Connaissez-vous l’histoire de la maison de l’horreur de Campanillas ?

Rédigé le 31/10/2023
Frederic André

En cette nuit d’Halloween, Esprit Sud Magazine vous propose de vous plonger dans l’une des histoires les plus terrifiantes qu’ait connu la région de Malaga, à savoir celle de la maison du « Cortijo Jurado » de Campanillas. De nombreuses légendes urbaines où rituels sataniques, fantômes et esprits malfaisants ont été inspirées par cette bâtisse de l’horreur… Alors, oserez-vous lire les lignes qui suivent ? 



Cette ferme du XIXème siècle, située dans la campagne de Malaga a de quoi vous donner la chair de poule. Il se raconte notamment que les anciens propriétaires se sont rendus responsables d’actes sexuels sataniques en lien avec la disparition de plusieurs jeunes filles. Les sous-sols de cette maison renfermerait de nombreuses caches, dissimulées sous un vieux plancher grinçant. Dans ces espaces lugubres, on aurait retrouvé d’innombrables instruments de torture. De plus, de nombreux témoins affirment avoir vu des fantômes et des spectres errant dans les pièces. Serait-ce les âmes en peine de ces jeunes filles torturées ?

L’équipe d’Esprit Sud Magazine, aidée d’un exorciste, est prête à arracher aux puissances du mal les brebis égarées de leur troupeau. L’enquête peut débuter !


Les faits :

Quand on s’attarde à la situation actuelle, le « Cortijo Jurado », encore appelé la « Casa Encantada », est un manoir datant de plus de 200 ans situé juste à côté de l’A-357, près de Campanillas dans la province de Malaga. Il est en véritable ruine et il est impossible d’y avoir accès, il est entourré de barrière. Notre enquête nous apprend qu’il est toujours en vente pour un prix estimé de 1,4 million d’euros. C’est surtout son terrain de plus de 45.000 mètres carrés qui a encore une réelle valeur mais pas que, nous apprend notre enquête...



L’historique :

Le manoir a été construit au début du XIXème siècle par l’influente famille Heredia, aristocrate de Malaga. Il s’agissait de l’une des familles les plus riches d’Andalousie à l’époque, comme l’était par exemple celle des Larios. Lors de sa construction, l’architecte a tenu à y placer 365 fenêtres, une pour chaque jour de l’année. Plus tard, le bâtiment initial a évolué pour prendre la forme d’une grande ferme, un « cortijo », accueillant une grande entreprise agricole de la région. En 1925, la propriété est passée dans les mains de ses nouveaux propriétaires, la famille Jurado, d’où découle son nom actuel.



Notre analyse :

D’extérieur, le bâtiment a des allures de « manoir hanté hitchcockien ». De nombreux rapports font également état de voix mystérieuses et de sons étranges qui auraient été entendus en ses abords et qui restent sans explication. De nombreux spécialistes du paranormal en Espagne et même d’au-delà, en sont sortis en transe.

Des légendes urbaines citent la famille Heredia comme étant à l’initiative d’enlèvements de jeunes filles. Impliquant d’autres personnes hautement placées dans les différentes sphères du pouvoir, les rapts étaient le prétexte à de sinistres rituels sataniques. Les jeunes femmes qui devaient avoir entre 18 et 21 ans, faisaient l’objet de tortures, de viols collectifs et étaient par la suite assassinées. Il se raconte que les corps des jeunes victimes seraient enterrés profondément dans les alentours de la propriété.

De nos recherches, on peut conclure que de nombreuses disparitions ont eu bien lieu à la fin des années 20 dans la région. Le lien entre ces disparitions et la famille Heredia reste par contre à prouver... Il se raconte encore aujourd’hui, qu’ils ont utilisé leur argent et usé de leur influence pour échapper à la justice. Quelle que soit la vérité, les nombreux adeptes du paranormal qui ont transité dans ces lieux soutiennent tous que la douleur et la souffrance sont toujours bel et bien présentes entre ces sombres murs…

Nous avons également eu vent de légendes en lien avec la construction d’un hôtel, il y a quelques décennies et que les travaux auraient été initiés à plusieurs reprises et qu’à chaque fois des accidents tragiques auraient eu lieu sur le site de construction. Nous n’avons retrouvé que des documents concernant la mise en place d’un complexe hôtelier début des années 2000. Voyez plutôt…

En 2002, le Conseil Municipal de Málaga approuve une proposition d’un groupe appelé Mirador visant à construire un complexe hôtelier quatre étoiles incluant 200 chambres, dans le parc du Cortijo Jurado et à rénover le bâtiment d’origine pour en faire un édifice culturel ouvert au public.

Deux ans plus tard, en décembre 2004, le permis de construction est délivré et sur le site se déroule un événement en grande pompe où est présent le Maire de la ville, qui était déjà à l’époque Francisco de la Torre. Ce dernier pose symboliquement la première pierre de ce projet. En 2008, rien n’a bougé depuis cette inauguration des travaux. Nous avons appris que le fameux groupe Mirador était un groupe au passé trouble. De nombreuses histoires de propriétés payées et jamais construites lui sont attribuées. La même année, les tribunaux gèlent les terres du Cortijo afin de protéger les dettes qui s’élèvent à plus de cinq millions d’euros. Une sombre affaire de corruption aurait également éclaté en février 2009, intéressant la prolongation controversée du permis de construction du projet initial. C’est l’opposition, au travers d’Antonio Serrano, de la Gauche unie, qui a déposé une plainte officielle accusant la mairie de corruption et d’abus de pouvoir dans leurs relations avec le groupe Mirador. En mai 2009, un juge de Malaga ordonne au groupe immobilier en grande difficulté, toujours en possession de la propriété, de la vendre aux enchères publiques. Et le 11 mai, contre toute attente, en lien avec une erreur administrative, la vente ne peut avoir lieu. Sept années plus tard, la situation reste inchangée mais la propriété est inclue dans la catalogue des bâtiments protégés du Plan Général d’Aménagement Urbain (PGOU), ce qui lui accorde un degré de protection architecturale maximal. Dans les rapports du Plan, on peut lire ceci : « Bâtiment d’auteur inconnu et de styles éclectique et néogothique. Exemple le plus monumental conservé dans la province de l’architecture rurale ».



Nos conclusions…

Comme dans de nombreuses histoires nourries par des légendes urbaines où le paranormal prend une place importante, il est difficile de trouver les preuves de quelconques manifestations surnaturelles. Mais il est certain que le manoir du Cortijo Jurado n’a pas fini d’être l’objet de toutes les craintes et effraiera encore bien des enfants pendant de très nombreux halloweens !