Les conditions météorologiques dans le bassin méditerranéen peuvent jouer des tours aux spécialistes. Alors que la sécheresse semblait se prolonger, les deux intenses épisodes de pluie de ces dernières semaines, ont redressé la barre. La situation critique semble derrière nous. Les chercheurs semblent unanimes face aux changements climatiques. Ils s’accordent sur le fait que les épisodes de tornade et de DANA devraient se multiplier et pourraient être plus fréquents.
La question est sur toutes les langues, après ces deux épisodes. « Peut-on envisager que la sécheresse est terminée ? ». La réponse est plutôt simple, une amélioration est évidente et on peut être rassuré, mais il ne faut pas trop vite se réjouir. Prenons par exemple les chiffres apportés récemment par le pluviomètre de l’aéroport de Malaga, référence majeure. Une année hydrique débute le 1er octobre et se termine le 30 septembre de l’année suivante. Alors que nous ne sommes que le 17 novembre, soit à la fin du deuxième mois, les valeurs sont déjà au-dessus d’une année moyenne. Les 131 litres ont déjà été atteints.
L’épisode pluvieux de mercredi dernier a laissé sur l’aérodrome 79 litres par mètre carré. Il faut également noter qu’il ne s’agit pas du pluviomètre andalou ayant enregistré les meilleurs chiffres, loin de là. La sécheresse dans la province de Malaga semble donc progressivement s’éloigner. Les experts s’accordent sur le fait que l’eau tombée ces dernières semaines permettront d’alimenter les chaumières de plus d’un million de personnes pendant une année entière.
Il est estimé que cet épisode a amené près de 35% de ce qui doit tomber en moyenne dans la province. Ce début en fanfare signe l’un des meilleurs débuts des dix dernières années. Ajoutons un petit bémol, l’élément essentiel de ce début pourtant prometteur de l’année hydrique est qu’il est dû à un seul et même phénomène. Les épisodes de DANA sont capricieux et ne sont pas caractérisés par des distributions homogènes de pluie sur le territoire. Les meilleures conditions pour recharger les réserves et les nappes phréatiques (et donc pour pallier à la sécheresse) restent les tempêtes profondes accompagnées de pluies continues et ce, pendant plusieurs jours. C’est ce type d’épisode idéal que l’on a connu partout en Andalousie lors de la Semaine Sainte en mars 2024. Bien entendu, les mois de décembre, janvier, février et mars seront cruciaux pour l’avenir hydrique de la région. Alors faux espoirs, mirage, réelle délivrance, l’avenir nous le dira… Les prochaines prévisions annoncent en tous les cas un anticyclone accompagné de vent froid provenant du nord dans les prochains jours.