Quand le foie gras rencontre la sauce Dallas !
Notre équipe Esprit Sud a pris énormément de plaisir à rencontrer l’artiste Renaud Rutten. Il est réducteur d’étiqueter le célèbre Liégeois comme humoriste tant sa palette est large. Comédien, animateur, humoriste, showman, féru d’impro, raconteur de blagues, philosophe humaniste des temps modernes, il est ce chevalier qui met sa truculence et sa prose au service de la culture. Magicien des mots, sorcier de la formule qui fait mouche, derrière le personnage public se cache aussi un homme d’une grande sensibilité et au grand cœur. Il sera l’invité spécial du Combat des Coqs, la rencontre golfique, prévue début novembre 2022.
Les blagues ont un pouvoir fédérateur et de partage. Elles se transmettent autour d’un café, sur le lieu du travail. Elles se répandent mais s’habillent aussi différemment en fonction de celui qui la raconte. Elles génèrent de véritables moments de bonheur. Renaud Rutten nous confie d’ailleurs qu’il n’est pas rare que les personnes, à la sortie de ses spectacles, lui disent que les entrées devraient être remboursées par la sécurité sociale tant cela fait du bien au moral et à la santé. Le rire n’est-il pas le meilleur médicament ? Notre artiste belge est probablement celui qui raconte le mieux les blagues. Il « vit » celles-ci, y ajoute sa touche personnelle et c'est probablement le résultat d’une longue carrière aussi dans le monde de l’improvisation.
Peut-on rire de tout en 2022, Monsieur Rutten ? Existe-t-il des tabous ?
Je les ressens plus chez les autres humoristes que chez moi-même. Je peux expliquer cela par cette phrase magnifique de Pierre Desproges « on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui ». Je n’ai en fait de limites que celles qui blessent. Il est vrai qu’en Belgique, de par les drames vécus, nous avons encore des tabous liés par exemple aux enlèvements ou disparitions d’enfants. A la base, elles ne me font pas rire non plus. Mes limites sont donc plutôt personnelles. J’ai d’ailleurs un spectacle qui s’appelle « Les Interdits » où je ne raconte que des horreurs mais en sachant que c’est exactement ce que les gens attendent de moi. Si on va voir un film classé X, on ne doit pas s’étonner de voir des scènes crues. Vous allez voir un film de Tarantino, même chose, vous savez qu’il y aura beaucoup d’hémoglobine et de violence.
Pensez-vous qu’un humoriste belge en comparaison avec ses confrères français peut plus facilement rire de tout à partir du moment où le Belge a cette qualité d’avoir le sens de l’autodérision et qu’il peut facilement rire de lui-même ?
Je crois que vous avez raison. Lors d’un programme de Cyril Hanouna auquel je participais, ce dernier m’a dit ceci « quelle liberté, vous avez les Belges de pouvoir dire des choses que nous les Français nous nous interdisons ». Nous sommes moins politiquement corrects qu’en France, c’est indéniable. Grâce à des artistes comme Benoît Poelvoorde ou Bouli Lanners, on a poussé les limites de ce que l’on ne peut pas dire. On est les rois de la bande- dessinée, de l’absurde, ... On peut rire d’une chaise, donc à partir de ce moment-là, on peut rire d’un gars dans une chaise. Les Belges ont un pouvoir fédérateur plus international peut-être que les Français.
A quoi doit-on s’attendre avec votre spectacle prévu à l’ouverture du concours du Combat des Coqs, en date du jeudi 3 novembre à Estepona ?
Ce sera un spectacle de blagues, plutôt coquin, on y bravera certainement quelques interdits...
Racontez-nous votre rencontre avec Michaël Jones (organisateur de l’événement) et votre passion pour le golf ?
Je suis passionné de golf en effet. C’est pourtant un sport que je redoutais, car je me disais que ceux qui le pratiquent sont loin d’être drôles, ce qui fut le cas c’est vrai. Par contre, j’ai aussi rencontré beaucoup de joueurs avec un grand sens de l’humour et c’est le cas de Michaël. On partage cette passion pour ce sport qui permet de se vider la tête et de se faire un bien fou. C’est aussi un vrai sport, c’est physique aussi. Michaël répète souvent que ceux qui disent que ce n’est pas une vraie performance physique, n’ont jamais fait un 18 trous et il a amplement raison. La sérénité que vous apporte ce sport est incroyable. Quand je rentre d’un parcours, par exemple, je ne roule jamais vite. Je suis relax, juste bien.
Quel est votre lien affectif avec l’Espagne ?
C’est vrai que j’aime beaucoup l’Espagne. Là, je rentre d’un séjour aux Îles Canaries. J’aime la cuisine espagnole, la mentalité de ce peuple accueillant. Ils ont le cœur sur la main. Je me réjouis en cette fin d’année, de me rendre sur la Costa del Sol.
Nous aussi, nous sommes ravis de vous recevoir sur nos terres d’adoption, Monsieur Rutten. Terminons, si vous le voulez bien, avec vos prochains projets, quels sont-ils ?
Mi-juin, j’ai un duo prévu avec Laurent Regairaz, dit Chicandier, un comédien français. Il est surtout connu pour ses rôles de « bon vivant ». C’est un parfait épicurien aussi, passionné de vie, de bouffe, de rigolade, d’amitié... Il aime aussi d’ailleurs beaucoup le golf. J’ai aussi différents tournages prévus cet été. A la fin de cette année, je lancerai mon nouveau spectacle que je prépare actuellement et qui sera plus orienté « stand-up ». Je partagerai avec les spectateurs mes ressentis, ma vision de tout ce que nous avons vécu ces derniers temps.
On a hâte de découvrir cela, ce stand-up s’annonce déjà caustique! Merci encore pour nous avoir accordé cette interview et on vous fixe rendez-vous le jeudi 3 novembre à Estepona.
Merci à vous. J’ai hâte vraiment de venir à la rencontre des francophones installés en Andalousie. A très vite.