Libre comme un singe à Gibraltar

Rédigé le 31/07/2023
Frederic André

Que serait Gibraltar sans ses singes?

Les primates attirent les voyageurs, ils surprennent ceux qui arpentent les routes de la réserve naturelle. Ces macaques de Barbarie sont les seuls à vivre de manière sauvage et en toute liberté en Europe



Ces quadrupèdes sont de petite taille et ne dépassent que rarement les 75 cm et les 15 kg. Le regard éveillé, ils ont le visage, les pieds et les mains de couleur rose et leur queue est peu visible. Ils vivent en petits groupes dans lesquels existe une véritable hiérarchie. De nature curieuse, ils ne sont pas effrayés par les humains avec lesquels ils entrent avec beaucoup de facilité en interaction.



Les primates occupent la réserve depuis très longtemps mais leurs origines restent troublent. Certains scientifiques situent leur présence à l’invasion berbère sur la péninsule, début du VIII ème siècle. Ils étaient pour ces peuplades de véritables animaux de compagnie. Certains chercheurs mettent en évidence leur arrivée sur le rocher il y a plus de cinq mille ans. Une chose est confirmée, lors du célèbre Traité d’Utrecht de 1704 attribuant le microscopique territoire aux Britanniques, ils étaient déjà présents sur le Rocher.

Ils sont aussi au centre d’un dicton populaire sur le célèbre rocher : les Britanniques conserveront la souveraineté du Rocher tant que ceux-ci seront présents! Une superstition qui toucha même Winston Churchill qui, alors qu’il ne restait plus que sept spécimens pendant la seconde guerre mondiale, demanda de repeupler celle-ci en important plusieurs dizaines de singes du Maroc.



Jusqu’au début des années 90, c’est la Royal Navy qui était en charge de l’alimentation, du contrôle et des soins de la population de primates.

Aujourd’hui, alors que l’on dénombre près de 300 animaux dans la réserve et que leur espérance de vie est fixée à une vingtaine d’années, leur supervision est confiée à un groupe supervisé par le gouvernement. Ces spécialistes s’assurent de leur recensement et de leur suivi sanitaire.



Pour avoir la chance de croiser ces animaux, il vous faudra quitter Main Street et grimper dans la réserve naturelle. On peut parfois apercevoir l’un ou l’autre singe dans la ville mais c’est plutôt rare. Les endroits stratégiques pour les croiser sont les suivants : l’entrée de la grotte de Saint Michel, Ape’s Den, aux abords des stations du téléphérique ( le célèbre Cable Car), l’Arc du Prince Philippe et la Porte de la Reine.

On garde à coup sûr un excellent souvenir de cette rencontre avec ces habitants à quatre pattes de Gibraltar. Gardez en tête, chers lecteurs, qu’ils restent des animaux sauvages et qu’ils sont imprévisibles et qu’ils peuvent dès lors devenir agressifs s’ils sont contrariés ou effrayés. C’est généralement le comportement maladroit de l’être humain qui les conduit à réagir parfois de manière surprenante. Ils peuvent voler de la nourriture ou même des sacs qui en contiennent, guidés dans leurs manœuvres par leur excellent odorat.

Nous vous invitons à ne pas essayer de les caresser, ils n’apprécient pas cela et n’envahissez pas leur espace. Évitez de les déranger et ne les nourrissez pas. Si vous êtes pris en flagrant délit, les amendes peuvent être très lourdes. En effet, une loi interdit de leur donner de la nourriture. Cela est évident à comprendre: leur alimentation est basée sur des nutriments spécifiques et ce que le touriste peut leur amener est généralement nocif pour leur santé.