Interview exclusive: Marc Lévy, juste un besoin d’amour…

Rédigé le 02/05/2023
Frederic André


Dans son dernier roman « Éteignez tout et le monde s’allume », l’écrivain à succès s’interroge sur la définition du bonheur. C’est un retour aux fondamentaux avec la rencontre de deux êtres alors que se profilent pour eux des destins bien différents. Après l’obscurité de la trilogie « 9 », c’est la lumière qui jaillit de cet ouvrage. Porté par ce besoin d’être enlacé par un roman « feel good », « l’écrivain français le plus lu dans le monde, avec 50 millions d’exemplaires vendus » nous propose de plonger dans cette histoire d’amour qui lui a fait et qui vous fera tant de bien.

En toute simplicité et en toute franchise, Marc Levy participe à cette causerie tout en douceur.

Il nous livre les dessous de son métier d’écrivain et aborde notamment la question de l’expatriation, le défi de concilier travail, désirs personnels et famille.

Il nous explique ses inquiétudes mais il reste aussi rempli d’espoirs. Dans cet entretien, on découvre le passionné de l’écriture mais aussi l’amoureux transi de la France.

Celui qui grandit amoureux de la vie nous parle avant tout d’amour, sans filtre. Cela tombe bien, on en a tant besoin !


Bonjour Monsieur Levy. Comment allez-vous ?

Je vais très bien, merci et vous ?

Je suis ravi de m’entretenir avec vous pendant cette heure que vous nous accordez. Où vous vous trouvez-vous en ce moment ?

Là, je suis à New York, je suis dans mon bureau qui est situé dans une petite maison à Greenwich Village, par temps de pluie et froid hivernal.

Le décor est planté, on y va ?

Allez on y va !

Votre bureau, c’est l’endroit où vous écrivez, toujours dans cette même pièce?

Oui, c’est toujours dans mon bureau que j’écris. Comment expliquez-vous,

Monsieur Levy, que les années passent et pourtant, on constate le même engouement auprès des lecteurs et des critiques lors de la sortie de vos romans?

C’est gentil mais j’avoue ignorer pourquoi. Peut-être parce que j’essaie de me renouveler, de changer de genre, d’adopter de nouvelles psychologies de l’histoire et peut-être aussi parce que j’emmène les lecteurs dans des univers différents. C’est peut-être cela. C’est difficile de répondre à cette question du point de vue de l’auteur. Cela me rend en tous les cas extrêmement heureux et je me sens très redevable à l’égard des lecteurs fidèles et des nouveaux lecteurs. Je n’ai jamais pu faire une analyse précise et puis d’ailleurs, je ne pense pas que cela soit souhaitable car cela dénaturerait un peu l’intention.



Le style a pour chaque écrivain une conception personnelle. Les moyens d’expression du langage évoluent et sont propres à chaque auteur. En 2023, et après une vingtaine de romans, 24 pour être précis, pouvez-vous dire quel est votre style littéraire et si celui-ci est en perpétuelle évolution?

Bien entendu le style évolue de livre en livre et c’est le cas pour tous les auteurs. D’ailleurs, il est toujours intéressant en tant que lecteur de regarder le chemin d’écriture entrepris par l’écrivain. Moi qui voue une passion à certains auteurs, je prends énormément de plaisir à voir l’évolution, au fur et à mesure qu’ils déploient leurs livres lors de l’avancement dans la vie ou l'exploration de nouveaux territoires. Le tout forme un ensemble, une œuvre. C’est vrai pour Hemingway, pour Stephen King… Quand on s’intéresse au travail d’un auteur, c’est le chemin d’écriture qui est vraiment remarquable. Et si la trame se répète, cela devient moins passionnant.

L’environnement dans lequel se trouve l’auteur peut également faire évoluer son style ?

