Le « Big Chef » et l’ombre de Bocuse vous attendent au Casabon de Sotogrande !

Rédigé le 16/10/2023
Frederic André


Esprit Sud Magazine n’est pas peu fier de compter comme partenaire l’un des « Meilleurs Ouvriers de France », celui que l’on a longtemps surnommé « la main de Paul Bocuse », à savoir Christophe Muller. Début 2021, le chef passionné quitte le restaurant de son maître après 26 années de bons loyaux services. 



Le cuisinier passionné et collaborateur de Paul Bocuse qu’il a remplacé à la tête de son restaurant après sa mort, a donc décidé de quitter la Maison Bocuse (Collonge-Au-Mont-d’Or), temple de la cuisine française pour se lancer dans une nouvelle aventure. Celle-ci prend la forme du restaurant Casabon. Le chef réside maintenant en Espagne, d’où vient son épouse et c’est dans l’élégant port de Sotogrande qu’il a élu son nouveau terrain de jeu. Ce 13 octobre, notre équipe d’Esprit Golf a élu cette excellente adresse comme étape gastronomique après l’effort.

C’est l’occasion de revenir sur le parcours de ce génie des fourneaux.

« N’ayant fréquenté que des champions, je ne peux qu’être bon. Je me suis attaché continuellement à prendre et garder le meilleur de chacun. Curieux et passionné, chaque jour est l’occasion pour moi d’apprendre quelque chose de nouveau et d’améliorer mes compétences ». Le ton est donné. Certains y verront de l’arrogance, d’autres la marque des plus grands. Aucune insolence dans la posture de Christophe Muller pour ceux qui le connaissent un peu. Celui que Paul Bocuse appelait le « Big Chef » ne baisse jamais la garde et donne chaque jour le meilleur de lui-même. Tous les midis (pour être précis, entre 11h00 et 11h10) et parfois le soir, il est aussi le chef perso du grand maître et lui prépare de manière appliquée ses repas, privilège mais aussi grande responsabilité.



Celui qui à 27 ans fut désigné plus jeune « Meilleur Ouvrier de France » a l’étoffe des champions. « Il me suffit que je me persuade de quelque chose, que je me fixe un objectif et une fois connecté à ce but à atteindre, je le réussis ». Le cuisinier semble maîtriser la technique du « flow » comme les grands sportifs.

En écho à Frédéric Muller, son grand-père disparu à l’aube de son incroyable carrière, le chef alsacien réalise le rêve de son aïeul. Celui qui lui offre son premier « Larousse Gastronomique » lui tient ces paroles : «J'aimerais mourir en sachant que tu fais ce métier de cuisinier et que tu travailles chez Paul Bocuse. Il y a autre chose, la médaille de « Meilleur Ouvrier de France » est la plus haute distinction pour un cuisinier et bien, j’aimerais que tu la décroches pour moi ». Une quête qui vient de loin, de très loin, de son pygmalion.



Christophe Muller est un homme de challenge. Il aime se fixer des objectifs et se lancer des défis. Il a remporté de nombreux prix, sous l’œil attentif du maître Bocuse. Issu d’un milieu modeste du côté de Sierentz, il n’est pas de ceux qui aiment se larmoyer sur leur sort. « C’est vrai, ce n’était pas Versailles mais ce n’était pas Zola non plus. Le quotidien n’était pas rose. Parfois le temps était long et il fallait travailler son imagination et se projeter. Un enfance comme la mienne mais aussi comme celle de nombreuses personnes à l’époque, cela marque, certes, mais cela forge un caractère aussi ». Avec cette volonté du « tout est possible », Christophe Muller traversera et marquera de son emprunte les cuisines des plus grands restaurants. « C’est un milieu difficile et il y règne une pression énorme où les équipes, au diapason, doivent être soudées».

Il y a du Bocuse chez Muller mais aussi une part de folie qui crée de la magie dans les plats. Christophe Muller aime faire plaisir aux gens qui dégustent ses plats sans pour autant se départir d’une certaine rigueur. Celui-ci, dans le sud de l’Espagne où la religion est omniprésente, a créé sa propre trinité : « intelligence, hygiène et dextérité ». Touchés par la grâce, vous le serez en réservant une table au Casabon. Vous ne le regretterez pas !