Maison natale de Picasso, suivez le guide!

Rédigé le 20/10/2022
Frederic André



Situé dans le centre historique de Malaga, le musée installé au sein de la maison de naissance de Pablo Picasso est un endroit incontournable de la ville qui vous permet de découvrir les origines du roi du cubisme. 

Le célèbre artiste est en effet né le 25 octobre 1881 dans une maison située place de la Merced à Malaga. Ce bâtiment fera l’objet d’une réhabilitation quelques décennies plus tard pour devenir l’écrin d’une collection d’objets, de gravures, de dessins-brouillons d’œuvres légendaires, de céramiques à la gloire du célèbre artiste.



Le Musée vient de faire peau neuve et depuis le 4 octobre, il est réouvert au public avec une toute nouvelle muséographie. Le visiteur est plongé dans les racines de la personnalité de Picasso et dans la genèse de ses œuvres.

C’est donc un voyage fascinant que votre guide Esprit Sud vous invite à faire! Alors, embarquez avec nous au travers des différentes salles de ce beau musée. 

Nous avons poussé les portes de cet immeuble de la Place Merced, suivez-nous! 



Il est vrai que depuis 1998, peu de choses avaient été modifiées dans les différentes salles. Une rénovation s’imposait et on peut dire que le changement est bénéfique. 

Ce voyage ayant pour thème la créativité du maître est fabuleux. 

Au-delà des aspects techniques, avec des changements d’ascenseurs et une nouvelle climatisation, les ingénieuses trouvailles sont à chercher ailleurs. 

Dès le début du parcours, dès les portes de la première salle franchies (salle 1 portant le titre : « Pablo, grandir dans l’atelier »), le visiteur est plongé dans l’univers du maître. On découvre son enfance, ses racines artistiques, ses rapports avec son père (José Ruiz y Blasco était peintre et professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Malaga). 

Dans cette première salle, on découvre des œuvres originales de Denis Belgrano, d’Emilio Ocón et de Joaquin Martinez de la Vega. On peut observer différentes pièces de plâtre et diverses photographies datant de cette époque, les premières gravures ou encore un portrait à l’huile de son père, signé José Ponce Puente.



Les salles 2 et 3 sont une « plongée dans l’univers de Picasso" à travers la relation qu’il entretenait avec les modèle et le nu féminin. Sont exposés des dessins originaux appartenant au carnet numéro 7 de croquis réalisés pour « Les Demoiselles d’Avignon », il

y en avait 16 (études préparatoires à cette œuvre), l’unique en Espagne.

Une ambiance particulière y règne, mélange contrasté de couleurs. Différents textes et de belles photographies complètent l’ensemble.

Les 4 premières salles, celles du premier étage, évoquent l’environnement familial et les premières années de Picasso à Malaga. Dans la quatrième salle, on peut contempler des photographies du maître enfant mais aussi de sa famille, des arbres généalogiques, des dessins réalisés par l’artiste enfant et des objets ayant appartenus à la famille. 



Poursuivant la visite avec la cinquième salle dont les balcons donnent sur la Place de la Merced. Il s’agissait du salon principal. Accrochés aux murs, une collection impressionnante d’huiles attend les visiteurs. Cette ancienne salle de séjour comporte un mobilier datant du XIXème siècle. On remarque d’emblée un superbe buste de la vierge de la douleur. 

En accédant à la salle six, on fait face à la reproduction à grande échelle de la signature signature de l’artiste complétée du nom de la ville. “Picasso de Málaga” réaffirme l’identité de l’artiste et rappelle ses origines, ses racines profondes. Des documents de famille y figurent comme son acte de baptême et dans une vitrine sont exposés des vêtements et autres objets personnels (une chemise de bébé ou l’une des chaussures avec lesquelles il a appris à marcher). 

La salle sept est l’occasion de découvrir des peintures à l’huile de José Ruiz Blasco, son père et des gravures de Picasso sur la colombe de la paix. Les colombes ont été un thème récurrent dans l’œuvre de l’artiste jusqu’à atteindre une dimension universelle et devenir un symbole de la paix dans le monde. À l’origine, l’une des ses lithographies où figure une colombe blanche fut choisie pour l’affiche du Congrès de la Paix qui s’est déroulé à Paris en 1949. Cette image connut un énorme succès et l’artiste a multiplié ensuite les variantes de cette œuvre. D’ailleurs, en novembre 1950, lors du Congrès Mondial pour la paix à Sheffield (Angleterre), Picasso donna un discours dans lequel il expliqua comment il avait appris à peindre des colombes avec l’aide et les conseils de son père.


La salle huit est consacrée à la Mer Méditerranée. On découvre d’abord une petite huile, réalisée à Malaga entre 1888 et 1890. Picasso raconta à sa fille Maya qu’il a réalisé cette œuvre en cachette, après avoir dérobé de la peinture à son père.

La Méditerranée reste un thème fort pour l’artiste. Cette mer coulait véritablement dans ses veines. On retrouve aussi des “nus” inspiré de l’Antiquité et de son voyage à Pompéi qu’il visita en 1917 avec les ballets russes pour lesquels il réalisait les costumes et les décors. 

Amoureux de la tauromachie, Picasso se laissait inspiré dès son plus jeune âge par les taureaux qui figuraient fréquemment dans ses premiers dessins. Son père aimait ces animaux et l’une des premières œuvres abouties n’est-elle pas 'El picador amarillo' (1889-1890), réalisée sur bois. 

Sa passion pour ces spectacles mêlant l’animal et l’homme se reflète dans une production énorme d’œuvres où figurent taureaux, chevaux et toreros. Dans la neuvième salle, vous l’avez compris, ce sont des œuvres en céramique et des gravures avec un thème taurin que vous retrouverez.



Grande originalité de cette exposition est qu’en plus des œuvres, un code QR permet d’entendre la seule interview enregistrée de Picasso en espagnol, dans laquelle il parle de sa nostalgie pour l’Espagne. Rappelons que l’artiste avait pris la décision de ne remettre un pied dans son pays que lorsque la dictature de Franco serait terminée, après sa fuite lors de la guerre civile. Rappelons que l’artiste est mort deux années avant le décès du terrible dictateur. 

En rapport avec la mort, dans l’ultime salle, le visiteur peut apprécier une réplique exacte de d’une cape avec laquelle Picasso a été enterré. La visite se termine par un portrait de Malaga signé par Juan Gyenes, dont la collection de photographies sur le peintre fait partie de la collection du musée Casa Natal. Deux citations terminent le voyage dans l’univers de l’artiste: une première du poète de Cadix, Rafael Alberti, celui avec qui il noua une puissante amitié dans les années 60 et une seconde de Mercedes Guillén, intellectuelle en exil qui trouva l’appui du maître à Paris en 1939. 

Le Musée maison de naissance de l’artiste se visite tous les jours de 9.30 à 20.00 heures et ce même les jours fériés. Rendez-vous Place de la Merced, 15, Málaga. 

https://museocasanatalpicasso.malaga.eu

Le bon plan: l’entrée est gratuite le dimanche, de 16.00 à 20:00 heures. 

À découvrir de toute urgence, chers lecteurs!