Curieusement, cette étape a pu conserver son caractère authentique et semble indifférente aux méfaits de la « sur urbanisation » que connaît le sud de l’Espagne. Fière de son identité et veillant à conserver sa parfaite harmonie architecturale, le village se perche sur un promontoire rocheux et semble empreint d’un sentiment de bien-être absolu. Le cœur de ce village se niche sur l’élégante Plaza de la Iglesia décorée de lampadaires en fer forgé. L’Église paroissiale date de la fin du XVème siècle et voit son clocher arborer fièrement l’aigle bicéphale des Habsbourg. Vous apprécierez les petites ruelles fleuries du casco viejo et les jolis quartiers de Atalaya et de Portillo. Les petites maisons étonnent par leur façades parfois colorées (jaunes, bleues et même oranges) et pas uniquement blanches. La Plaza del Granero séduit par ses façades fleuries, quelques maisons troglodytes sont également croisées lors de votre promenade et la Plaza del Mercado offre une pause paisible autour de sa fontaine composées de carrés de céramique. D’ailleurs, le village de Níjar brille depuis des siècles par sa « terre blanche » utilisée de tout temps par ses talentueux artisans. Níjar et ses trente mille habitants vous accueillent à bras ouverts.
Occupé par le peuple ibère dès le mésolithique, Níjar vit les Phéniciens fonder un premier temple avant que les Romains se chargent d’exploiter les mines d’or de Rodalquilar. Viendront les peuplades wisigothes et musulmanes avant la reconquête en 1489 par les souverains de Castille et d’Aragon. Quelques siècles plus tard, c’est l’exploitation des mines de plomb et de fer qui permettront à Níjar de connaître plusieurs décennies de gloire jusqu’à les années 1930 où les ressources s’épuiseront. Une tour de guet de Atalaya logée sur un mirador peut être atteinte en remontant le village. Vous y embrasserez un spectaculaire panorama sur les campagnes environnantes et sur les eaux turquoises de la mer Méditerranée. Aujourd’hui, le village vit de l’agriculture et de la culture maraîchère sous serre, du tourisme et de ses cinq cent mille visiteurs annuels et de son artisanat. De nombreux ateliers artisanaux vous proposent les savoir-faire hérités surtout de l’époque musulmane. De la céramique colorée, des tissus flamboyants, de très beaux trésors vous attendent dans le dédale de ruelles qui compose le centre historique de Níjar. Un quartier est entièrement consacré à cet artisanat, il s’appelle Barrio Alfarero et est le témoin vivant de ce riche patrimoine artistique et de ce savoir-faire puissant de la région. Poussez également les portes du musée croquignolet dédié à l’eau. Le musée « Memoria del Agua » occupe l’ancien bâtiment du marché couvert, el Mercado de Abastos. Vous l’avez compris, cher lecteur, Níjar symbolise parfaitement cette Andalousie authentique que l’on apprécie tant…