L'origine des ferias goyescas à Ronda

Rédigé le 06/09/2022
Frederic André


Votre magazine Esprit Sud revient sur la splendeur des ferias de Ronda.

Pourquoi sont-elles si particulières ? Pendant quelques jours, la splendide ville blanche de Ronda devient l’écrin d’une des plus belle fête traditionnelle sur nos terres andalouses. Elle accueille les fêtes de Pedro Romero. Le célèbre torero, enfant de la ville, est à l’origine de ces superbes festivités. La célèbre ville immaculée accueille alors des spectacles de tauromachie de toute beauté. Les arènes de la ville, les plus anciennes d’Andalousie, reprennent vie pour trois jours uniquement. Les taureaux foulent de nouveau le sable ocre pour le plus grand plaisir d’un public en ébullition. Cette fête, couplée à ces corridas, est déclarée Intérêt Touristique National. Les toreros et les jolies andalouses revêtent pour l’occasion des tenues typique de l’époque (d’ailleurs le prix Madroñera de Plata est décerné à la meilleure robe) ce qui confère à cet événement un caractère si particulier. Banderilleros, picadores, sont tous vêtus de ces si beaux habits de lumière, une tenue apparue dans le Madrid du XVIIIème siècle. Les bourgeois se paraient de ces beaux habits, souvent de soie ou de velours côtelé, agrémentés de rubans ou autres petits pompons.

 

 



Le qualificatif « goyesca » provient naturellement du peintre et graveur espagnol Francisco José de Goya y Lucientes, dit Francisco de Goya. Il est l’artisan de plusieurs ruptures stylistiques qui initièrent le romantisme. Il fut aussi un des pionniers de la peintures contemporaines. L’art goyesque est considéré comme précurseur des avant-gardes picturales du xxe siècle.



La première corrida de ce type à Ronda fut célébrée à l’occasion du IIe centenaire de la naissance du torero Pedro Romero en 1954 et sous l’influence de Cayetano Ordóñez dans ces prestigieuses arènes de Ronda, la Real Maestranza de Caballería de Ronda. Depuis, les invités prestigieux se sont succédés comme le cinéaste Orson Welles, dont les cendres reposent d’ailleurs, sur le domaine du torero Antonio Ordóñez, ou encore l’écrivain Ernest Hemingway. 



Ces festivités aux couleurs « goyescas » sont au cours du temps, devenues des instants exceptionnels, attendus avec grande impatience par les amateurs de la tauromachie. Un événement culturel et social qui transcende la cité immaculée.