L’heure du souvenir à sonner et comme chaque année, le 11 janvier, Malaga se remémore les atrocités de la guerre civile et honore les victimes des répressions en lien avec cette période sombre. D’ici quelques semaines, le cimetière de San Rafael à Malaga sera donc l’écrin d’un hommage émouvant rendu à ceux qui furent assassinés pendant cette guerre civile et pendant la dictature franquiste qui a suivi. Actuellement, le cimetière est toujours en travaux, mais tout devrait être prêt d’ici quelques semaines pour l’ouverture du Centre d’Interprétation ouvert au public, nous le rappelle Francisco De la Torre, Maire de la ville qui tient à cœur ce projet.
Rappelons que les chiffres font froid dans le dos. Ce sont au total plus de 4400 personnes qui ont été fusillées dans ce qui est la plus grande fosse commune d’Espagne et d’Europe de l’Ouest. Le vice-président de l’Association contre le Silence et l’Oubli pour la Récupération de la Mémoire Historique de Malaga, Rafael Molina, très ému, a également jouté lors de la cérémonie poignante que de nombreux corps ont été transférés et se trouvent maintenant dans ce mausolée en forme de pyramide de marbre blanc.
A ce jour, ce sont plus de 2840 personnes qui y reposent. La pyramide immaculée est le symbole de ceux qui sont ici enterrés mais aussi de ceux qui sont dans des endroits que nous ne connaissons pas, ceux qui ne figurent sur aucune documentation. Le Parc de la Mémoire de San Rafael et son Centre d’Interprétation deviendront prochainement le lieu de convergence des instituts et facultés qui voyagent dans la région afin d’en savoir plus et d’effectuer les recherches nécessaires sur cette partie de l’histoire. Dans ce lieu dédié à la mémoire, seront projetées des photographies consacrées à cette partie sombre de l’histoire car tout le monde et cela inclut la nouvelle génération, doit connaître celle-ci. Un chemin de promenade évoquant ce souvenir douloureux est également prévu afin de raconter les instants tragiques qui s’y sont déroulés.
Le lieu se veut être un permanent hommage aux victimes, aux personnes assassinées entre février 1937 et 1955. De nombreuses familles ont pleuré des disparus pendant de longues années avant de connaître la vérité, les circonstances et le lieu où repose l’être cher. On y honore toutes ces familles, toutes ces personnes au futur brisé.
Francisco de la Torre rappelle que ces événements ont été une "énorme tragédie pour la capitale". Il a aussi insisté sur le fait que "la mémoire historique est essentielle".