Je crois qu’il y a deux facteurs d’évolution. Tout d’abord le travail. N’importe quel artisan, sur vingt ans de carrière, travaille son outil. Et donc, il le manipule différemment et il acquiert des modes de travail qui n’étaient pas à sa portée au début. Il y a un véritable apprentissage. Deuxième point, il y a non seulement l’influence extérieure mais aussi celle de votre propre vécu sur ce que vous écrivez. Je n’aurais certainement pas écrit la trilogie des « 9 » de la même façon, si je ne m’étais pas trouvé aux États-Unis au moment où la démocratie était mise en danger, au moment des prémisses du vacillement de la démocratie américaine. Je me souviens d’ailleurs après la sortie du premier tome, des amis de mon entourage me faisaient le reproche d’être exagérément inquiet par la situation. Quand je disais que cela se terminera par un coup d’état ou une guerre civile, on me disait que je voyais tout en noir. Ce qui s’est produit avant la seconde guerre mondiale est en train de se reproduire. J’ai aussi dit que Poutine finira par envahir l’Ukraine… Tous ces exemples pour vous dire que je ne l’aurais pas vu de la même façon si j’avais été en France. Et cette trilogie est aussi influencée par ce facteur.


« Le couple se définit par la complicité, l’écoute, la façon dont on sécurise l’autre, l’attention qu’on lui porte et aussi l’envie d’avoir des projets à deux »

Un écrivain est certainement impacté par la vie qu’il traverse… Auteur à succès, vous êtes souvent décrié par ceux qui se revendiquent tenants de «la vraie littérature» comme ils disent. Selon vous, cela se justifie-t-il ? Quel est l’impact sur vous de ce type de critiques ?

Je crois que cela n’est pas très important. Je suis trop partisan de la liberté d’expression pour sanctionner quelqu’un qui exprime un point de vue même si celui-ci m’est défavorable. Et ce que je trouve merveilleux, est que l’on vit dans un pays où l’on puisse le faire. Cela est bien plus important que la perspective de mon nombril. Après, vous avez la forme. Si elle est grossière et vulgaire, c’est à son auteur de s’interroger et pas à moi.

N’y a-t-il pas non plus une certaine sacralisation de l’écriture en France ?

Oh vous savez, intéressons-nous par exemple aux horreurs que l’on disait de Flaubert… C’est d’ailleurs une chose assez amusante, regardez la façon avec laquelle certains se positionnent gardiens du temple de la littérature. Ils semblent être ignorants de ce qui se reproduit perpétuellement. Les auteurs populaires ont toujours été attaqués par le milieu littéraire, toujours … Il y a eu des choses terribles écrites sur Victor Hugo, sur Alexandre Dumas ou sur Honoré de Balzac. D’ailleurs, à ce propos, j’ai retenu cette phrase d’un de vos confrères journalistes, « il y a des auteurs populaires qui disparaissent avec leur temps et ils ont eu l’extraordinaire opportunité et l’immense joie de rencontrer leur public de leur vivant. D’autres après avoir été accusés du crime d’être populaires, deviennent des auteurs classiques au siècle suivant ».

Cela est en effet fascinant que le milieu littéraire ne semble jamais se rendre compte de cela.

Oui cela me fascine. Mais surtout à notre époque, ce qui reste important est que l’on puisse exprimer son opinion.


«Je m'enferme. J'entre en écriture comme on part en mer. » Quand j’ai relu cette phrase extraite d’une de vos interviews, cela m’a évoqué instantanément cette question : comment avez-vous vécu cette période de confinement et de crise sanitaire ?

