La capitale de la Costa del Sol a en effet, vécu sa pire Semaine Sainte depuis 1942 ! Lors des 8 jours, 45 processions étaient prévues et plus de la moitié ne sont pas descendues dans la rue. 23 confréries ont dû annuler leur sortie, ce qui correspond à la plus triste semaine, dépassant le record de 17 processions annulées en 2011 (l’analyse exclut bien entendu les années 2020-21 de Covid). Pluie et menace de pluie, bourrasques et tempêtes, les « aficionados » de la Semaine Sainte se souviendront de 2024. Les pires jours de la semaine furent le Mercredi Saint et le Dimanche de la Résurrection.
Les suspensions ou menaces d’annulation ont aussi conduit à un puissant coup de frein côté économique. Les prévisions de début mars prévoyaient une occupation hôtelière de plus de 90%. Le secteur marque une baisse de 15% en regard de la Semaine Sainte 2023. Les annulations de réservations se sont enchaînées les derniers jours en regard de la météo capricieuse et les décisions prises par les confréries qui en découlent. L’absence de soleil et les pluies diluviennes ont également marqué les chiffres des bars et restaurants de la ville. C’est en effet, l’une des semaines les plus attendues de l’année et les restaurateurs font grise mine alors que sonne le bilan de ces derniers 8 jours.
La ville de Malaga et certaines confréries ont déjà annoncé quelques surprises pour compenser cette Semaine Sainte ratée. Un certain nombre de processions extraordinaires sont en effet prévues dans la capitale. Une sortie extraordinaire du Christ de l’Amour, de la Cathédrale, aura lieu le 8 juin à l’occasion du centenaire de cette confrérie. Une procession de la Vierge de la Paix, de la Confrérie de la Cène, est aussi prévue le 13 juillet, dans le quartier de la Victoria (également en lien avec les 100 ans du groupe). D’autres événements en lien avec les 44 confréries de la ville devraient également être annoncés au cours des prochaines semaines.
C’est vrai que la dynamique ultra positive des 10 premières semaines de l’année a été stoppée nette par l’arrivée de ces conditions météorologiques particulières. Malgré tout, les différents secteurs touristiques restent confiants pour une reprise en flèche des réservations dès cette première semaine d’avril. Ils voient aussi dans ces 8 jours d’intempéries l’espoir d’une importante augmentation des réserves d’eau qui permettra de profiter d’une saison normale et réussie. Javier Fruots, président de l’Association des hôteliers de Malaga (Mahos), se veut rassurant pour l’avenir et souligne aussi que cette semaine en demi-teinte pour la province de Malaga fut également connue dans les autres 7 provinces andalouses. Le président pense que cet épisode de pluies ne représente qu’une halte ponctuelle dans la bonne marche du secteur, qui a commencé en 2024 sur les chapeaux de roues, battant tous les records. Il prévoit une excellente année «à condition que les incertitudes internationales, notamment les guerres en cours, ne causent pas de préjudice grave aux flux touristiques internationaux».
Quant aux réserves d’eau, il insiste… «Nous sommes peut-être passés à côté d’une bonne Semaine Sainte, mais nous avons peut-être décroché un été normal en matière d’approvisionnement en eau, ce qui est une nouvelle inespérée ».
Il est vrai que les Andalous sont impatients de découvrir le bilan définitif des quelques jours écoulés qui devrait être communiqué dans les prochaines heures. Alors que revient le soleil sur la Costa del Sol, les premiers rapports incomplets, restons prudents, annoncent que les huit derniers jours de pluie correspondent à une consommation de 5 mois pour la province, ce qui serait une excellente nouvelle.