Esprit Sud Magazine vous emmène découvrir l’un des plus grands et des plus somptueux palais de Séville. Déclaré bien d’intérêt culturel et patrimoine historique, cet édifice est certainement l’un des meilleurs exemples de l’architecture sévillane du XVIème siècle. Imposant amalgame de styles, ce lieu invite à une visite incontournable vous permettant de découvrir de superbes jardins et une collection impressionnante d’objets magnifiques et d’œuvres d’art. Plongez avec nous dans l’histoire de ce formidable palais sévillan et découvrez les secrets qui se cachent derrière ses murs.
Une évolution sur plusieurs siècles
Les premières pierres de ce palais sont posées en 1483 à l’initiative des fondateurs de la Maison d’Alcalá, Pedro Enríquez de Quiñones et Catalina de Ribera, son épouse, sur un terrain confisqué par l’Inquisition. Il est situé à l’intérieur de l’enceinte fortifiée et proche de la Porte de Carmona. Ils sont proclamés Marquis de Tarifa en 1514 et Ducs d’Alcalá de los Gazules en 1558. Plusieurs générations permettront à ce bâtiment de gagner en volume et en beauté. Plus tard, au XVIème siècle, les relations de ces aristocrates avec l’Italie s’intensifient et le palais en subit les influences en se transformant à travers de profondes modifications architecturales. Il souffle sur ses pierres un vent de Renaissance. A la fin du XVIIème siècle, Séville vit une importante crise économique et la famille Enríquez de Ribera se trouve sans héritier. Elle laisse le palais aux Ducs de Medinaceli qui enrichissent leur patrimoine d’une nouvelle bâtisse. Ultérieurement, l'édifice connaît d’autres réformes influencées par la vague romantique du XIXème siècle jusqu’à aboutir à cette synthèse harmonieuse des styles gothique, mudéjar et Renaissance, avec une touche de romantisme que l’on peut découvrir aujourd’hui.
Des trésors comme s’il en pleuvait !
En franchissant d’imposantes portes tout en marqueterie, nous accédons aux salles du palais regorgeant d’œuvres d’art comme différentes fresques réalisées par Francisco Pacheco mettant en scène les exploits d’Hercule ou une série de peintures de Francisco de Goya consacrée à la tauromachie. Dans la petite chapelle baptisée "Chapelle de la Flagellation", la plus ancienne salle de l'édifice, nous découvrons une série de reliques. L’une conte la légende selon laquelle le Christ et le Bon Pasteur ont été flagellés. Lors de la promenade, nous croisons de nombreuses sculptures classiques comme celle de Diane chasseuse. Il faut dire que le petit-fils héritier de Pedro Enríquez de Quiñones, Per Afán, écoula une partie de la fortune familiale dans l’achat de pièces, tant il était passionné par l’art et en particulier la sculpture. Nous nous interrogeons aussi devant l’intrigant tableau où figure une femme à barbe donnant le sein à un bébé. Le "Grand Jardin" est l’ancienne zone consacrée au potager. Nous y découvrons une jolie fontaine entourée de roses et les niches latérales abritent une partie de la collection archéologique du Duc d’Alcalá.
Son nom inspiré d’un voyage à Jérusalem
La Maison de Pilate, Casa de Pilatos, doit son nom à un voyage effectué par Fadrique Enríquez de Ribera à Jérusalem en 1519 alors que, jusque-là, il portait le nom de Palacio de la Collación de San Esteban. Cette appellation nouvelle fait référence à Ponce Pilate, préfet romain de Judée, entre 26 et 36 après Jésus-Christ. Il est essentiellement connu pour avoir ordonné la crucifixion de Jésus, décision qui lui confère gloire et renommée, le faisant entrer dans l’histoire. La légende veut que Fadrique désire reconstruire à Séville le palais que possédait Pilate à Jérusalem. Une autre croyance veut que la première station du Chemin de Croix, fût placée à côté de la porte du palais de ce dernier. La Vía Crucis de Séville partait alors des abords de la Casa de Pilatos et s’achevait au lieu-dit La Cruz del Campo, en suivant plus ou moins fidèlement le Chemin de Croix du Christ (égale distance). La première étape de ce chemin est donc la demeure de Pilate, où Jésus fut condamné et en découle que la population sévillane baptise le palais du nom du préfet romain.
Silence on tourne !
Le célèbre palais sévillan a accueilli de nombreuses productions hollywoodiennes, notamment Lawrence d’Arabie (qui y fut en partie tourné). Le film espagnol « Le Chevalier de Don Quichotte » a également été réalisé en ses murs.
La Casa Pilatos se visite tous les jours de 09h00 à 18h00 et ce, sans interruption et selon deux formules différentes : la découverte du rez-de-chaussée ou celle couplée à la visite du premier étage. Il vous en coûtera 12 euros ou 18 euros. Attention, la visite du premier étage ne peut se faire sans avoir également acheté un ticket pour le rez-de-chaussée. L’étage supérieur n’apporte pas véritablement d’intérêt, la plupart des trésors sont surtout situés dans la première partie de l’édifice (le Salon du Prétoire vaut le détour au premier étage, dont le plafond à caissons de style mudéjar est décoré de blasons). La Casa de Pilatos, à Séville, est l’un des plus grands héritages de la ville et figure de véritable richesse en regard de son architecture éclatante et des trésors qu’elle renferme. Pour réserver vos entrées et pour plus d’informations