Il faut savoir qu’à New York le confinement était plus de fait, avec restaurants fermés et différentes restrictions, avec des consignes de bon sens. Nous n’avons pas vécu ces lois où il nous était interdit de sortir, d’avoir un document permettant une sortie d’une heure etc… Il est vrai que si j’avais été en France, je l’aurais très mal vécu. Ici, cela n’était pas aussi restrictif que cela l’était en Europe. J’ai eu la chance d’être bien armé car j’ai cette habitude de passer des mois seul dans mon bureau, je n’ai pas eu trop à souffrir de la perte des contacts avec mes collègues, mes amis... Bien entendu les déplacements m’ont manqué, les rencontres avec les lecteurs en librairie aussi. Au niveau du quotidien, c’était beaucoup plus violent sur d’autres aspects. A New York, on a compté plus de 27.000 morts et dans notre petit quartier, plus de 700 décès. C’était violent d’entendre toute la journée les ambulances, les camions de la morgue qui passaient sans cesse. On voyait la mort rôder dans le quartier. Je me souviens aussi que nous avions le droit de marcher sur la plage de Long Island alors que des amis en Bretagne, avec une maison face à la mer, se faisaient réprimander par des gendarmes lorsqu’ils étaient seuls sur la plage… L’ultra-confinement a certainement eu des effets pervers sur la santé mentale et on peut se poser la question de savoir ce que les dirigeants avaient dans la tête. Il y a comme cette incapacité à aller vers le bon sens

Votre père fut une figure de la résistance, vous avez d’ailleurs consacré votre ouvrage « Les enfants de la liberté » à ce thème, l’enfer de Dachau. Votre ouvrage ou plutôt votre trilogie « 9 » se veut aussi être une arme contre la dictature. Ici en Espagne, le devoir du souvenir est également très présent avec la période de guerre civile et Franco…

Ce ne sont pas tellement que ces thèmes me sont chers mais c’est surtout une question de devoir de mémoire. Ce n’est pas un devoir de deuil. Se souvenir, c’est avant tout prévenir de la répétition des atrocités. Faire référence à cela est important. On a évoqué tout à l’heure la liberté d’expression. Prenons l’exemple des fascistes et de l’incitation à la haine. Je pense par exemple qu'Eric Zemmour s’inscrit dans cette logique-là. Nous nous devons d’être vigilants car nos démocraties sont fragiles et la prudence s’impose dès lors face à ceux qui veulent les déconstruire et les détruire. Les trahisons, les déceptions, les pages noires de l’histoire doivent être continuellement rappelées. Le devoir de mémoire est aussi là pour prévenir de ce qui pourrait se (re)produire.

Quelle est la question que l’on ne vous pose jamais mais que vous aimeriez que l’on vous pose ?

Je pense qu’il n’y en a pas. Je ne me suis jamais dit pourquoi on ne m’a pas posé cette question ou j’aimerais que l’on me pose cette question. Je ne suis pas un bavard et je ne suis pas en manque de répondre à des questions. Je vis plutôt dans mon coin.

Et quelle est celle que l’on vous pose toujours et que vous aimeriez ne plus entendre ?

(Long silence…) Je ne pense pas qu’il y en ait non plus. Parfois, il est vrai que je m’interroge sur la pertinence de l’une ou l’autre question. Mais en même temps, ce qui n’est pas pertinent pour une personne, peut l’être pour une autre. Ce qui est surprenant est par exemple lorsque la première question est la suivante « de quoi parle votre livre ». Là, vous vous dites que cela va être long. (rires) Cette question rend tous les auteurs dingues.

Votre dernier roman « Éteignez tout et la vie s’allume », très beau titre d’ailleurs, met en scène une femme d’âge mur, Adèle et un jeune homme Jeremy. Une femme plus âgée, aphrodisiaque pour un amant plus jeune, cela semble encore en 2023 être source de réaction, d’indignation alors qu’un cinquantenaire qui refait sa vie avec une jeunette est plutôt intégré… Pensez-vous que l’«agéisme féminin» a encore de beaux jours devant lui ?

Ce que ce livre raconte est avant tout que c’est le regard de l’autre qui compte et non pas celui des autres.

