La légende del « lagarto » à Jaén

Rédigé le 03/07/2022
Frederic André


L’Andalousie est une terre riche en légendes. Elles ont influencé l’histoire et ont façonné le patrimoine. De nos jours, celles-ci sont surtout le prétexte idéal pour festoyer. Suivez votre équipe ESPRIT SUD pour découvrir celle qui fait encore trembler le sol de la ville de Jaén, cité dominant une contrée riche en oliviers.

Connaissez-vous le « lézard de la Malena » ? Voici une légende urbaine bien ancrée dans la culture populaire de la capitale de la province. Malena est l’autre nom, affectueusement donné au quartier de la Magdalena, l’un des quartiers les plus anciens de la belle ville de Jaén. « El Lagarto de la Malena » est un des plus importants symboles de la ville, on le retrouve aux quatre coins de la capitale. Statues à la gloire du reptile légenaire, concerts (le « Lagarto Rock Festival »), armoiries du « Cabildo de la Cathédrale de l’Assomption de la Vierge», l’animal au sang-froid est omniprésent. Il figure également en bonne place sur la liste des futurs candidats au Patrimoine Immatériel de l’UNESCO.



Retour sur la légende

Le plus judicieux pour comprendre la légende est de se plonger dans l’œuvre de Juan Eslava Galan, auteur espagnol, né à Arjona, un petit village de près de 6000 habitants situé à une quarantaine de kilomètres de Jaen. Passionné d’histoire et de légendes urbaines, il a rédigé de nombreux ouvrages sur la période de la reconquête par les Rois Catholiques, sur le Califat de Cordoue ou encore sur les grandes batailles que la péninsule ibérique a connu. Il s’est également intéressé aux légendes de nos terres andalouses et du « Lagarto » il a écrit ceci :

« Il existait un lézard monstrueux, probablement plus grand qu’un crocodile. Il vivait, en ces temps médiévaux, à proximité de l’une des sources du quartier de Magdalena, en plein centre de la ville de Jaén. Il terrorisait la population et on racontait qu’il dévorait troupeaux et passants. La population était tellement terrifiée que de nombreuses personnes fuyaient la ville. Pour contrer cette exil, un condamné à mort aurait offert de tuer le reptile en échange de sa liberté retrouvée. Les autorités acceptèrent cet accord et lui fournirent alors des armes. Il refusa celles-ci et demanda en lieu et place un cheval et un agneau. La veille de son exploit, il fit rôtir l’agneau et le mangea avec l’aumônier de la prison. A l’aube, il grimpa sur son cheval et se dirigea, courageusement vers la source, près de l’antre de la créature reptilienne. Il appela la bête et rapidement le monstre se présenta face à lui. Il lui jeta la peau de l’agneau qui enveloppait un brasier. Il l’avait habilement masqué par le pelage de l’animal. Le lézard pensait avoir affaire à un agneau vivant et il l’avala tout entier. La ruse fonctionna et le feu brula les entrailles du monstre qui terrorisait la population ».



Une ville en effervescence

Le soir du vendredi 1er juillet avaient lieu, dans le centre historique de Jaén, des festivités autour de cette légende. Un défilé haut en couleurs parcourra les ruelles de la vieille ville dès la tombée de la nuit. Plus de 200 figurants ont participé à la reconstitution de la légende aux abords de la place de la Magdalena. Peu avant minuit, un spectacle pyrotechnique eut lieu place San Francisco.

Le jour officiel de la légende du « Lagarto » est le 2 juillet.

De nombreuses activités ont été organisées durant tout le week-end avec notamment des concerts de guitare flamenca (avec Juan Moreno), des visites guidées et des représentations théâtrales. Une ambiance médiévale teintée de féérie et de légendes, a animé le temps d’un week-end le centre de Jaén pour le plus grand plaisir des amoureux du folklore et de la culture locale.