Esprit Sud Magazine est allé à la rencontre de Stéphane Vojetta, député de la cinquième circonscription hors de France (celle de d’Andorre, d’Espagne, de Monaco et du Portugal). Il a été récemment nommé président du groupe amitié France-Espagne, ce qui l’a extrêmement touché, une véritable marque de respect et de reconnaissance à ses yeux. Depuis son éclatante victoire contre Manuel Valls, le député montre avec dédramatisation et humour une facette moins lisse de sa personnalité. Loin des codes traditionnels de la politique, il se définit d’ailleurs comme quelqu’un de sincère qui casse les codes et est aussi devenu un champion du buzz sur les réseaux sociaux. Il revient avec nous sur la procédure des certificats de vie individuels et sur ses projets pour 2023.
Monsieur Vojetta, tout d’abord, une excellente nouvelle. Les ressortissants français retraités vivant en Espagne peuvent dès à présent se réjouir? Expliquez-nous ce que cela va changer pour les retraités français installés ici en Espagne?
Oui en effet, les personnes retraitées de nationalité française peuvent effectivement se réjouir. Les vérifications individuelles d’existence vont prendre fin et au lieu de demander à chaque Française et Français de prouver son existence, sa survie, les deux gouvernements vont échanger des données. Cela évitera donc pour ceux déjà installés ici ou ceux qui le souhaitent à l’avenir d’éviter toute cette tracasserie administrative.
Y aura-t-il encore des exceptions et certains ressortissants recevront-ils encore des demandes de certificat de vie au cours de cette année 2023?
D’après les tests préliminaires qui ont été effectués, 70-75% des retraités français qui résident en Espagne pourront être couverts par ce système et ne devront plus envoyer les certificats de vie individuels. Les 25-30% restants sont ceux pour lesquels les données de l’état civil espagnol et les données personnelles des caisses de retraites françaises ne correspondent pas. Il peut s’agir par exemple de l’adresse physique en Espagne ou des données d’identité spécialement si le prénom peut être « hispanisé » comme Francis côté France et Francisco du côté des registres espagnols. Cela conduit à des différences au niveau des bases de données nationales et la France pourrait encore demander à ceux-ci des certificats de vie individuels. Heureusement, Emmanuel Macron s’était engagé à dématérialiser les certificats de vie et donc au lieu d’imprimer un document et de l’emmener dans une autorité locale (à l’ « ayuntamiento », la mairie), donc en principe on devrait pouvoir faire cela bientôt directement sur un téléphone portable avec un système de reconnaissance faciale. En principe, d’ici la fin de 2023 (et je m’assurerai du suivi de ce sujet), aucun Français d’Espagne n’aura à faire ce genre de démarche. Et en principe en 2023, la France et le Portugal devraient signer ce même accord qui lie maintenant l’hexagone et l’Espagne.
Député, quel bilan tirez-vous de cette année 2022 ? Cette année fut d’une intensité particulière pour vous…
Cette année a été en effet d’une grande intensité. D’abord car nous avons avancé sur de nombreux sujets importants, notamment l’amélioration des procédures de renouvellement des documents d’identité, les passeports, avec une procédure dématérialisée de renouvellement de ceux-ci (Cela peut désormais être réalisé à distance, avec rendez-vous par vidéo-conférence, ce qui évite une perte de temps pour chacun sans ces rendez-vous physiques au consulat). Il y a aussi cette amélioration pour les retraités dont nous avons parlé avec le certificat de vie. Et d’autres nombreux sujets qui nous tiennent aussi à cœur comme les limitations d’augmentations de frais de scolarité dans les Lycées Français, le soutien des associations FLAM (qui proposent des activités autour de la pratique du français en tant que langue maternelle, dans un contexte extrascolaire, à des enfants français à l’étranger, non scolarisés dans un établissement local d’enseignement français), l’appui aux services sociaux dans les consulats pour ceux qui éprouvent des difficultés et pour qu’ils puissent bénéficier d’aides de l’État. Ce sont des missions en partie accomplies et qui devront encore être améliorées en 2023.
Et puis, 2022, ce fut l’année des élections législatives et là, je voudrais adresser une nouvelle fois un tout grand merci à tous les électeurs français de la cinquième circonscription qui ont fait un choix très clair lors de ces élections qui furent extrêmement médiatisées (avec un candidat au profil très médiatique). Malgré ces circonstances, les Français d’Espagne et du Portugal ne se sont pas trompés et m’ont accordé leur confiance. Et je ferai tout en 2023 pour la mériter.
En cette période de bonnes résolutions, quelles sont les vôtres pour 2023? Personnelles et professionnelles?
Être député est un travail qui occupe 150% de votre temps. Je vis « député », je dors « député », dès lors les bonnes résolutions ont tendance à mélanger les deux sphères. Je veux continuer à être ce député de terrain que j’ai été jusqu’à présent, c’est la manière avec laquelle j’envisage cette fonction. Je dois être à Paris (à l’Assemblée Nationale) pour travailler sur les lois, pour défendre des points de vue, pour faire avancer les dossiers mais je veux aussi rester sur le terrain, proche des Français sur la circonscription. Être aussi présent pour mes enfants, ma famille est aussi une de mes priorités. Je ferai de mon mieux pour satisfaire tout le monde.
Où passerez-vous les fêtes de fin d’année? Comment se déroulera Noël chez les Vojetta?
Mes vacances, en cette fin d’année, je les passerai un pied en Espagne et un pied en France. Pour la période de Noël, je me rends chez mes beaux-parents en Extra-Madura et pour la Saint-Sylvestre, ce sera dans l’hexagone avec mes proches. On prévoit aussi quelques jours au ski dans les Pyrénées, à Baqueira ou à Andorre.
Très beau programme en tous les cas Monsieur le député, notre équipe Esprit Sud Magazine et nos lecteurs se joignent à nous pour vous souhaiter d’excellentes fêtes de fin d’année et revenez-nous en forme en 2023 !
Merci à vous et à vos lecteurs, du fond du cœur. Je vous souhaite à toutes et tous d’excellentes choses pour l’année à venir et surtout une excellente santé. On se retrouve sur le terrain dès janvier et j’ai hâte de vous croiser lors de mes déplacements dans la péninsule.