L’œuvre réalisée par l’artiste sévillan Salustiano Garcia, sollicitée par le Conseil des Confréries de la ville de Séville, défraie la chronique depuis près de deux mois. Esprit Sud fait le point sur cette œuvre qui fait polémique, dévoilée à Séville le 27 janvier dernier.
Description du « cartel »
Dans ce tableau, l’artiste Garcia évoque la résurrection du Christ et pour réaliser celle-ci, il dit s’être inspiré de la mort de son frère et a pris son fils Horace comme modèle. Celui-ci endosse le rôle du Christ sur un fond plat rouge.
Les réseaux sociaux se sont enflammés
L’image a déclenché une avalanche de réactions sur les plateformes. L’affiche ne laisse pas indifférent, soit on l’adore, soit elle est détestée.
Sur X ( ex Twitter), on a relevé les réactions virulentes suivantes «on cherche la provocation », « pourquoi avoir sexualisé cette œuvre religieuse? », « affiche de la Semaine Sainte ou de la Gay Pride? ».
Ceux qui applaudissent l’affiche singulière y voient « un certain humour », comme par exemple la réaction de l’écrivain Arturo Pérez-Reverte, qui, à travers son profil officiel de X, souligne avec dérision que ses amies sévillanes vont passer sept jours dans la ville avec mantille à poursuivre ce Christ sexy. D’autres y voient une œuvre avant-gardiste qui rompt avec la tradition.
La réponse de l’artiste
Garcia se dit surpris par toute cette polémique. Il ne s’attendait pas à ce que son travail soit aussi controversé. "Quand j’ai été chargé de réaliser l’affiche, en tant que chrétien, j’ai pensé à créer l’image la plus belle et la plus émouvante que je pouvais faire. J’ai toujours placé, avant tout, un respect absolu envers les Confréries de la Semaine Sainte et les fidèles qui vivent ce rite religieux ». L’auteur dit donc n’avoir jamais pensé à provoquer. Il espérait plus émouvoir que choquer.
Une pétition qui compte plus de 10.000 personnes La volonté de cette mobilisation générale était avant tout le remplacement de l’affiche officielle. La plateforme « Change.org » a enregistré en quelques jours après que l’affiche soit dévoilée, des milliers de soutiens visant au remplacement de l’affiche.
La réaction du Maire, qui écarte la polémique!
José Luis Sanz qualifie d’artificielle la polémique. Il préfère souligner le talent de l’artiste qu’il qualifie « de l’un des peintres les plus contemporains les plus importants du pays ».
L’affiche 2024 de la Semaine Sainte de Séville est probablement celle qui a le plus suscité de réactions dans l’histoire des fameux « carteles ». Elle marque, à coup sûr, une rupture avec la tradition mais au regard des réactions enregistrées cette année, il n’est pas certain que l’an prochain, on évolue vers cette même tendance et qu’on notera vraisemblablement un retour aux affiches classiques qui conduiront à l’apaisement après une année 2024 polémique.