Cyril viguier, l’homme fort de la télé et des territoires

Rédigé le 06/01/2025
Frederic André


Cyril Viguier aime l’Andalousie, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. De passage à Malaga, le journaliste, animateur et producteur s’est livré à cette occasion, à Esprit Sud Magazine. Cet homme fort de la télé, né à Bordeaux, travaille tout d’abord comme directeur artistique à l'Espace Pierre Cardin. Milieu des années 80, le petit écran lui fait de l’œil et il intègre le département des programmes « jeunesse » à la Société française de production (SFP) avant de rejoindre ensuite la chaîne France 3 pour produire et animer "Planète Show", une émission de reportages effectués à travers le monde. En 1994, il est cofondateur de La Cinquième, devenue France 5 et intègre la fonction de directeur des programmes pour la chaîne. Il animera aussi l’émission « L’Esprit du Sport » (excellent choix de nom d’émission), réalise une série de reportages consacrés aux mythes français en collaboration avec Alain Delon, son ami et met le cap sur Los Angeles pour notamment y créer les chaînes « Surf Channel » et « Malibu TV », autour de la thématique des sports de glisse. A la rentrée 2019, Cyril Viguier, passionné de politique, s’impose comme l'homme fort des matinales d'information et prend la tête du "Grand J.T des territoires", l’une des émissions les plus regardées en France avec une diffusion à travers 50 chaînes locales et régionales de la TNT et sur TV5 Monde. Il est l’un des rares journalistes à avoir interviewé au cours de sa carrière des personnalités telles que Ronald Reagan, Nelson Mandela ou le pape Jean-Paul II. Croisé à Malaga alors qu’il y effectuait un reportage, le dynamique journaliste a pris le temps de répondre à nos questions.  


Cette semaine, France Inter et les groupes de la radio publique ont atteint des records d’audience, laissant loin derrière RTL. Léa Salamé, pour ne citer qu’elle, parlait cette semaine d’un changement profond des auditeurs avec une vision loin des élites parisiennes. Côté télévision, peut-on dire que Le Grand J.T des territoires adopte cette tendance et donne plutôt la parole aux entités locales tout en privilégiant aussi un relais au niveau international ?

C’est une certitude. On le mesure beaucoup, à la fois à l'intérieur avec notre grand journal mais aussi avec des émissions plus thématiques. Les gens éprouvent cette volonté à se réapproprier les endroits où ils vivent. On voit bien qu'on est là-dedans et en même temps, il y a un désir et une facilité d'accès à la formation à l'international. Grâce aux technologies actuelles, on a accès à toutes les informations que l’on désire et au moment où on le souhaite. On vit une époque où l’on s’intéresse au « très local » et à tout ce qui se passe à côté de chez nous et à la fois, on est attentif à ce qui se passe en dehors de nos frontières, avec de plus une interaction entre les deux cadres. On est constamment influencé par ce qui se passe au bout du monde ne serait-ce déjà que par les réseaux sociaux. Tout cet écosystème rend les choses fort proches alors qu’en même temps, elles sont très éloignées. Nous les exploitons avec nos programmes de télévision et cela est devenu une formule gagnante après une certaine prise de risque initiale d’un point de vue éditoriale. Notre volonté est d’embrasser les situations tant nationales qu’internationales avec un prisme de proximité.

En 2024, on a cette sensation que le téléspectateur n’a jamais eu autant accès à l’information avec un florilège de chaînes télé d’infos en continu… Or, peut-être est-ce mon point de vue, l’offre semble lisse avec peu de diversité, donc pour faire bref, du quantitatif sans véritablement de qualitatif.

En effet, c’est un constat que je tire également. Cela est dû notamment à l'explosion et à la dérégulation des multiples systèmes de diffusion sans monopole de diffusion. L'accès à la distribution mondiale des contenus est devenu une véritable compétition. Aujourd'hui, les Américains sont en possession des plus grands médias de diffusion, on le voit par exemple avec Google. La Chine aussi domine le secteur, regardez TikTok. On attend encore, côté européen, un moteur de recherche annoncé par nos gouvernants. Mon avis est qu’il faut participer à cette compétition sans entrer dans de la surenchère ni espérer devenir les maîtres des canaux de diffusion. Ce qui est essentiel, selon moi, est de se concentrer avant tout sur la qualité et notre savoir-faire reconnu dans le monde entier, en lien avec le prestige, l’art de vivre, … A l’époque où je vivais à Los Angeles et où j’y faisais de la télévision, j’ai pu réaliser l’impact et l’image qu’ont les Européens, les Français auprès des Américains. Il existe cet « european flair » avec ce savoir-faire pour la fabrication de contenus, de documentaires… Sur cet axe, les Européens peuvent encore tirer leur épingle du jeu, rester attrayants et participer à cette compétition.

