Une seconde vie pour les oranges à Malaga

Rédigé le 17/01/2022
Frederic André

Que serait l’Andalousie sans ses orangers, me direz-vous ? 

On les retrouve partout, dans chacune des villes, dans chacun des village du Sud de l’Espagne. 
Bien entendu, si leur pouvoir d’embellissement des villages blancs et d’autres quartiers aux maisons blanchies à la chaux, est indéniable, les fruits qui y poussent ne termineront pas en jus d’or. Peut-être pas en liquide doré mais un business semble se profiler pour rendre l’utile à l’agréable. Depuis quelques semaines, se sont multipliés les contacts entre la mairie de la ville de Malaga et une société hollandaise, l’entreprise Peel Pioneers. A la clé, se profile une réelle solution durable avec ce produit de valeur qu’est la pelure d’orange. Cette matière première écologique a donc un avenir économique prometteur. Recycler la peau d’orange de ces arbres ornementaux s’inscrit de plus dans l’ère du temps. 

Le seul bémol, à ce stade, reste l’attribution des contrats de services de conservation et d’entretien des espaces verts. Il s’agit du seul frein à ce contrat qui pourrait s’avérer « juteux ». Une fois que la décision du Conseil d’Administration Local sera prise, les travaux de négociation entre les entreprises de jardinage et Peel Pioneers devraient commencer.

Si l’on s’intéresse à l’offre de la société hollandaise, elle est simple. Elle propose en effet de transformer la peau de ces agrumes en ingrédients précieux pour un usage principalement cosmétique. Extraire les huiles essentielles sera leur mission première. Elles ont mille et une vertus, par exemple émulsifiantes, épaississantes, antioxydantes,… 
Quant à la pulpe, elle peut servir dans les fermes comme fourrage. 

Offrir une seconde vie à ces oranges est le défi nécessaire que s’est fixé Malaga en ce début d’année 2022. Près de 7000 arbres habillent la ville portuaire et leurs fruits terminent à la décharge. Ce sont donc près de 700 tonnes d’oranges qui sont collectées annuellement. 

Il y a une vingtaine d’années, les fruits partaient à Séville pour y être traités et terminer en confitures et parfums. Mais les contrôles de qualité se sont durcis et la ville de Malaga a opté pour la facilité en laissant les employés de la ville se charger d’évacuer les fruits vers les décharges, quitte à n’en tirer plus aucun bénéfice. Selon le directeur de l’environnement, la réglementation sanitaire actuelle interdit de produire de la confiture avec les oranges de la ville qui ne respectent pas les garanties sanitaires nécessaires. Les fruits poussent dans une certaine pollution urbaine et en contact parfois avec des déchets urbains. 

Exit donc les confitures et vive les huiles essentielles ! 

La ville de Malaga semble avoir repris le chemin d’une économie soucieuse de l’environnement en recyclant les fruits des bigaradiers et on ne peut que s’en réjouir.