C’est l’histoire d’un pont…

Rédigé le 13/03/2023
Frederic André


Ah si les structures métalliques du pont de Triana à Séville pouvaient parler… La célèbre passerelle aussi appelée le Pont Isabel II a vu tant d’histoires défiler dans les eaux du Guadalquivir qu’elle enjambe. 

On pourrait associer sa physionomie à celle de la célèbre tour parisienne mais sa construction n’a rien à voir avec Gustave Eiffel. C’est un autre Français, un autre Gustave aussi ou plutôt Gustavo Steinacher à qui sa construction fut confiée. Il travaille en équipe avec son compatriote Fernando Bernardet. Les ingénieurs s’attelaient à la construction de deux ponts ( ceux de San Pedro et de San Alejandro) à Puerto Santa Maria (Cádiz) quand on leur proposa le projet ambitieux du pont sévillan. Trois options furent proposées aux autorités de la ville: un pont en pierre, un autre suspendu et un autre en fer avec deux piliers centraux. C’est cette troisième option qui fut choisie et en 1845 pouvait débuter sa construction (la première pierre fut posée le 12 décembre). Le projet se base sur celui du pont Carrousel, disparu aujourd’hui mais qui enjambait la Seine à Paris, depuis 1834. Il s’agissait d’une œuvre de l’ingénieur français Poloceau. Celui de Séville est plus grand et inclut des techniques supplémentaires. 

Les travaux ont été bloqués à plusieurs reprises pour des raisons financières et administratives mais après 7 années, les 27248 pièces de métal assemblées permettaient le passage d’une rive à l’autre.



Pendant des centaines d’années, les deux parties de Séville ne communiquaient qu’à travers un "pont de barques". On comptait en effet 13 embarcations en bois reliées par des chaînes, sur lesquelles on plaçait des planches facilitant le passage des piétons, des animaux de charge et des carrosses. La ville dépenda donc de ce système rudimentaire jusqu’à ce que le fameux pont ne naisse et que la vie des habitants de la ville et les échanges furent améliorés.

Comme sa construction eut lieu sous le règne d’Élisabeth II, il porta son nom. C’est pourquoi le nom officiel de la structure est celui de la monarque.



En 1918, débutèrent des travaux de remplacement du tablier et les deux avenues d’entrée furent élargies. Une nouvelle chapelle (de Carmen) fut construite remplaçant celle de l’Avenue Triana.

Le pont de 149 mètres de long sur 7 mètres de large fut déclaré monument historique national en 1976. Depuis sa construction, il fait la fierté des habitants de Séville.