Votre Grand J.T se compose de deux parties, pouvez-vous nous en dire plus ?

La première partie de notre grand journal est forcément très liée à l'actualité. Ces grands thèmes en lien avec l’actualité passent par le prisme de l’impact qu’ils ont dans les différents territoires. Cela constitue le premier quart du journal avec des problématiques de société, de politique, d’économie et un axe aussi souvent international. Cela inclut 5 à 6 reportages. Ensuite viennent les magazines, la présentation du patrimoine, l’art de vivre, le sport et la culture avec des sujets qui ont pour objectif de vendre une certaine image de la France et de manière plus générale de la francophonie. Je prends souvent l’exemple des voyageurs qui viennent visiter la France. Bien entendu, ils se rendent à Paris pour voir la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe ou le Château de Versailles mais ils désirent aussi découvrir le Périgord, la Côte d’Azur, la Camargue… Et cela s’applique aussi évidemment pour vous ici, en Espagne avec l’Andalousie et ses multiples trésors. Il y a Madrid et son attrait majeur mais cela ne se résume pas qu’à ça. Je pense en effet, que c’est encore plus marqué ici en Espagne avec le pouvoir des différentes régions autonomes. Je crois énormément aux formats digitaux qui nous permettent d'aller sur des niches qui nous qualifient encore dans le monde. Nous restons crédités sur le prestige, le luxe, l'art de vivre de Malaga à Bordeaux en passant par San Sebastian ou Saint Barth…

Etre ici et ailleurs, cela est aussi devenu possible grâce à des coûts de production qui ont considérablement baissé?

En effet, je me rappelle que je faisais des duplex avec des hommes politiques en France, il y a encore 5 ans où il fallait débloquer des budgets monstrueux avec camion régie etc… Avec peu de matériel maintenant, il est possible de faire techniquement des choses incroyables.

Vous êtes dès lors dans un créneau qui a encore de beaux jours devant lui…

Exactement et on a la chance de disposer avec TV5 Monde d’un réseau formidable de personnes qui ont bien compris cela et qui œuvrent à l’exportation de cette forme de la francophonie comme un véritable « plus » par rapport à ce qui existe aujourd'hui sur le marché.



Vos contenus disposent d'une vitrine large et exceptionnelle sur la France et le monde entier, grâce à la TNT, le web mais aussi avec TV 5 Monde diffusé aux quatre coins de la planète. Pouvez-vous tracer le portrait de votre téléspectateur lambda ?

C’est assez simple, il est en lien direct avec le réseau sur lequel il regarde nos contenus. Il est tout d’abord celui lié à la télévision classique avec la diffusion par les réseaux de TV5 Monde, avec les pays en Afrique, en Asie, les États-Unis…C’est notre téléspectateur classique capté grâce au grand maillage que l’on dispose. L’autre téléspectateur type est celui qui est accro au numérique, aux plateformes digitales et qui vient vers nos contenus au moment où il a envie de nous regarder.

Pensez-vous que l’ancien monde avec la télévision classique est révolu ?

Je ne pense pas. Pour moi, il existe encore ce côté « vu à la télé ». Récemment, je me suis retrouvé à Monte Carlo pour une grande soirée de remise de prix aux influenceurs du moment. Je me retrouve à côté d'un influenceur disposant d'un nombre inouï de followers. Après la diffusion du sujet sur l’événement où il apparaît, je reçois un message où il me dit qu’il me doit beaucoup car sa mère et sa grand-mère qui vivent à New-York l’ont vu en reportage à la télévision et que cela l’a touché énormément. Et cet influenceur a plus de 14 millions de followers ! Nous vivons encore dans un monde où la télévision classique donne encore une certaine forme de légitimité, de positionnement… Clairement, on se dirige vers des audiences massives côté réseaux sociaux, le numérique etc… Mais on est encore un peu entre les deux et il faut jouer avec les deux canaux en attendant que cela bascule vraiment. Cela demande d’être extrêmement flexibles, une de nos grandes qualités…

