Il semblerait, cher lecteur, que le tourisme semble atteindre un palier sur la Costa del Sol, ce qui est une situation inattendue après des années de progression continue et un rebond spectaculaire post-pandémie. En effet, les derniers chiffres publiés par les instances officielles en lien avec le tourisme sur la Costa del Sol, montrent pour la première fois des indicateurs en léger recul. Cela concerne notamment les hébergements qualifiés de traditionnels. Le signal est certes faible, mais il est révélateur d’un changement de cycle, les experts s’en accordent.
Entre janvier et octobre, la province de Malaga a accueilli un peu plus de 7,1 millions de voyageurs, ce qui représente 78.454 visiteurs de moins que l'année précédente. Le tourisme national recule nettement, avec une baisse proche de 4%. Quant au tourisme international, il reste pratiquement identique. Les nuitées suivent la même logique avec une diminution de 1,3%, soit 366.927 nuitées perdues sur les dix premiers mois de l’année. L’hôtellerie a vu ses prix grimper de près de 10% pour atteindre une moyenne de 138,34 euros par nuit. Il s’agit d’un des facteurs qui pourraient en partie expliquer le contexte de ce ralentissement.
Dans le même temps, l’offre continue d’augmenter et la province compte aujourd’hui plus de 95.000 hébergements, un chiffre en hausse d’environ 7,3%. Le seuil des 700.000 places a été dépassé si l’on intègre les logements touristiques. Il s’agit d’un marché qui ne cesse de croître. Le résultat se lit facilement, l’offre s’élargit et la demande se stabilise. Le secteur hôtelier, pilier touristique, enregistre une baisse de clients autour de 1,6% et une stagnation des réservations est observée. Cela est particulièrement marqué du côté des voyageurs espagnols avec un recul approchant pratiquement les 10%. Les voyageurs internationaux voient leurs chiffres se maintenir mais cela ne peut absorber cette baisse.
Notez cher lecteur que tous les segments ne suivent pas la même dynamique. Les maisons rurales vivent une évolution inverse, avec un bond de plus de 30% pour les arrivées et le nombres de nuitées. Le tourisme national s’y montre particulièrement présent, presque doublé, peut-être attiré par des prix plus doux et un mode de séjour plus intime. Les appartements touristiques affichent au contraire les performances les plus faibles, avec la majorité des indicateurs orientés à la baisse.
Les fêtes de fin d’année apportent une bouffée d’air. Les établissements ruraux frôlent le complet et les hôtels annoncent une bonne activité, même si les projections demeurent prudentes. Les prévisions parlent d’environ 55% d’occupation en décembre, un résultat une nouvelle fois inférieur à celui de l’an dernier. Janvier s’annonce plus calme avec un remplissage proche dépassant à peine les 53%, nettement en dessous des 61% enregistrés l’année précédente à la même période. Février pourrait également afficher des chiffres modérés avec seulement 56% d’occupation estimée.
Les comportements des marchés émetteurs évoluent eux aussi. Voyez plutôt, le Royaume-Uni, premier fournisseur de voyageurs, se maintient en zone positive tout comme l’Irlande, la Pologne, la Suisse et la Suède. La France est en léger recul alors que d’autres marchés montrent un recul notable comme les États-Unis avec près de 13,7% ou l’Italie avec 32%. L’Allemagne, la Suède, la Norvège et le Danemark marquent un ralentissement important, ce qui rappelle l’importance de renforcer la diversification et la connectivité aérienne à l’échelle internationale.
La Costa del Sol reste l’un des moteurs touristiques de l’Espagne. Ce léger fléchissement ne traduit pas une perte d’intérêt, mais il faut y voir, cher lecteur, plutôt la fin d’un cycle de croissance continue. Le voyageur évolue, compare plus, recherche des expériences différentes, peut-être plus authentiques. C’est un moment clé pour repenser l’offre, répartir les flux au fil de l’année, valoriser l’intérieur des terres, l’héritage culturel, la nature et la gastronomie. L’essor des hébergements ruraux est sans doute le premier signal de cette transition.
Le soleil brille toujours sur la Costa del Sol. Le territoire n’arrête pas d’attirer mais il s’adapte, il se transforme. Le ralentissement ne sonne pas comme un recul, mais comme une invitation à imaginer la suite. Une nouvelle phase commence et elle pourrait bien ouvrir la voie à un tourisme plus diversifié, plus durable et peut-être encore plus passionnant à vivre, nos équipes d’Esprit Sud en font le pari !