Dans l’idéal oui… Mais on ne vit pas à deux sur une île déserte…

Je crois que dans la vie, la quête de la liberté, c’est cela. On ne peut pas vivre sans regard. La véritable solitude est celle-là, de vivre sans le regard de l’être cher. C’est dans le regard de l’autre que l’on se voit fort ou faible, séduisant ou pas. Et c’est important qu’il s’agisse du regard de l’être cher ou de celui d’une poignée d’amis qui vous sont chers. C’est ça le rempart à cette solitude, c’est ce reflet de vous-même dans le regard des personnes qui vous sont chères. Et on peut se sentir vieux le matin en se regardant dans le miroir mais avoir une autre sensation auprès de celle qui ne vous regarde pas comme un vieux. C’est ce que raconte le roman. Quand Adèle est dans cette salle à manger avec Jeremy, les gens les observent, parce que leur écart d’âge est important mais assez étrangement dans le regard de Jeremy, elle le rejoint dans son âge.

Si je vous comprends bien, l’âgéisme n’est vraiment un problème pour la personne qui en est victime qu’à partir du moment où le regard de l’autre, aimé, ne suffit pas (ou plus) à oublier le regard pesant ou accusateur des autres…

Oui, en effet… Pardonnez-moi l’expression, mais les autres, on les emmerde ! (rires)

Ce dernier roman est solaire et lumineux. Beaucoup de vos lecteurs ont noté ce retour à « la lumière ». Avez-vous, comme c’était le cas pour Picasso et ses différentes périodes (bleues, roses), des périodes si différentes?

La question que vous posez est complexe. Quand je me lance dans la trilogie des « 9 », je me lance parce que dans le contact social dans lequel je vis, je suis incapable d’écrire un roman d’amour. Je me retrouve aux premières loges dans un pays que j’ai choisi car il représente pour moi le symbole de la démocratie (même si c’est quelque peu exagéré). Et je vois ce symbole en train de vaciller.

Conscient de cela, vous vous voyez mal vous lancer dans un roman à l’eau de rose…

Même à l’eau de bleuet d’ailleurs (rires). J’ai débuté l’écriture avec une certaine ferveur et je ne me doutais pas que les recherches que j’allais mener, allaient m’entraîner si long dans la noirceur.

On a vu les répressions en Iran mais aussi un soulèvement. La guerre est aux portes de l’Europe avec le conflit Russie-Ukraine mais l’Ukraine résiste. Au Brésil aussi… Quel est l’impact sur vous de cet actuel équilibre geo-politique fragile ?

D’où toute cette noirceur. Mais à la suite de quoi, il ne faut pas voir uniquement la bouteille à moitié vide. Trump a perdu les élections, Bolsanaro aussi et Poutine est en déroute ce qui déstabilise aussi la Chine. Le gouvernement chinois écoute pour la première fois les revendications de la rue. L’Ukraine donne une leçon de résistance au reste du monde. D’une année 2022 où l’avenir était d’un noir profond, on a la sensation qu’il y a une sortie des peuples de cette torpeur. J’ai eu besoin de sortir de cela aussi. J’ai ressenti aussi ce besoin d’amour. J’ai eu besoin que l’on me prenne dans les bras. Et ce livre, plus solaire, m’a pris dans les bras.


J’aimerais revenir sur votre expatriation, un thème important pour nos lecteurs. Expliquez-moi cette dualité : expatrié à NYC où vous vivez depuis 15 ans et vous dites régulièrement, « la France me manque tant, je pourrais y retourner immédiatement ». Qu’est-ce qui vous en empêche aujourd’hui ?