C’est une période de véritable effervescence avec cette explosion des offres de contenus…

Oui ça l’est et en tant qu’hommes de télévision, nous nous devons d’être attentifs à ce qui se passe, quels sont les produits qui ont du succès et quels sont les canaux de diffusion qui fonctionnent. Nous ne pouvons manquer ces virages. Bien évidemment, cela coûte cher d’avoir des systèmes de distribution qui tiennent la route et c’est loin d’être simple de se distinguer des autres mais cela doit être une priorité. Du côté de ce que l’on produit, c’est le même constat. Il faut être en phase avec des sujets qui intéressent et qui cadrent au public du Grand JT des Territoires. Pour le construire, on a recours un maillage de correspondants et de journalistes qui partagent cette même philosophie.



Parlons un peu de votre parcours, vous nous le rappelez Cyril Viguier ?

La politique a toujours joué un rôle majeur dans ma vie, dans ma carrière. J’ai bénéficié de l’influence de grands personnages politiques que j’ai pu croiser dès le début de ma carrière. S’y sont ajoutés aussi de grands hommes d’affaires. A 20 ans, j’intégrais, à titre d’attaché chargé de mission, le Cabinet de Jacques Chaban Delmas, un héro pour moi des temps moderne et cette période m’a énormément apporté. J’ai acquis une bonne expérience des affaires en travaillant aussi ensuite pour Pierre Cardin, qui était à la fois un formidable couturier mais aussi un grand financier, un homme d'affaires redoutable. Il finançait des entreprises culturelles, des programmes de télévision etc… Ensuite, j'ai eu un parcours assez classique avec France Télévisions, je suis resté très longtemps à France 3 avec des rôles de production aussi… J’ai eu aussi la chance d’être formé par François Reichenbach, un des plus grands cinéastes de documentaires de sa génération, il a d’ailleurs décroché un oscar. J’ai pu l’accompagner et voyager à travers le monde et j’ai beaucoup appris. Il avait une vision et a inventé un genre. C’est une carrière riche avec beaucoup d'émissions, beaucoup de production. Et puis j'ai eu une espèce de révélation dans ma vie et je suis parti vivre aux États-Unis. J’ai passé douze ans à L.A., le cœur de l’usine mondiale de la production de contenu. J’ai eu cette envie de prendre le pouls de ce qui se faisait de mieux dans la télévision. J’ai travaillé avec des producteurs américains pour Discovery Channel et cela m’a tellement plu que j’y suis resté douze ans.

La dernière décennie, la société civile est entrée en politique. Le domaine politique est un terrain de jeu qui a toujours été une source d’inspiration pour vous. Peut-on imaginer un jour Cyril Viguier dans un prochain gouvernement ?

J’avoue être peu séduit par les systèmes de gouvernements actuels. Je trouve que les médias d’aujourd’hui et les défis qui y sont attachés sont plus passionnants que la politique. Il est évident que de par les contacts que j’ai noués au cours de ma vie professionnelle, des propositions m’ont été faites de m’inscrire dans des actions politiques et de gouvernement. Mais ma vision est que la politique était vraiment intéressante il y a deux décennies et plus. J’étais plus séduits par les grandes figures politiques du passé que par les politiciens qui nous dirigent aujourd’hui.

Cela vous aurait plus tenté lorsque vous aviez 20, 30 ans ?

Exactement, même si c’était déjà une génération d’hommes et de femmes politiques qui finissaient leur vie politique. C'est cela qui m'aurait intéressé mais je n’ai pas franchi le pas à l’époque. J'ai eu la chance de rencontrer les plus grands, de les interviewer, d’échanger avec eux. Je ne trouve plus aujourd’hui le même plaisir que par le passé à côtoyer le politique. J’ai eu aussi par exemple la chance d’interviewer cinq présidents américains mais Donald Trump ou Kamala Harris par exemple, ils ne me font pas vraiment vibrer.

