passé, alors que jadis, plus de 300 cheminées et hauts-fourneaux quadrillaient la ville.
La « Cheminée des Guindos », aussi appelée Tour Monica, est la plus populaire. Elle est située sur la promenade maritime Antonio Banderas et fut construite en 1923, culminant à 106 mètres de hauteur. L’usine de fonte de plomb de Los Guindos tire son nom de la mine située à Jaén, où l’on extrayait cette matière première.
Une autre cheminée remarquable est celle de la centrale thermoélectrique de San Patricio, populairement connue sous le nom de La Térmica. Plus récente, elle appartenait au programme gouvernemental de centrales positionnées sur la côte est du pays. Le site, logé à proximité de la plage de la Miséricorde, permettait la captation de l’eau de mer pour effectuer sa réfrigération. Quant à la plus ancienne de ces grandes dames, elle se situe toujours le long du Paseo Marítimo Antonio Banderas. La cheminée de l’usine d’engrais de La Trinidad a également été, après 1932, celle de l’usine d’acide sulfurique de La Cross. Ses premières briques ont été posées en 1890.
Témoin également du riche passé en lien avec le sucre, une autre cheminée datant de 1930 vaut le détour. La sucrerie El Tarajal appartenait à la célèbre famille Larios. Il s’agit de l’une des architectures les plus importantes de cette époque industrielle andalouse, ce qui explique sa conservation.
Malaga, cité industrielle, a été le terrain de jeu de nombreux personnages comme Manuel Agustín Heredia, Martín Larios, Guillermo Huelin ou encore Félix Sáenz. Ces visionnaires ont contribué au développement industriel de la ville et à sa popularité dans le reste de l’Europe, voire du monde. Les immenses cheminées industrielles nous rappellent cette page de l’histoire de Malaga et reflètent cet essor du passé par leur intégration dans l’architecture actuelle de la ville.