Jerez attire chaque année un peu plus de touristes, notamment de par le succès grandissant de l'École Royale Andalouse de l'Art Équestre. Il faut dire qu’entre cette ville de la province de Cadix et l'art équestre, c’est une longue et belle histoire d’amour. Ce fief des chevaux andalous est l’endroit idéal pour assister à la performance de ces étalons et des hommes avec lesquels ils dansent. Cette partie de l’Andalousie a toujours été une terre de grande tradition autour de ces cavaliers et de leur monture.
Dès le XVème siècle, les moines chartreux effectuaient des croisements entre différentes lignées de chevaux. Ils sélectionnaient les meilleurs étalons pour leurs qualités et cette tradition a conduit aux chevaux andalous que l’on connaît aujourd’hui.
Le dressage et l’utilisation des chevaux pour cette forme artistique trouve ses origines en 1973 à Jerez de la Frontera. Ces chevaux andalous élevés à l’origine par les chartreux font la fierté de l'École Royale Andalouse de l'Art Équestre. Dans cette haute école de dressage, toujours présidée par le roi Juan Carlos (il est depuis la création de l’École, le Président d’honneur), est né ce magnifique spectacle. Découvrez-y chers lecteurs, de superbes performances où les fiers chevaux dansent devant vous et évoluent sur la piste avec une élégance folle.
L'École Royale Andalouse de l'Art Équestre en 7 points
- Les chevaux qui entrent en piste devant vos yeux ébahis sont issus d'élevages nationaux ou privés et intègrent l’École dès leur troisième anniversaire et cela après une sélection rigoureuse. Vétérinaires et cavaliers chevronnés vont opérer cette sélection et trier sur le volet les chevaux qui entreront à l’École. Le physique de l’animal fait bien entendu partie des critères mais la beauté ne suffit pas. Le caractère et le mental de l’animal sont des éléments essentiels dans la sélection. Il faut donc cocher de nombreuses cases pour revendiquer l’intégration du groupe des candidats équidés retenus.
- C’est un stage de 6 mois au sein de l’École qui permettra d’établir si le cheval est à la hauteur et s’il est intégré à cette prestigieuse institution. Le débourrage est initié dès son arrivée et si l’animal ne convient pas après cette période d’essai, il retournera chez son éleveur d’origine.
- Du côté des cavaliers, la sélection n’est pas moins rigoureuse. Nombreux sont les prétendants mais seuls 4 sont élus chaque année. Ils sont en général entre quarante et cinquante cavaliers provenant de toute l’Espagne mais aussi de partout dans le monde à prétendre l’intégration de l’École.
- L’âge limite des futurs cavaliers est fixé à 24 ans. Aucune dérogation n’est possible. Si ils sont sélectionnés, ils s’engagent à une formation qui dure 4 ans. Cette formation des cavaliers est extrêmement intense. Le programme est plutôt chargé, voyez plutôt : il faut préparer les nombreux chevaux dès l’aurore, on passe ensuite la matinée sur les bancs d’école avec au programme études d’hippologie, cours d’équitation classique,… Viennent ensuite les ateliers et la partie pratique de la formation. Chaque élève dispose au sein de l’École d’un chaperon, de son propre professeur. Quant à la fin de la journée, elle est rythmée par le nettoyage minutieux des harnachements, des brides et des selles ou par les soins et sessions de toilettage prodigués aux animaux.
- On peut s’interroger sur les tenues portées par les cavaliers et leurs apparats. Si les toreros brillent dans leurs costumes de lumières, les cavaliers de l’École de Jerez ne sont pas en reste. Ils portent de superbes costumes inspirés du XVIIIème siècle. Ces élégants écuyers portent le traditionnel costume andalou de l’époque. Guêtres de cuir sur bas blancs, gilet bien coupé, chemise à jabot, boléro bleu paré d'or, chapeau noir conique et foulard à pois, rien n’est laissé au hasard pour qu’ils aient fière allure sur la piste auprès de leur monture.
- L'École Royale compte parmi ses talentueux écuyers des athlètes de haut niveau. Par exemple, Rafael Soto a décroché l’argent en dressage par équipe aux Jeux Olympiques d’Athènes de 2004! Ignacio Rambla a également été médaillé olympique et en 2019, c’est Alvaro Domecq qui devient le directeur technique.
- Près de 200.000 visiteurs viennent chaque année découvrir le spectacle « Comment dansent les chevaux andalous », des chiffres qui donnent le tournis. Ce superbe spectacle s’exporte et a été monté dans près de 20 pays à ce jour aux quatre coins du monde. Pour le premier trimestre de l’année 2023, le record de fréquentation sur trois mois a été battu.
On peut dire chers lecteurs que ce qui vous est proposé à Jerez est à la hauteur des spectacles de Saumur et de Vienne. Ce ballet équestre voit cavaliers et chevaux évoluer en parfaite symbiose sur la piste. Un travail de dressage atteignant la perfection rend l’exercice millimétré. Les musiques magnifiques tant classiques qu’espagnoles mêlées aux costumes élégants créent une magie qui opère à tous les coups. Ce voyage vous fera galoper sur les terres andalouses. Rappelons que l’École est logé dans un merveilleux écrin arboré où trônent bien entendu l’immense salle de spectacle et sa piste gigantesque mais aussi la sellerie, les écuries, le musée des calèches, le château et les somptueux jardins. Depuis 5 décennies, l’épicentre du monde du cheval est situé en plein cœur de Jerez de la Frontera, au sein de la Real Escuela. On y forme les meilleurs cavaliers d’Espagne et le spectacle combinant l’animal à l’homme est unique au monde et vous invite à découvrir « Comment dansent les chevaux andalous ». Tout un programme…