 

Je pense être un nostalgique passéiste positif, c’est à dire que pour moi, tout était mieux avant mais je continue toujours à chercher des preuves que ce n’est pas le cas et donc j’ose espérer que ça sera mieux demain. J'ai un peu de mal avec l’évolution des choses. J'aime les choses installées, j'aime les gens qui ont eu de longues carrières, j'aime fréquenter des gens plus âgés, des hommes et des femmes d’expérience…

 

A quoi rêve aujourd’hui Cyril Viguier du côté professionnel?

C’est une question intéressante et je me la pose souvent les derniers temps. Jacques Chaban Delmas disait que chaque minute pour lui possédait sa saveur propre. Et c'est quelque chose que je pratique au quotidien. J’essaie de ne pas être trop désespéré et de trouver dans la quotidienneté, des signes de motivation. Au même moment, il faut constamment réfléchir pour prendre les bons virages car à la moindre erreur, vous êtes dans le fossé. Il faut constamment regarder devant afin de s'inscrire dans ce qui arrive mais en même temps, il faut profiter un peu du jour le jour. Les perspectives ne sont pas toujours fantastiques et cela ne dépend pas forcément de nous. J'ai certainement cette dualité en moi et je crois avoir gardé plutôt intacte une certaine capacité à m’enthousiasmer. J’ajouterais que le salut est selon moi dans les rencontres et les gens. A travers toutes ces personnes rencontrées et celles que je croise encore aujourd’hui, je trouve des ressorts d'espoir pour avancer.

Vous êtes aussi un passionné de MMA que vous pratiquez aussi, d’ailleurs le groupe Bare Knuckle Fighting Championship (fondée par David Fledman) était ici en octobre dernier à Nueva Andalucia, à Marbella. McGregor a aussi fait le show à Puerto Banus. D’où vous vient cette passion ? Est-elle née en Californie ?

McGregor est un formidable showman, j’ai eu la chance de le rencontrer et son parcours est tout simplement extraordinaire. Quant à ma passion, elle est née quand j’avais 18 ans. J’ai pratiqué les arts martiaux et notamment à l’époque, le Full Contact. C’était la grande époque du karateka français Dominique Valera, il est d’ailleurs descendant d’une famille d’immigrants espagnols. On appelait cette discipline à l’époque, la boxe américaine. J’ai exercé et je pratique encore ce sport en mode amateur mais j’ai eu la chance de participer à de nombreuses compétitions. Malheureusement, conjuguer cette passion à mes activités professionnelles est loin d’être simple. J’ai malgré tout été à Budapest, vice-champion d’Europe amateur. Quant au MMA, je m’y suis intéressé lorsque je vivais aux États-Unis, cela a aussi été un moyen d’intégrer certains groupes et de me faire des amis américains. Cela m’a conduit par exemple à des tournois internationaux à Las Vegas. J’aime beaucoup les défis, les challenges, la compétition, cela fait partie de moi. Ce sport est aussi plus cérébral qu’il ne le paraît. Le physique est important mais il faut aussi étudier les faiblesses de son adversaire, visionner ses combats, préparer les rencontres, c’est toute une gymnastique intéressante avec une préparation tant physique que mentale, il y a une vraie dimension intellectuelle.

On peut réaliser un parallélisme entre les combats MMA et votre job de journaliste à la télévision…

Oui c’est vrai que les médias poussent à avoir un esprit de compétition, c'est sûr.

Des présidents américains, une interview exclusive de Alain Delon en 2021, plus récemment Zelenski, quelle est l’interview qui vous fait rêver, celle d’Elon Musk?

C’est une bonne question. En ce qui concerne Musk, a-t-il besoin d’un journaliste ? Je pense qu’il fait à la fois les questions et les réponses (rires…). Trump, je ne l’ai pas interviewé mais je vous l’ai dit, je suis pas fasciné par lui. J’ai eu la chance de réaliser de nombreux entretiens. J’ai été un des rares journalistes à interviewer Nelson Mandela. J'ai aussi rencontré à plusieurs reprises Ronald Reagan ou Jean-Paul II. Aujourd’hui, je réfléchis mais je cherche encore… Peut-être serait-ce Joe Bieden, même s’il a un peu l’étiquette du loser du moment. Je pense que c’est un grand résiliant et j’ai beaucoup d’admiration pour la personne. À l'ombre d'un parcours politique exemplaire, il a vécu ce que l’on ne souhaite à personne. La perte tragique de sa première épouse et de deux de ses enfants, c’est du lourd, il s’est malgré tout reconstruit une vie. Il a des ressources fantastiques malgré qu’il n’a pas été épargné par le destin. L’individu m’intéresse au-delà de son bilan à la tête des États-Unis qui peut être contestable.

