Esprit Sud Magazine vous propose de partir à la rencontre du tennisman originaire de Malaga. Celui que l’on reconnaît facilement par ses tatouages et par la superstition de porter une chaussette noire et une blanche, s’est fait connaître du grand public il y a tout juste un an, lors de son parcours exceptionnel au tournoi Masters 1000 de Monte Carlo. Il y a atteint pour la première fois la finale d’un tournoi d’une telle envergure et a écarté, au cours de cette semaine mémorable, le numéro un mondial Novak Djokovic. Sa seconde place à Monaco lui a permis de grimper de 19 positions à l’ATP. Le sportif de 22 ans nous a fixé rendez-vous au club de tennis Lew Hoad de Mijas. Proche des jeunes passionnés de la petite balle jaune, il s’est montré extrêmement disponible pour ceux-ci lors d’un clinique. Il a frappé la balle avec le jeune public et a répondu spontanément à ses questions avant de signer des autographes. L’actuel numéro 28 mondial (au moment où nous clôturons l’article) , s’est aussi prêté aux questions-réponses d’Esprit Sud Magazine.
Tout d’abord, félicitations pour vos douze derniers mois, une année 2022 exceptionnelle avec comme apothéose votre semaine à Monte-Carlo…
C’est vrai que cette semaine a été extrêmement positive pour moi. J’ai dû me pincer après ma victoire contre Djokovic. Après celle-ci, j’ai beaucoup gagné en confiance car j’ai réalisé qu’avec le jeu que j’avais acquis, je pouvais battre n’importe qui. J'ai aussi pris conscience que ce circuit est exigent et que pour continuer à progresser, il ne faut pas ménager ses efforts.
Comment cette semaine a-t-elle modifié votre manière d'envisager les tournois suivants?
On imagine souvent que ce genre d’étape dans la carrière d’un sportif va changer considérablement les choses mais au final, ce n’est pas vraiment le cas. On débute le circuit suivant et tout est à refaire, il faut continuer à se dépasser. Même si au niveau personnel, j’ai gagné en confiance au cours de cette semaine à Monte-Carlo. C’était comme un déclic.
Pensez-vous qu’au tennis, le talent n'est pas suffisant et qu'il faut aussi un solide mental et une certaine ténacité ?
C’est une discipline où le mental est essentiel. Ensuite, il y a bien entendu les facteurs techniques et tactiques mais le mental et la condition physique vont de pair avant toute chose. Rester concentré de la première balle à la dernière est un exercice exigent et on ignore jusqu’à l’ultime échange quand se terminera l’exercice. Le tennis c’est donc avant tout un sport cérébral.
A quoi ressemble une journée type d’Alejandro Davidovich?
Après un excellent petit-déjeuner, direction l’entraînement. Des exercices de mobilité, puis des entraînements plus physiques au centre de fitness de l’Higueron. Ensuite, la pratique de coups sur le court, ici au Lew Hoad. Je déjeune ensuite et puis je m’entraîne de nouveau sur le court. Et je termine par une session chez le physiothérapeute. Et cette routine se répète toute la semaine avec en plus, deux fois par semaine, une consultation chez le psychologue.
On est clairement à un tournant, au niveau tennistique, avec la fin d’un empire où régnaient principalement trois monstres : Federer, Djokovic et Nadal… Vous êtes proche de Djokovic, qui a triomphé début de l'année en Autralie, avec qui vous vous entraînez régulièrement. Comment décririez-vous votre relation, quels sont les liens qui vous unissent?
C’est vrai que la relation qui me lie à Djokovic est basée sur le respect. Je l’apprécie énormément et il impose vraiment le respect par le parcours qu’il accompli. C’est aussi une personne humainement exceptionnelle et pas seulement avec moi, avec tout le monde. Il est très accessible et rend les choses faciles.
On vous sent proche des jeunes, impliqués avec cette jeunesse fascinée par le tennis. Est-ce important pour vous de participer à ce type d'événement qui vous occupe aujourd'hui ?
C’est essentiel pour moi afin de me rappeler d'où je viens et les étapes franchies. J’étais à leur place il y a encore quelques années et ces cliniques organisés pour eux sont de vraies sources de motivation. Quels sont vos objectifs pour cette année 2023 ? Avant tout, je dirais la régularité. Me donner à 100% et avancer dans l’année avec de plus en plus de semaines positives. Et si je peux arriver aux portes du top 10 de l’ATP, je serais le plus heureux des hommes.
Avez-vous été surpris par les résultats récents du jeune Carlos Alcaraz ?
Ce qu’il a accompli les derniers mois est juste du pur exploit. Gagner un tournoi du grand chelem, d’autres tournois ATP et devenir numéro 1 mondial. Chapeau ! C’est pour beaucoup, un chemin à suivre.
Vous voyagez aux quatre coins du monde, quelle est votre vision de Malaga, qui trône généralement sur la première marche des villes les plus agréables du monde pour y vivre ?
C’est vrai que j’ai déjà eu l’opportunité de beaucoup voyager et Malaga reste de loin pour moi l’endroit idéal pour vivre. La qualité de vie ici, sur la Costa del Sol, est juste exceptionnelle.
On vous sait engagé pour la cause animale, vous pouvez nous en dire plus ?
C’est une cause qui me tient particulièrement à cœur. J’ai créé une fondation qui vise à faire adopter des animaux. Le site web est www.adoptas.org. L’idée de cette plateforme est de permettre l’adoption d’animaux abandonnés plutôt que d’acheter des animaux de compagnie dans des magasins classiques. Notre dernière campagne portait d’ailleurs ce message « Adopta, no compres » (adopte! n'achète pas!). J’invite vos lecteurs à nous soutenir dans ce combat.
Merci Alejandro et excellente saison 2023 à vous. Avant de prendre congé de vous, voici quelques questions « tac o tac » :
Tournoi du grand chelem que vous aimeriez remporter ? Roland Garros
Playa Bolonia ou Cabo de Gata ? Playa Bolonia sur la Costa de la Luz
Joueur du tour avec le meilleur revers à deux mains ? Moi
Votre joueur coup de cœur ? Djokovic
Alejandro, petit, son idole du tennis était ? Federer
Si vous n’aviez pas été joueur de tennis vous auriez été? Joueur de foot
Votre jeu vidéo préféré? FIFA 23
Votre endroit préféré en Andalousie ? Malaga
Votre restaurant préféré à Fuengirola ou à Mijas ? Y en a tant…
Et à Malaga ? Tout ce qui est autour des Pinchos et des sushis, j’adore
Votre plus beau souvenir sportif ? Ma victoire sur Djokovic à Monte-Carlo
Meilleur coup droit du tour ? Celui qu’avait Federer
Golf à Marbella ou ski à Sierra Nevada ? Aucun des deux
Semana Santa à Malaga ou Séville ? Sans hésitation, à Malaga
Meilleure joueuse de tennis de tous les temps ? Serena Williams
FC Barcelone ou Real de Madrid ? Madrid
Riz, salade, grillades ou poisson ? Grillades et sushis
Belle brune ou blonde ? J’ai déjà une petite amie, elle est d’origine italienne
Cadeau le plus touchant d’un fan ? Je dirais les dons pour www.adoptas.org
Et pour finir, un mot en français, Alejandro ? Merci et au revoir.
