Préparez-vous et pensez en champion ! On parvient à être focus lorsque l’on est suffisamment préparé, lorsque l’on agit en totale confiance. On doit se programmer à cela si on veut y parvenir. Sébastien Loeb, dans un autre domaine, l’a décrit si bien : « Lorsque je suis à la limite, l’espace et le temps s’ouvrent, et je peux faire ce que je veux », presqu’en pilotage automatique. Et le rallye est une discipline sportive comme le golf où l’adaptation et l’anticipation sont des qualités primordiales.
Connaissez-vous cette notion de « flow » ? Il s’agit de cet instant magique où on utilise l’ensemble de nos capacités, dans les conditions optimales, pour performer. On laisse notre corps aller de lui-même vers son propre point d’équilibre connecté à l’environnement. Atteindre ce moment de grâce, c’est la parfaite fusion entre un corps entraîné et un esprit préparé à la performance. Notion conceptualisée par le psychologue Mihályi Csíkszentmihályi, le « flow » est cet état mental atteint par un athlète plongé dans son activité physique. Cet état maximal de concentration est obtenu par le sportif qui s’engage pleinement dans la tâche, absorbé par celle-ci. Être dans le « flow », ça se prépare et ce n’est pas le fruit d’une improvisation. On dit du golfeur qui veut l’atteindre qu’il doit arrêter de réfléchir afin de fusionner avec son contexte, sa mission mais également son environnement. La clé reste le travail, avec un entrainement intensif et de qualité. Les golfeurs professionnels sont unanimes, être dans le « flow » ne se commande malheureusement pas, il faut s’en approcher et s’armer de patience. Les meilleurs joueurs du parcours atteignent «cet état» deux ou trois semaines par an, où ils se dotent des meilleures sensations. Si au golf il est compliqué d’être à 100% pendant 4 ou 5 heures, celui qui veut atteindre le « flow » doit être focus à 200% pendant quelques minutes, à des moments stratégiques du parcours. S’en suivent des périodes immédiates de totale relaxation. Une certaine routine conduit à entrer et sortir du « flow » presque sur commande, avec une osmose entre nos préférences motrices et cognitives, le tout avec une réelle fluidité.
Lorsque l’individu agit librement pour le plaisir de l’action en elle-même, il apprend à devenir plus qu’il n’était auparavant.
Lutter contre les émotions qui viennent parfois parasiter la motricité hyperfine et parfaite, nécessaire à la réalisation d’un swing de golf, est tout un challenge. Qu’il s’agisse d’émotions négatives ou positives (avec leurs différents degrés), elles devront être canalisées. L’émotion guide tout chez l’être humain. L’état ou l’environnement émotionnel sous contrôle, c’est faire en sorte que cette « bulle » reste tranquille et ne vienne pas perturber le mouvement pour un swing parfait. C’est une gestion qui passe par l’accoutumance et l’habituation.
L’expert psychologue hongrois a débuté ses recherches sur ce concept dès 1975. Il a mis en évidence 8 conditions primordiales à l’émergence de cet état de grâce :
1. la concentration maximale
2. une sorte d’extase ressentie pour accéder à une autre réalité parallèle (on appartient à un « tout » plus grand que soi)
3. une visualisation claire et limpide de ce que l’on doit faire et des étapes pour y parvenir
4. une sérénité absolue (plus d’inquiétude, on grandit au-delà des limites de l’ego)
5. la certitude que la tâche est accessible, que la performance est possible et que l’on a les compétences pour y parvenir
6. une grande clarté intérieure atteinte car tout devient plus clair, on sait ce que l’on a à faire et comment le faire
7. la perte de la notion du temps, l’athlète est absorbé par le présent et les heures semblent être des minutes…
8. la motivation intrinsèque de la réalisation de l’action, quoi que nous produisions, le flux devient notre propre récompense
Vous l’avez compris, la combinaison de ces différents facteurs peut constituer cette véritable expérience de « flow » !