Vous connaissez l'Andalousie assez bien, ce n’est pas votre première fois à Malaga...

En effet, je trouve cette région formidable. J’ai passé la période de Noël l’an dernier à Marbella avec une douceur exceptionnelle. Cela me rappelle Los Angeles. Il y a ici cette même douceur tant dans la vie que dans les rues, ce quelque chose qui me rappelle aussi la Côte Aquitaine, entre modernité et tradition.

Une visite qui sort du lot ou une anecdote ?

Je me rappelle avoir séjourné à l’Hôtel Parador de Jaen et quelle surprise de découvrir que le Général De Gaule y avait séjourné… Pour la petite histoire, avant sa mort, il avait traversé la France et l’Espagne pour aller voir Franco. Il s’agissait des deux monstres politiques du moment, l’un était très vieillissant et l’autre avait quitté le pouvoir et n’était plus président de la république. L’ambassadeur français de l’époque a raconté la rencontre et c’est fascinant. Il s’est arrêté dans cet hôtel quelques jours avec sa femme Yvonne, il y a aussi terminé le dernier chapître de ses mémoires. La chambre monacale où il a séjourné est exactement comme elle l’était à l’époque. On retrouve aussi le chèque qu’il a signé pour régler son séjour. J’ignore si beaucoup de Français connaissent cette anecdote sur De Gaule ici à Jaen.

 

J’ai rencontré Francisco de la Torre, le Maire de la ville et j’ai beaucoup aimé nos échanges. Il parle le français et est à l’écoute. J’ai pu l’observer ensuite et j’ai vu les interactions qu’il avait avec la population. Il embrasse tout le monde, il serre la main, il me rappelle Chaban Delmas qui fonctionnait de la même manière, avec cette proximité. J’ai aussi pu croiser lors de mon séjour Antonio Banderas, il est très sympathique. Il m’a dit qu’il avait une sœur et une belle-sœur qui vivaient à Paris et qu’il aimait beaucoup la France.

 

J’aimerais terminer votre interview, Cyril Viguier par trois courtes questions. Voici la première : quelle est la question que l'on ne vous a jamais posée et que vous aimeriez que l'on vous pose ?

C’est généralement moi qui pose les questions donc j’ai une palette générale. Quelle serait-elle ? Peut-être autour de mes priorités. Quelles sont tes réelles priorités dans la vie, les as-tu définies et ont-elles changé ? Physiquement, je me sens très en forme et le même qu’il y a 20 ans mais je suis plus proche de la fin que du début et beaucoup de personnes que j’admirais ne sont plus de ce monde. Je suis donc dans une interrogation constante sur ma propre vie. Comment gérer le temps qu’il me reste ? Faut-il continuer cette frénésie journalière ? Je n’ai pas encore tranché ces questions. J’ai gardé une petite maison à Palm Springs, dans le désert californien, un endroit vraiment magique. Peut-être devrais-je me retirer là-bas et méditer sur le sens des choses. Mais je me sens en forme, ce qui ne me contraint aussi à ne pas arrêter. Je suis donc actuellement dans cette dualité.

Et quelle est la question à laquelle vous n’avez pas de réponse ?

Je pense que ce serait sur ce qui se passe après, existe-t-il quelque chose après ? Je pense avoir des réponses à toutes les questions mais celle-là, j’avoue ne pas en avoir.

Quelle est enfin celle qui vous mettrait tellement mal à l'aise, que cela vous conduirait à interrompre cette interview ?

Il n’y en a aucune.

Merci pour le temps que vous m’avez accordé. Quel est votre programme pour cette belle journée ensoleillée ici à Malaga ?

J’aimerais me balader le long de la mer, j’aime cela et ici tout me rappelle L.A. et le Pacifique. J’ai parfois cette sensation ici à Malaga d’être à Santa Monica ou à Malibu.