Une année 2024 marquée par la chaleur en Espagne

Rédigé le 01/01/2025
Frederic André


C’est une réalité incontestable : la planète se réchauffe, et l’Espagne ne fait pas exception à cette tendance.

En 2024, divers rapports ont souligné l’accélération des changements climatiques et leurs répercussions sur le développement durable. Les données espagnoles reflètent les tendances mondiales : le réchauffement climatique touche tous les continents. Selon la NASA, le service du changement climatique de Copernicus (C3S) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), 2024 pourrait être l'année la plus chaude jamais enregistrée.

Les douze derniers mois ont été rythmés par des précipitations record, des inondations catastrophiques, des vagues de chaleur atteignant des températures supérieures à 50 °C et des incendies dévastateurs. En Espagne, l’épisode de la DANA de novembre sur la côte est illustre parfaitement ces phénomènes, succédant aux fortes pluies de fin octobre. Les scientifiques attribuent ces événements à l’augmentation de 15 % de l’humidité dans l’atmosphère, conséquence directe du changement climatique anthropique.

Selon les experts, 2024 est la troisième année la plus chaude depuis le début des relevés dans les années 1960. En Espagne, cette année restera marquée par des températures élevées, avec une moyenne annuelle atteignant 15 °C, un niveau enregistré seulement en 2022 (15,4 °C) et 2023 (15,2 °C).

L’Agence météorologique espagnole (Aemet) qualifie 2024 « d’extrêmement chaude ». Sur les 12 mois de l’année, seuls juin et septembre ont été considérés comme « froids », tandis que mai a été classé comme « normal ». Les neuf autres mois ont été catalogués comme « chauds », avec des températures proches des records pour janvier, août et novembre.

En 2024, 31 records journaliers historiques de températures ont été battus en Espagne. Ces conditions extrêmes ont également des conséquences humaines : 2 190 décès ont été attribués à la chaleur, avec un impact particulièrement marqué à Madrid et en Catalogne, où ces deux régions concentrent un tiers des décès liés aux températures élevées.

Paradoxalement, 2024 a aussi été une année plus humide pour l’Espagne, avec une moyenne nationale de 670 litres par mètre carré, soit une augmentation de plus de 5 % par rapport à la normale. Ces précipitations ont permis de remplir à moitié les réservoirs du pays, atteignant une capacité de stockage de plus de 28 000 hectomètres cubes.

Cependant, toutes les régions ne bénéficient pas des mêmes ressources. En Andalousie, les réserves atteignent à peine 34 % de leur capacité totale, tandis qu’à Murcie, elles stagnent autour de 25 %. Malgré les précipitations, le sud de l’Espagne reste confronté à une sécheresse persistante.

Les changements climatiques se manifestent désormais dans chaque phénomène météorologique extrême, entraînant des pertes humaines considérables et des dégâts matériels immenses. Bien que l’analyse des derniers jours de décembre soit encore en cours, il est clair que 2024 établira de nouveaux records, confirmés par les multiples organismes de contrôle.

La prise de conscience de ces enjeux est plus urgente que jamais. Face à ces défis climatiques, l’Espagne, comme le reste du monde, doit redoubler d’efforts pour limiter les impacts d’une crise environnementale sans précédent.