Un jour au temple bouddhiste Kadampa

Rédigé le 11/04/2023
Daniel Moineau

Je vous raconte aujourd’hui, chers lecteurs Esprit Sud Magazine, une expérience inoubliable vécue au centre bouddhiste d’Alhaurin où vie communautaire et méditation font partie du quotidien.



A 10 minutes d’Alhaurin El Grande et à moins de 20 minutes d’une Costa del Sol agitée, je vous invite à me suivre dans une zone rurale où se dresse majestueusement un immense édifice bouddhiste, en plein cœur des oliviers. Le temple Kadampa se remarque de très loin de par sa somptueuse et haute construction étincelante, riche en dorures et sculptures.

Voici moins de deux ans, Alhaurin El Grande est devenu l’un des points de référence mondial en matière de bouddhisme. Depuis sa construction, le temple est considéré comme le plus grand d’Europe.

Je m’y suis rendu tôt le matin avec mon inséparable Dany pour découvrir ce que cette culture, mouvance et spiritualité avaient à nous offrir.



C’est en effet dès l’aube que débutent les oraisons dans ce lieu si singulier. Il ne fait aucun doute que cette expérience sera riche en émotions pour les néophytes que nous sommes.

Une fois à l’intérieur du temple, nous rencontrons les « résidents » qui pratiquent l’enseignement de Bouddha. Au sein de la communauté, chacun d’entre eux s’acquittent d’une activité qu’elle soit manuelle ou spirituelle.

Nous sommes reçus par Guen Kelsay Choga. Il est moine bouddhiste et maître résident permanent de ces lieux. Il est aussi le directeur spirituel de « la nouvelle tradition bouddhiste kadampa » ici en Espagne.

Lorsque je le questionne sur les spécificités de cette « branche » kadampa, il m’éclaire et me décrit un enseignement religieux qui s’adapte à notre société contemporaine. Il nous renseigne que le temple est d’ailleurs une illustration ou représentation parfaite de par sa structure. On découvre au rez-de-chaussée, de larges baies vitrées qui illuminent l’intérieur de l’édifice. Quatre grandes entrées symbolisent la « libération » et invitent le monde extérieur à pénétrer dans ce lieu magique. Le « passage » est représenté par quatre symboles différents, le cerf, la biche, la roue du Dharma et le Vajra (Vajra est un mot sanskrit désigne un symbole puissant et un instrument rituel dans l’hindouisme, cela signifie diamant ou foudre ).



Les étages de l’édifice correspondent à cinq niveaux de forme octogonale symbolisant les étapes à franchir avant d’atteindre l’ultime palier qui est la félicité.

L’accueil du maître des lieux est des plus convivial. Avec un sourire radieux, il nous confirme que ce lieu dépasse la question des religions. C’est avant tout un espace ouvert à tous les publics. Il se veut accueillir toutes les personnes qui cherchent apprendre, approfondir la méditation et libérer leur « mente » du stress quotidien subi dans nos vies folles.

On peut-être visiteur dʼun jour, comme c’est notre cas aujourd’hui, venir suivre des cours hebdomadaires, être volontaire ou résident permanent.



Le maître qui a débuté son initiation il y a 24 ans maintenant, évoque avec nous sa vision de la méditation : « Méditer, c’est se mettre en phase. Au cours de ces séances de méditation, nous écoutons les enseignements et tentons de les mettre en pratique ». Il souligne également qu’il n’est « pas nécessaire de croire, il faut simplement essayer et si ça marche, le mettre en pratique ».

A l’intérieur du temple, nous sommes surpris tant par sa taille que par la luminosité qui y pénètre. Les rayons du soleil franchissent une immense coupole de verre. Nous découvrons aussi d’impressionnantes sculptures dorées, disposant chacune d’une symbolique propre. Elles ornent les murs et provoquent l’interrogation quant à leur signification, les messages qu’elles sont censées véhiculer. Notre guide spirituel du jour nous aide à comprendre et interpréter chacun des minuscules détails.

Débute ensuite un moment important pour les néophytes que nous sommes avec une initiation à la méditation. Pendant une demi-heure, dans un silence profond, le seul murmure du moine nous transporte loin de notre quotidien, à mille lieux des turpitudes de nos vies.

Après cette méditation, nous partons à la découverte des lieux.

Juste à côté du Temple, nous retrouvons trois petits édifices modernes qui portent le nom de « terres pures » de Bouddha : Potalo, Tushino et Keajo.

Cette zone est l’épicentre de la vie communautaire où vivent les résidents (qui peuvent être moines ou personnes lambda). On retrouve aussi des volontaires. Actuellement, 22 personnes vivent ici dans une bonne ambiance où l’entraide règne.

 



Nous croisons Stéphanie. Elle est responsable du Temple d’Alhaurin depuis 2014. Nous faisons aussi la connaissance de Mateo qui est chargé de l’entretien des lieux, une tâche qu’il semble particulièrement aimer. D’origine catalane, il est arrivé ici il y a un an et comme il aime le préciser « sans date de sortie ». Mateo a commencé par étudier la tradition bouddhiste à Barcelone. Il est venu ici l’étudier et il réside ici avec son épouse. « Lʼentente est très agréable » explique cet ex-chef dʼentreprise qui a pris la décision d’un changement de vie radical. « Loin de ce quotidien au rythme frénétique, cette nouvelle vie m’apporte enfin une réelle paix et une tranquillité intérieure unique ».

Nous sympathisons aussi avec Kelsona qui vit au temple depuis deux ans maintenant. Elle résume en une phrase ce qui semble une évidence ici « Bouddha ne veut pas de Bouddhistes, il veut simplement des gens heureux ». Elle suit l’enseignement bouddhiste comme Mateo. Elle rappelle aussi qu’«il est important que ce temple soit ouvert à tous, c’est une opportunité pour illuminer nos états mentaux qui nous font souffrir au quotidien, comme l’envie, l’orgueil ou la rancœur… ».

 



Après la visite du temple et nos échanges précieux, nous sommes invités à nous restaurer au « Bar de la Paz ». Cette cantine propose des plats végétariens réalisés par des bénévoles. Quel moment délicieux de partage. Nous passons tous à table et nous échangeons longuement avec les moines bouddhistes et les autres personnes présentes. Les sujets se suivent et ne se ressemblent pas… Le pourquoi du comment, les entraînements de l’esprit et la possibilité de chacun de transformer nos problèmes par la voie spirituelle. Les échanges sont riches et nous remplissent de joie. Nous échangeons aussi avec Tharpa, chargée de la formation et de lʼinitiation du Centre Kadampa dʼAlhaurin, au large sourire communicatif. Tout le monde nettoie ensuite et range. Il est pratiquement 17 heures et cette belle journée s’achève. Elle nous laisse un sentiment de réelle plénitude. Nous n’oublierons pas les enseignements tirés et les visages croisés lors de cette journée initiatique. Nous quittons les lieux presqu’avec regrets mais le corps et le cœur légers.

Dany me regarde alors que l’on voit s’éloigner le temple dans le rétroviseur et me dit « ça fait tout drôle ». On se fait la promesse d’y retourner prochainement.



D’un point de vue pratique, le temple occupant une surface de plus de 1500 m2 peut se visiter gratuitement. Des retraites y sont également organisées régulièrement. Il existe plus de 1300 centres Kadampa dans le monde où est étudié le bouddhisme moderne. Les classes sont proposées sous la forme de trois programmes, général, fondamental et maestro.

Centre de Méditation Kadampa est situé Cam. Fuente del Perro, 50, 29120 Alhaurin el Grande. Téléphone : 0034 952 49 09 18

www.meditaenmalaga.org