Trois années se sont écoulées depuis sa fermeture. Qui aurait pu imaginer qu’alors que la saison estivale se terminait, le 15 septembre 2020, on fermerait définitivement les portes du célèbre parc d’attraction de Benalmadena?
Le parc historique n’a plus rouvert ses portes depuis… Le silence a remplacé les cris d’enfants et la poussière s’est accumulée sur les manèges en bois restés immobiles.
L’histoire de ce parc symbolique de la Costa del Sol débute le 20 mai 1972 quand une famille danoise (famille Olsen) décide d’y installer un important parc d’attraction. Il s’agit du premier parc d’attraction construit en Espagne. Il a révolutionné le secteur et a conduit à un attrait touristique majeur pour la ville de Benalmadena. Pendant plus de trois décennies, une société nordique est donc à la tête du parc d’attraction. Mais en 2004, elle vend l’espace à CIPASA, plus précisément à Rafael Gomez alias Sandokan. Ce dernier fut arrêté pour corruption et vendit l’affaire au groupe immobilier TREMON, laissant également derrière lui une dette de plus de 11 millions d’euros…Le reste de l’histoire, nous la connaissons avec la fermeture du parc il y a trois ans. Les dernières investigations nous éclairent sur la situation actuelle du parc et la société internationale CIPASA devrait 3,9 millions d’euros à la « Hacienda » et ce, en plus de la situation d’être en faillite face à la difficulté de faire face aux paiements.
Les employés permanents du parc, au nombre de 70, ont débuté alors une longue bataille juridique pour faire valoir leurs droits. Un plan de restructuration a été mis en place mais rapidement avorté, les contrats de travail ont été annulés par le Tribunal du Travail en mars dernier et les employés n’ont eu d’autre recours que de saisir la Cour Suprême qui se prononcera le 13 septembre prochain.
Dans le silence, quelques employés continuent à se rendre au parc et sont les seuls à arpenter les allées bordées d’attractions et de manèges en bois où autrefois la musique accompagnait petits et grands. En effet, une partie du personnel n’a pas cessé de travailler à l’entretien et à la surveillance du parc, même s’il n’a pas été payé depuis près de 700 jours maintenant. Les financiers de la société qui ont acheté ou plutôt « hérité » du parc n’ont, selon les employés, que faire de celui-ci. Un parc en état délabré et squatté écarterait sa réouverture et hypothéquerait celle-ci, alors ceux qui ont parfois travaillé trente ans dans le parc, continuent à le garder en état.
Même si la mélancolie a fait place à la joie, l’espoir est toujours présent au fond de leur cœur et ils ne sont pas prêts de baisser les armes.
L’auditorium du parc est aujourd’hui plongé dans le silence alors que jadis il s’embrasait avec Julio Iglesias ou encore Alejandro Sanz (qui y a fait ses débuts).
La grande roue semble attendre les familles sans perdre ses couleurs (rouge écarlate et jaune soleil). Le passage de la terreur inauguré par Anthony Perkins en personne (« Psychose ») n’effraie plus personne. Chaque année, plus de 800.000 visiteurs profitaient de ce parc de plus de 60.000 mètres carrés.
Les employés continuent les négociations avec la municipalité de Benalmádena qui pourrait être un levier pour l’obtention d’une solution.
Tous les jeudis, les employés se réunissent et le chef cuisinier Fermin se charge de préparer un repas qui nourrit les troupes mais surtout renforces les liens et permet d’unir les forces.