L’or jaune liquide en péril!

Rédigé le 12/05/2023
Frederic André


Il existe en Espagne et par-dessus tout en Andalousie une richesse inégalable. Celle-ci coule d’un petit fruit pressé, l’olive. Les oliveraies font partie du paysage andalou. Lors de vos promenades en Andalousie, c’est une mer d’oliviers qui s’offre à vous. Cette semaine, se déroule le Salon International SIAOVE EXPOLIVA à Jaén. Naturellement, la ville est le berceau de ce précieux liquide. Les oliveraies de la province recouvrent 550.000 hectares et produisent chaque année plus de 620.000 tonnes d’or jaune. La foire célèbre les qualités et la singularité de ce produit d’exception mais elle est aussi le lieu où les dernières orientations et tendances du marché se dégagent. On y croise tant le grand public que les professionnels du secteur, intéressés de connaître les meilleures huiles d’olive vierges extra produites au cours de la dernière récolte et de dégager certaines nouveautés.



Vous l’ignorez peut-être mais l’Espagne produit près de 55 pourcents de la production mondiale du précieux nectar. Et c’est en Communauté Autonome d’Andalousie que 85 pourcents de celle-ci est réalisée! Les oliviers sont omniprésents dans les chaînes montagneuses de Jaén, sur les plateaux du sud de Cordoue et au sud du Guadalquivir (autour de Séville et de Cadix).

Si pendant très longtemps, la péninsule se contentait d’être ce géant producteur mondial, les dernières années ont vu un changement se produire. Dans les années 2000, les coopératives ont radicalement changé leur fusil d’épaule. Ils ont ouvert les moulins bien avant janvier alors que les fruits étaient encore verts, sans attendre que les olives aient atteint le maximum de matière grasse permettant le plus haut rendement possible. La qualité est devenue un des facteurs majeurs et les agriculteurs misent davantage sur le haut de gamme. Les ingénieurs agronomes du secteur de l’oléiculture ont anticipé cette évolution et ont réussi le virage parfait.



L’avenir n’est malheureusement pas rose pour ces oliviers. En effet, la dernière production d’huile d’olive en Andalousie (campagne 2022-2023) dépasse à peine les 580.000 tonnes, soit une baisse de près de 50% par rapport à l’année précédente. Et les prévisions pour la prochaine récolte ne sont guère optimistes. Les oliveraies sont gravement affectées par les conditions météorologiques et la sécheresse persistante. Les températures constamment supérieures à la moyenne, en particulier lors des mois de floraison, conjuguées à un stress hydrique, conduisent à une véritable souffrance de ces arbres et une production réduite de leurs fruits. On peut s’attendre à des prix qui continuent de grimper voire flamber. Ajoutez à cette production réduite, des coûts de production constamment à la hausse. Face à la situation hydrologique dramatique, il devient urgent de mettre en place une véritable politique de l’eau. Par exemple, l’utilisation des eaux régénérées dans le bassin du Guadalquivir pour arroser les cultures figure parmi les priorités.