Lorsque l'on a une famille, on n’est pas le seul décideur. C’est la meilleure raison pour laquelle je ne rentre pas en France. Les enfants ont fait leur vie ici et je ne suis pas mal à New York, loin de l’être même. Ce qui est drôle, c’est ce mot « expatriation ». Je ne me suis jamais senti expatrié. Je me suis rendu compte très jeune de la beauté et de la diversité du monde. J’ai eu envie de prendre la mer, de voyager, de vivre plein de vies en une, de partir à la rencontre de différentes cultures et je me suis posé en différents lieux sans avoir la sensation de « m’expatrier ». J’ai voyagé. Bien entendu, il y a des tas de gens qui vivent comme moi à l’étranger, mais je pense que les expatriés ne restent pas très longtemps ou pour une période déterminée à des fins professionnelles. Ils partent vivre dans un pays étranger 3 ou 4 années mais ils n’ont pas les mêmes motivations que ceux qui comme moi ont plus la sensation de voyager. Je ne me sens pas expatrié et je ne me sens pas coupé de la France. Le marin part en mer pendant deux ou trois mois et puis revient sur la terre ferme. Il reste un « terrien ». J’ai toujours cette sensation de voyager et je pourrais dès lors comme je l’ai déjà dit en interview, revenir en France demain.

Même un retour en France alors que celle-ci est en pleine crise de fracture sociale (réforme des pensions, inflation, …) ? Mes lecteurs français vivant ici en Andalousie me disent ô combien ils sont heureux d’être résidents espagnols. Quelle est votre vision de cette France ?

Moi j’aime mon pays. Avec ses défauts et ses qualités. Je ne suis pas partisan de l’autoflagellation. Il y a des problèmes de société qui doivent être réglés, c’est certain. Mais cela ne peut être solutionné qu'avec beaucoup d’amour. Ce n’est ni la haine, ni le mépris qui font avancer les choses. Et puis, si on compare avec la situation de l'Ukraine, nous ne sommes pas si mal lotis. Après, c’est le destin des peuples mais moi j’aime mon pays avec ses quêtes, ses espoirs, ses déceptions, ses errances, ses envies de construire avec une société civile qui est particulièrement vive même si elle est de plus en plus écrasée par le poids des injustices. Il y aura à un moment donné des solutions à cela et c’est dans la recherche de celles-ci que brille la démocratie et non le radicalisme.

Quel est votre lien avec l’Espagne ? Vous y avez présenté à plusieurs reprises vos ouvrages. Mais avez-vous une passion pour la péninsule ibérique, le cinéma espagnol, la littérature espagnole ? Le voyage aussi, vous en parliez tout à l’heure…

J’ai eu la chance de tourner toute une partie de la série « Toutes les choses qu’on ne s’est pas dites » à Madrid et à Saragosse. Et une partie de ma famille vient également de l’Espagne, le côté de ma mère. Cela remonte à l’Inquisition. Mon meilleur ami est Espagnol. J’ai une vraie passion pour le cinéma espagnol et c’est une langue d’une sensualité incroyable. Quand j’entends une femme parler castillan, c'est fou la sensualité qui s’en dégage. J’ai vu aussi beaucoup de séries espagnoles de qualité.

Et l’Andalousie ?

J’y suis passé mais je ne connais pas bien, j’ai plus fréquenté le Pays Basque espagnol, Madrid, Barcelone, Ibiza. J’adore aussi la cuisine espagnole. Et dans chacune des résolutions que je reporte chaque année, il y a celle d’apprendre l’espagnol. C’est un fantasme de pouvoir m’exprimer dans cette si belle langue.


Et bien venez ici en Andalousie en immersion pour l’apprendre Monsieur Levy, vous ne le regretterez pas. Vous rencontrerez un peuple avec le cœur sur la main, très chaleureux. Où se situe, à ce propos, vous qui avez voyagé aux quatre coins du globe, le paradis sur terre selon vous ? L’avez-vous déjà trouvé ?

Je pense qu’il se situe dans le regard de mes enfants.

Un mot de la fin poétique Monsieur Levy, merci infiniment pour votre temps.

Merci à vous et à bientôt en Andalousie alors ! Je vous souhaite une belle fin de journée !

Que votre journée qui débute soit belle Monsieur Levy et à bientôt sous le beau soleil andalou !