La mante religieuse, chasseuse hors pair

Rédigé le 30/07/2023
Frederic André

Véritable Artémis, elle est la déesse de la chasse dans nos campagnes andalouses. 



La mante religieuse (mantis religiosa) est un insecte fascinant qui fait l’objet de nombreuses idées reçues. Elle ne dispose pas de véritable capital sympathie même si cette grande inconnue des campagnes andalouses mérite bien plus d’intérêt que l’on ne lui accorde.

Cet insecte qualifié parfois de « petit cheval du diable » n’est pas venimeux et ne présente aucun danger pour l’homme. Par contre, pour les autres insectes et autres nuisibles, il en est tout autre.

La mante religieuse est l’un des prédateurs les plus voraces du jardin. Son rôle est tel qu’il en fait un des atouts majeurs des horticulteurs. Dès la fin du printemps, elle dévore coléoptères, grillons, pucerons, punaises et sauterelles. Elle devient la meilleure alliée de cultivateurs. Cet insecte diurne dispose également d’ailes lui permettant de petits vols stratégiques. Quant à ses griffes puissantes, elles lui assurent des attaques redoutables. Se camouflant dans les feuillages, elle guète ses proies dans ces postures d’attente et d’observation qui lui valent son nom et elles ne laisse aucune chance aux petits insectes qui croisent son chemin.

Très répandues dans le bassin méditerranéen, les mantes religieuses sont peu sociables et ne se retrouvent que pendant la période de reproduction. La réputation de terrible mangeuse de son mâle n’est pas une légende surtout si elle a faim. Le cannibalisme est fréquent pendant la période de fécondation. Des études ont également prouvé que les protéines qu’apporte sa victime revêtent un facteur important dans le caractère de fertilité des œufs. C’est en automne que les femelles pondent dans une structure en lamelles que l’on appelle oothèque. Ceux-ci sont construits sur des murs, des pierres ou des troncs d’arbre. Ils peuvent renfermer jusqu’à 250 œufs. Après la ponte, la femelle meurt généralement d’épuisement. Il faut en moyenne sept mois pour que les œufs éclosent. Les nids peuvent être vendus aux agriculteurs à des prix exorbitants. Ils peuvent atteindre les 70 euros.

Ces défenseurs fervents de vos vergers écologiques, vivent en général deux années et naissent la plupart du temps entre mai et juillet. Ses plus grands prédateurs ne sont pas les oiseaux mais bien les hommes et surtout l’usage exponentiel qu’ils font des pesticides dans le cadre d’une agriculture que l’on peut qualifier d’agressive. Ces insectes ont donc un rôle protecteur des cultures et pour cela, ils doivent être particulièrement protégés.