Les César espagnols priment Juliette Binoche

Rédigé le 11/02/2023
Frederic André


Les Goya seront remis vendredi soir pour la célébration du cinéma ibérique et la cérémonie se tiendra à Séville. 

Côté international, un prix sera remis à l’actrice française Juliette Binoche. Elle est cette semaine à Séville et a répondu aux questions de la presse lors d’une séance spéciale. 

Elle a évoqué sa passion pour les réalisateurs mais aussi son amour du 7ème art et de l’art en général, “vital pour évoluer en tant qu’être humain”. 

Devant un parterre de journalistes et d’universitaires, elle a répondu aux questions de ceux-ci dans un des salons de l’Alcazar. Reçue par un tonnerre d’applaudissements, celle qui a tenu des rôles inoubliables dans “Le patient anglais” ou “Trois couleurs : bleu” 

a tout d’abord rappelé, en anglais, que c’était un honneur de recevoir ce prix décerné par l’Académie des Arts et des Sciences Cinématographiques en Espagne». 

Vêtue d’un pantalon et d’une veste noire, contrastant avec un chemisier clair et avec les cheveux sobrement attachés, Juliette Binoche a consacré quarante minutes à la presse. Selon l’actrice, le prix est un “réel honneur tant l’Espagne est un pays où ont émerge tant d’artistes et où l’art est omniprésent. Elle évoqua les peintres El Greco ou Velázquez, l’architecte Gaudi, l’écrivain-poète García Lorca ou encore le père de Don Quichote, Miguel de Cervantes.

Elle a évoqué la possibilité de passer un jour derrière la caméra. Être actrice, “c’est aussi en une certaine manière jouer un rôle dans la réalisation. C’est une direction invisible mais elle pèse dans le résultat final. Parfois, un film est pratiquement porté par l’interprétation de l’actrice tenant le rôle principal”. 

A la question, quel est le film qui a marqué votre vie et pourquoi, elle a livré une réponse immédiate: “Tous les films m’ont changé de façon inattendue. Je pense que si film ne vous change pas, c’est que quelque chose ne va pas”. 

Elle livre aussi sa vision du métier, passer devant la caméra “c’est une mise en danger avec cette prise de risques de faire un saut émotionnel ou physique”. 

Juliette Binoche, à 58 ans et 40 ans après son premier film, continue à prendre du plaisir: “l’industrie audiovisuelle est toujours stimulante et chaque nouveau rôle qui s’offre à moi est différent”. 

Elle aime aussi varier les plaisirs : « Certains réalisateurs vous demandent d’improviser alors que d’autres préparent des dialogues ficelés jusqu’à la dernière virgule”. 

Sur le plateau, elle a rappelé aussi que pour elle : “chaque prise doit être faite comme si c’était la première et comme si aucune autre ne sera prise”. 

Et à propos de sa riche filmographie: “j’aime tous les films que j’ai fait ». 

Entre la vie réelle et son métier d’actrice, elle a souligné que la frontière était parfois perméable: “J’aimais m’éprendre des réalisateurs. Je suis tombée à plusieurs reprises amoureuses des hommes qui me dirigeaient. Avec le temps, mes relations avec les réalisateurs ont changées”. 

L’actrice oscarisée a aussi rappelé combien le mouvement #Metoo a radicalement changé le métier. Elle a tenu à marquer également son soutien inconditionnel pour les femmes en Iran et en Afghanistan. 

Quant à l’Andalousie, Juliette a fait l’éloge de ces terres du sud de l’Espagne. Elle aime

Séville où elle a de nombreux beaux souvenirs, dont “un Noël improvisé avec un ami il y a quelques années. Un ciel bleu, des orangers par milliers et de magnifiques palais, un excellent souvenir”.

Félicitations à la célèbre actrice engagée pour cette récompense amplement méritée