Les sangliers en Andalousie, une présence marquée qui créée la polémique !

Rédigé le 23/10/2024
Frederic André


Les mammifères sont devenus les ennemis à abattre sur le littoral andalou en raison d’une véritable invasion. Les municipalités de Malaga, de Mijas ou de Almeria ont longtemps tiré la sonnette d’alarme quant à leur prolifération et les multiples nuisances qu’ils occasionnent.

Tout le monde s’accorde sur le fait que la chasse pur à l’arc, adoptée récemment puis abandonnée suite aux multiples contestations, n’est pas le moyen idéal sachant qu’il y a de nombreuses chances que l’animal soit blessé, en devienne plus violent ou qu’il ne meure d’une mort douloureuse mais des solutions doivent émerger au plus vite.



Des fléchettes de produits narcotiques doublées d’une euthanasie, voilà la méthode proposée par la conseillère au développement durable, Pénélope Gomez. Des archers pour conduire à la réduction de la surpopulation de sangliers notamment dans la province de Malaga, voilà une solution radicale jamais connue sur les terres andalouses. La municipalité de Malaga n’a plus le choix et s’est engagée à raison de 15.000 euros auprès d’une entreprise engagée à cette fin. Désormais, des dards narcotiques avec effet anesthésiant seront tirés sur les spécimens qui seront ensuite euthanasiés par un vétérinaire. Récemment, la capture des sangliers était devenue une vraie source de critiques et de contestations, notamment par les associations de protection des animaux, soutenues par le PSOE et Con Málaga, qui ont vivement protesté aux portes du Consistoire après l’adoption des mesures ce qui a entraîné la suspension immédiate de la capture de ces animaux. Au 21ème siècle, tuer un sanglier avec des arcs peut paraître barbare aux yeux de certains mais reste légal car ce type de chasse est autorisé.

Pour rappel , la chasse classique à l’arc est interdite au Royaume-Uni ou en Irlande. Les associations soulignent la pénible agonie du sanglier lorsqu’il est touché au thorax par la flèche. Douleur et hémorragie accompagnent une mort lente. D’autres solutions sont proposées par ces associations comme des vaccins stérilisants mais les effets de cette mesure ne se manifesteront qu’à moyen et long termes. Malheureusement, les premiers tests de ces vaccins sont peu concluants. Ils ne fonctionneraient qu’avec les femelles âgées de moins d’un an.

La conseillère au développement durable reste prudente et voit dans la méthode « tranquillisants-euthanasie » une bonne alternative mais n’écarte pas la possibilité de revenir à la chasse classique si la réalisation pratique de la méthode moins barbare se complique.



Les nuisances soulignées sont nombreuses, souligne-t-elle. Il s’agit d’un réel fléau et des solutions doivent être apportées au plus vite. Certains spécimens peuvent avoir un comportement agressif alors que d’autres peuvent être vecteurs de maladies comme les zoonoses. Des accidents de la route peuvent également être provoqués par ces animaux. Personnellement, j’ai évité comme plusieurs automobilistes, un grave accident sur la A7 à la hauteur du centre commercial de Marbella La Cañada. Un troupeau d’une vingtaine d’animaux a traversé l’autoroute à vive allure forçant les automobilistes à des manœuvres dangereuses.

Récemment, des systèmes d’abreuvoirs ont été mis en place plus dans les terres, dans les zones de Toquero, de Pinares de San Antón, de Cerrado de Calderón, de Limonar, de Virreinas ou de Churriana, afin que les animaux puissent s’hydrater et n’envahissent plus la zone côtière à la recherche notamment d’eau. Les ruisseaux et rivières asséchés conduisent à modifier l’écosystème. Ces animaux rejoignent en effet les zones urbaines à la recherche d’eau et de nourriture. Rappelons que la croissance urbaine et l’augmentation des constructions ont peu à peu conduit à leur déplacement et ont réduit les zones où vivaient autrefois ces animaux, forcés au déménagement. Les associations proposent également de créer en campagne de nouvelles zones de plantes herbacées afin de leur donner également plus de nourriture. Dans la zone de Cabo de Gata, sur la côte de Almeria, des affiches ont également été placées pour rappeler des sanctions à toute personne nourrissant les sangliers. Un service de capture en cage pour 17.545 euros pour une période de neuf mois a également été adopté.

Cet été, il n’était pas rare de voir des familles de sangliers se baigner sur les plages de Marbella. En début de semaine, des sangliers ont été aperçus en plein centre-ville de Malaga, à la recherche de nourriture. Diverses actions doivent être menées conjointement. Une bonne gestion des ordures doit également être privilégiée afin d’éviter de les attirer dans les zones urbaines. Sensibiliser le public afin de les garder à distance est essentiel. Quant à la chasse, cette option reste inévitable au regard de la croissance exponentielle de cette population. Des chasses sélectives sont préconisées dans des zones où de nombreuses plaintes liées aux nuisances ont été enregistrées.